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Essai moissonneuse-batteuse  Prise en main de la Case IH Axial-Flow AF10

La trémie, d’une capacité de 20 000 L, devrait garantir une autonomie confortable.
La trémie, d’une capacité de 20 000 L, devrait garantir une autonomie confortable. (©T.G.)
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L’arrivée d’une moissonneuse-batteuse inédite est un événement peu courant chez les différents constructeurs du marché. L'année dernière, en 2024, c’était au tour de Case IH de présenter discrètement le nouveau fleuron de sa gamme récolte : l’AF10. Ce modèle, épaulé par une version plus petite, l’AF9, a été dévoilé en exclusivité à la rédaction, au champ, durant la récolte de l'été 2024, et nous vous la représentons au champ cette année. Ses larges capots, au design lui aussi inédit, cachent de nombreuses évolutions lui permettant d’intégrer la classe 11. Suivez-moi au volant de cette bête de plus de 700 ch.

En cette fin de mois de juillet, alors que, dans de nombreuses régions, agriculteurs et entrepreneurs jouent entre les averses pour faire avancer les chantiers de moisson, Case IH me donne rendez-vous dans l’Aisne pour découvrir une nouvelle moissonneuse-batteuse. Quid du modèle ? À ce moment-là, peu d’informations circulent au sujet de la nouveauté. Par chance, la plaine axonaise a été épargnée par les orages de la veille. Je n’ai plus qu’à trouver la « bête » au milieu de ces parcellaires vallonnés.

Avec son design inédit et son grand gabarit, l’AF10 ne passe pas inaperçue dans la plaine axonaise. (© T.G.)

De larges capots rouges sont enfin visibles, sur lesquels s'inscrit une appellation inédite, le constructeur ayant choisi d’utiliser les lettres « AF » suivies d’un chiffre pour la dénomination de cette nouvelle gamme. Celle-ci se compose de trois modèles, les AF9, AF10 et AF11. Seuls les deux premiers seront commercialisés dans l’Hexagone. Si le design et l’appellation évoluent, Case IH reste fidèle à la conception habituelle de ses moissonneuses-batteuses en dotant ses AF9 et AF10 d'un monorotor axial. Celui-ci est cependant inédit puisqu'il atteint 3,67 m de long, contre 2,63 m pour une Axial-Flow 9250. Son diamètre, en revanche, reste identique, à 762 mm. Le constructeur annonce un gain de productivité de 27 % par rapport au modèle précité en raison, notamment, d'une longueur de machine fortement augmentée. Cet espace en plus est en partie utilisé par deux grilles de nettoyage supplémentaires. Baptisé « Cross Flow Plus », le système de nettoyage dispose ainsi d’une surface de 8,5 m2. Afin d’assurer de gros débits d’évacuation de la récolte, chaque zone de nettoyage bénéficie de sa propre vis qui dirige le flux vers un unique élévateur d'une taille impressionnante.

Le convoyeur court garantit une vue plongeante sur la barre de coupe, facilitant le travail lorsque la culture est en partie couchée. (© T.G.)

La récolte est alors stockée dans la trémie, dont la capacité atteint désormais 20 000 L. Entretemps, les grains ont été « scannés » par une caméra pour contrôler leur propreté et leur intégrité, l’AF10 recevant des automatismes permettant d’ajuster les réglages pour corriger d’éventuels défauts. Le déchargement, enfin, est assuré par une vis fournissant un débit de 210 L/s. Cette caractéristique garantit une vidange totale en moins de 1 min 35 s. Pour faciliter le remplissage des remorques ou d'un transbordeur, l’extrémité de la vis de vidange de l’AF10 s’équipe d’une goulotte orientable.

Avec un débit de 210 L/s, la vidange totale de la trémie prend moins de 2 minutes. (© T.G.)

