Entretien du paysage  60 ans de Rousseau, l'envol des débroussailleuses Kondor

60 ans de Rousseau, l'envol des débroussailleuses Kondor
(©Jean-Paul Roussennac)

Rousseau (Alamo Group Inc.) renforce sa gamme d'épareuses-débrousailleuses électriques avec l'arrivée de la E-Kondor. Dans sa famille de machines hydrauliques TP, la Kondor, elle, prend place entre la Kastor et la Thénor. Avec son nouveau design et son poids allégé, ce modèle se montre plus économique à l'utilisation. 

Le 7 juin dernier, le pionnier des débroussailleuses à bras Rousseau, filiale d'Alamo Group Inc.(1), a fêté ses 60 ans. Ses quatre-vingts plus gros clients, de nombreux distributeurs français et des importateurs (Belgique, Espagne, Pays-Bas, Suisse), ont répondu à l'appel. Le magnifique site du château de Janzé, à Marcilly-d’Azergues (Rhône), déjà utilisé pour le lancement des machines électriques en octobre 2018, a permis à la marque de présenter sa vision du futur dans le domaine du fauchage-débroussaillage. Le constructeur inscrit la conception de ses machines dans un schéma écoresponsable avec l’objectif de réduire les coûts et les temps d’arrêt pour l’utilisateur grâce aux interactions possibles avec les nouvelles technologies. 

La gamme électrique se développe 

Depuis les premiers prototypes, présentés au Sima en 2017, et la commercialisation des premières machines en 2018, la gamme électrique E-TP de Rousseau s’est étoffée avec les E-Kastor 535 PA en 2017, E-Thénor 565 PL en 2019, E-Fulgor 755 en 2020 et E-Thénor 615 PA l’an passé. Le parc client comprend aujourd’hui un peu plus d’une centaine de machines, dont certaines dépassent les 3 000 heures d’utilisation. Le constructeur précise même qu'en France des clients sont engagés dans une démarche de transition énergétique avec une dizaine de machines E-TP. 

Une nouvelle génération avec les E-Kondor

Fort de ces résultats, Rousseau franchit une deuxième étape afin de conserver sa différenciation sur le marché. Il accentue l’électrification en proposant à la fois de nouvelles machines et des technologies plus avancées. Pour célébrer ses 60 ans, il a dévoilé le modèle E-Kondor qui sera disponible début 2024 en quatre configurations à bras avancé ou de déport, offrant des portées horizontales maximales de 5,6 à 6,1 m. Son arrivée agrandit ainsi la gamme électrifiée de quatre à huit modèles. Avec sa technologie brevetée de transmission électrique, Rousseau veut persévérer en travaillant sur l’efficacité énergétique, l’électromobilité et l’écoconception. « Le rendement d’une machine électrique atteint de 90 à 95 %, contre 60 % pour les modèles hydrauliques », souligne-t-il. Cette nouvelle génération de machines E-TP, qui débute avec les E-Kondor, accentue son avance technologique. En effet, ces modèles reçoivent des composants électriques et électroniques à multiprocesseurs issus de l’automobile, du TP et des bus, étudiés pour évoluer dans des milieux exigeants présentant des températures élevées et des risques de chocs. Leur circuit électrique se voit doublement protégé au niveau des câbles et des connecteurs. Ils fonctionnent avec des composants synchrones : un générateur et un moteur d'une part, un automate avec un calculateur et un variateur d'autre part. Cet automate dispose d’un système de refroidissement intégré. La génératrice et le moteur électrique sont quant à eux refroidis à cœur avec de l’eau glycolée.

La E-Kondor présente un design identique à celui de la version hydraulique. Elle sera proposée en différentes versions à bras avancé ou déporté.

Place à la « e-maintenance »

Les E-Kondor bénéficient d'une « e-maintenance », effectuée par le service clients et pièces de l’entreprise, composé de neuf personnes dont quatre inspecteurs techniques. Les mouvements de ces débroussailleuses dépourvues de batteries sont animés via l'hydraulique du tracteur. La prise de force du porteur (750 tr/min) est dédiée à la génératrice qui transmet l'énergie à l'outil à 3 000 tr/min (groupe de broyage ou lamier). Les machines ne présentent donc pas de risque d’incendie, et les systèmes restent hors tension. Leur maintenance ne nécessite pas non plus d’agrément particulier. Des formations de deux jours sont en revanche proposées aux ateliers des concessionnaires afin d'en comprendre l’architecture, la gestion électrique, le paramétrage et les diagnostics. Les différents modèles reçoivent des composants standardisés dans le but de réduire les coûts en pièces détachées. Par exemple, le boîtier de puissance de type « plug & play » est étudié pour l'échange standard. Après intervention du SAV, il est remis en circulation avec une garantie de 12 mois.

Rousseau annonce la mise en place prochaine d’un réseau de distribution et de maintenance propre à la gamme E-TP pour faire face aux demandes croissantes. Selon le service technique, qui se fonde sur les retours des clients, le coût d’usage s'avère réduit, et la durée de vie des composants plus longue. Le temps d’immobilisation de la machine se veut également moins important. L'utilisateur doit cependant faire procéder à une intervention préventive toutes les 500 heures et graisser les paliers du rotor ainsi que les articulations toutes les 8 heures. Rousseau applique une garantie de 24 mois sur la machine et de 36 mois sur la chaîne électrique.

Pour cette nouvelle machine, le constructeur a travaillé sur la réduction du poids. En plus des parechocs, elle reçoit des feux à LED et un caisson à outils de 20 L.

Confort du chauffeur et nouvelle interface

Le nouveau terminal de 7” « FLKS », tactile et en couleur, que l'on retrouve aussi sur la version hydraulique Kondor, permet de gérer l'ensemble des paramètres et des mouvements de la machine depuis la cabine, où il se fixe par un système à ventouse. Il comprend les fonctions de diagnostic et n’a plus besoin de transcripteur : le message est affiché en direct.

Rousseau associe à sa Kondor, qu'elle soit hydraulique ou électrique, un nouvel écran tactile en cabine. Celui-ci permet au chauffeur d'interagir avec la machine et d'obtenir les informations en temps réel.

Le boîtier CAN, placé sous le capot arrière, communique avec le monolevier et l'afficheur en cabine. Deux réseaux indépendants sont utilisés pour l'entraînement du rotor d'un côté et la gestion de la machine de l'autre, laquelle intègre la commande électrique et proportionnelle APS 4 du monolevier. Côté travail, la E-Kondor recourt à un groupe à fléaux de 125 cm pour le fauchage. Dans une végétation plus difficile, elle interviendra avec un rotor de débroussaillage à marteaux.

(1) Le siège du groupe est situé à Seguin, au Texas (États-Unis). La société, cotée à la Bourse de New York, emploie 4 200 salariés, dispose de 28 usines (Amérique du Nord, Europe, Australie, Brésil, France) et a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 1,5 M$ (+13 % par rapport à 2021).