Le rotor assure la transmission de puissance

Afin de simplifier la cinématique de son fleuron, Case IH a considérablement revu l’organisation de la transmission des mouvements au cœur de la machine. Le moteur, un six-cylindres FPT de 15,9 L développant jusqu’à 775 ch, est placé longitudinalement. Son accès depuis la plateforme arrière est aisé, tout comme son entretien quotidien grâce, notamment, au filtre à air déporté, accessible par le côté gauche depuis le sol. La puissance est ensuite directement envoyée vers le rotor. Ce dernier fait office d’arbre de transmission pour les éléments placés vers l’avant de la moissonneuse-batteuse tels que le rotor d’alimentation transversal et le convoyeur. À partir de cette conception, Case IH a développé le Synchronized Feeder System (SFS), qui assure la synchronisation du rotor de séparation avec celui d’alimentation afin d’optimiser le flux de récolte dans la machine et de diminuer la consommation de puissance.

Les aficionados du monorotor des Axial-Flow ne seront pas déçus, Case IH ayant gardé cette caractéristique pour les deux modèles AF9 et AF10 commercialisés en France. (© Case IH)

Lors de l’essai, malgré le bon rendement du blé à plus de 9 t/ha, la moissonneuse-batteuse ne donne pas l’impression de grogner lorsque la vitesse augmente. Elle ne demande qu’à pousser le débit, une sensation probablement accentuée par la barre de coupe de seulement 12 m équipant le modèle d’essai. L’AF10 est en effet prévue pour recevoir des équipements frontaux d’une largeur importante grâce à la capacité de relevage de son convoyeur pouvant atteindre 6,8 t. Lors de notre essai, à l’arrière, le broyeur a effectué un travail de qualité. Le constructeur, qui a revu l’angle d’alimentation, considère cet équipement comme « économe en puissance ». Les pailles sont mieux guidées pour limiter au maximum les ruptures de flux. De plus, des radars scrutent la répartition afin de l'adapter à la nature de la paille, au vent ou encore à la pente.

La trémie, d’une capacité de 20 000 L, devrait garantir une autonomie confortable. (© T.G.)

Une cabine connue

Reprise des modèles existants, la cabine de l’AF10 est un des rares éléments déjà connus par les utilisateurs de moissonneuses-batteuses Case IH. Son espace intérieur est relativement important. Même les grands gabarits n’auront aucun mal à se mettre à leur aise. La visibilité est bonne, avec peu d’angles morts. Le large pare-brise bombé et les montants de cabine fins offrent une impression d’espace à bord. Vers l’arrière, une grande vitre permet de surveiller la qualité de la récolte et d’apprécier celle du grain. Le convoyeur court pour lequel a opté Case IH offre une vue plongeante sur le tablier de coupe. Cependant, la trémie se remplissant rapidement, le carreau est vite couvert de grains.

L'AF10 hérite de la cabine des moissonneuses-batteuses de la série Axial-Flow 260. (© T.G.)

Toutes les commandes sont regroupées sur l’accoudoir droit. Les boutons sont assez nombreux. Mais une fois que le conducteur y est habitué, les réglages sont tous à portée de main. L’accoudoir intègre le joystick multifonction et le terminal de fonctionnement de la machine. L’écran coulisse et s’oriente pour s’adapter aux besoins de chaque utilisateur. L’affichage est clair, avec des pictogrammes et le schéma de la machine intégrant les différents paramètres. La navigation m’est apparue sans difficulté. Un second écran peut prendre place en haut du montant droit pour regrouper les fonctions de guidage et de cartographie.

Un entretien rapide et facile d’accès

Case IH n’a pas négligé l’accessibilité pour les opérations d’entretien. Comme bien souvent sur les machines du constructeur américain, l’ouverture des capots latéraux rassure par la bonne visibilité et le peu d’éléments présents. De larges carters en plastique amovibles donnent un accès aisé au rotor et aux contre-rotors, facilitant ainsi le nettoyage et la maintenance. Le filtre à air accessible depuis le sol est un point appréciable, puisqu'il n’est pas nécessaire de grimper dans le compartiment moteur pour l’extraire et le dépoussiérer. L’entretien journalier s’avère rapide en l’absence de points en dessous de 50 heures de fonctionnement. Après une journée passée à son volant, mais aussi à l'observer de l'extérieur, je ne doute pas que l'AF10, par ses caractéristiques, réponde aux attentes des plus grandes exploitations et des aficionados des Axial à monorotor.

 

Le broyeur profite de capteurs de répartition des résidus pour effectuer un travail de qualité, même avec une barre de coupe de 15 m. (© T.G.)
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