Électrification

Des forces et des limites liées aux porteurs

Depuis les premiers modèles jusqu'à ce jour, les débroussailleuses électriques Rousseau restent un peu « décalées » du fait de leur dépendance aux porteurs. Leur conception et leur fonctionnement les rendent, c'est indéniable, performantes en termes de réduction des émissions polluantes et sonores, et permettent de réduire la consommation des tracteurs conventionnels qui les portent. Elles en sont cependant tributaires puisque l'hydraulique de ces derniers est nécessaire à l'animation de leurs bras. L'idéal ne sera donc atteint qu'avec un porteur totalement électrique, lequel n'est pas encore à l'ordre du jour malgré les annonces des constructeurs ou les transformations en rétrofit, tout au moins dans les gammes de puissance nécessaires au transport et au fonctionnement des machines Rousseau. Le tracteur, forcément alimenté par des batteries, posera aussi la question cruciale de l'autonomie. À l'occasion de ses 60 ans, fêtés début juin sur le site du château de Janzé (Rhône), le constructeur avait monté l'une des machines de sa gamme E-TP sur un tracteur New Holland T6 Methane Power. Si ce dernier fonctionne avec une énergie capable de réduire significativement les émissions du moteur et l'empreinte carbone, il n'en conserve pas moins l'hydraulique. Un bon point néanmoins pour Rousseau qui, en pionnier, a débroussaillé ce chemin et permis, avec ses machines, d'abaisser la consommation du porteur et ses émissions dans l'environnement, mais aussi de réduire les coûts de maintenance par l'absence de vidange, de changement de filtre ou encore de risque de fuite hydraulique.

La Kondor hydraulique se glisse dans la gamme Technipro entre les Kastor et les Thénor.

Hydraulique

Le Kondor renforce la gamme Technipro

Au sein de sa gamme de débroussailleuses Technipro, dédiée aux travaux intensifs, Rousseau avait un vide à combler entre les Kastor (poids de 1 500 à 1 700 kg, selon les modèles) et les Thénor (de 1 850 à 2 050 kg), les Fulgor à deux ou trois bras étant les machines les plus lourdes de son offre (de 2 200 à 3 650 kg). Avec le développement de la Kondor, son objectif était donc de se positionner sur le segment de 1 700 à 1 900 kg. Le travail de R&D entrepris a non seulement permis de réduire leur masse, mais il s'est aussi intéressé au design, au confort d'utilisation et au coût d'usage. La nouvelle machine, dont le poids total commencera à 1 700 kg, s'allège ainsi de 15 à 20 % grâce à l'utilisation d'acier HLE et à la réflexion menée sur l'emploi efficient des matériaux. En conséquence, le client pourra l'atteler sur un panel plus large de tracteurs. La Kondor adopte des lignes plus arrondies, qui devraient ensuite être reprises sur l'ensemble de la gamme. Avec ce modèle, Rousseau propose une centrale hydraulique tout en un dotée d'une filtration déjà connue et éprouvée sur les engins de TP. Le système de refroidissement CFTU(1) offre un meilleur rendement et une régulation plus efficace de la température.

Nouveaux design et logo pour les débroussailleuses Rousseau, ainsi qu'une couleur commune à toutes les gammes, hormis les séries électriques qui restent en bleu.

Au final, la consommation d'huile peut être réduite jusqu'à 70 %. Ce dispositif combine trois éléments : le filtre pour désaérer l'huile, le refroidisseur de 17 kW de capacité et le réservoir hydraulique, dont la capacité de 40 L s'avère suffisante(2) (par comparaison, son volume est de 135 L sur les Thénor et de 115 L sur les Kastor). D'importants développements en matière de calculs numériques ont été réalisés en laboratoire sur le caisson, la flèche et le balancier, validés par des tests sur des prototypes. « Nous avons amélioré la cinématique et la conception des bras », annonce Nicolas Vuillermoz, le directeur de l'ingénierie. Les Kondor affichent une puissance disponible au rotor de 82 ch (55 kW) à 540 ou 1 000 tr/min. Elles seront disponibles en deux longueurs de bras (5,60 et 6,10 m de portée horizontale), en bras avancé de 0,65 m depuis l'axe de la flèche ou en bras de déport de 1,40 m. Autre point notable : l'angle de rotation maximal de 229° des groupes de broyage. La machine sera en mesure de recevoir ceux de la gamme Technipro de 1,25 et 1,60 m, ainsi qu'un lamier, un sécateur, une brosse de désherbage… La Kondor peut être commandée dès à présent pour une livraison en octobre. Son prix n'a pas été communiqué.

(1) Cooler Filter Tank Unit.

(2) Total de 60 L (réservoir + circuit).

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