La DLG (Deutsche Landwirtschafts-Gesellschaft), l’association allemande de l’agriculture, est spécialisée dans les tests en conditions réelles des performances des machines. Tous les constructeurs passent d’ailleurs par son banc ou son protocole d’essai pour certifier à leurs clients la qualité de leurs produits. Pour son ensileuse, John Deere a mis à la disposition des scientifiques de la DLG le plus petit modèle de la gamme, la 9500i. Fabriqué en 2023, l’engin est propulsé par le six-cylindres maison JD18X d’une cylindrée imposante de 18 L, développant 765 ch sur le modèle d’essai. Ce moteur se conforme à la norme d’émissions Euro V sans l’utilisation d’additif AdBlue.

Au cours de ce test, la bête est attelée à un bec Kemper 490plus de 12 rangs disposant d’une largeur de travail de 9 m et de six toupies d’alimentation. À l’aide de quatre rouleaux de précompression, la récolte est transportée via un canal d’alimentation de 830 mm de large vers le rotor de coupe multicouteaux ici équipé de 64 couteaux. Celui-ci permet des longueurs de coupe théoriques de 3 à 14 mm, plutôt adaptées à la récolte pour la méthanisation. L’éclateur John Deere Premium High Intense 110/144, quant à lui, est réglé sur une différence de vitesse de 40 % et un écartement de 2 mm.

Un protocole d’essai scientifique
Dans un essai fonctionnel typique de la DLG en maïs, une ensileuse doit démontrer sa performance sur le terrain, en conditions réelles. L’indicateur de référence pour le rendement de la machine est ici la consommation spécifique de carburant par tonne récoltée et par heure. Cette consommation est mesurée pendant que l’ensileuse remplit la remorque roulant à côté, à l’aide d’une technologie externe adaptée et étalonnée, ou en lisant les données du bus CAN, lui aussi étalonné.

Pour évaluer la qualité du travail, des échantillons définis sont prélevés dans le flux de récolte dès la sortie de la goulotte. L’évaluation prend en compte plusieurs critères, lesquels sont déterminés pour trois réglages différents de longueur de hachage sur deux parcelles de maïs présentant des niveaux de teneur en matière sèche différents. Cette longueur de coupe a été réglée à 4, 7 et 12 mm. La matière sèche (MS) de la récolte sur les deux parcelles d’essai se situait, au moment des prises de mesure, entre 27 et 32 % MS pour la plus basse et de 37 à 43 % de matière sèche pour la plus haute. À partir des échantillons ainsi prélevés, des sous-échantillons représentatifs sont alors préparés pour connaître la quantité de matière sèche, analyser les longueurs de coupe et étudier le degré de traitement des grains.
La détermination précise de la teneur en MS est réalisée après les essais selon la méthode de l’étuve. Des capteurs NIR calibrés et homologués par les scientifiques peuvent également être utilisés pour une détermination rapide de la teneur en MS directement lors du passage de l’ensileuse. Le but est de multiplier les données, puis de les croiser afin d’obtenir le résultat le plus fiable possible.
L’analyse des longueurs de coupe est réalisée par tamisage. Cette opération fait appel à un tamis en cascade, composé d’un jeu de tamis de 33, 19, 13, 8, 5 et 3 mm, permettant d’évaluer la taille des brins composant l’ensilage de maïs. Le critère important repose sur la fraction fine, c’est-à-dire la fraction inférieure à 3 mm, qui ne doit pas dépasser 3 % de l’échantillon total.
Enfin, pour mesurer la qualité du traitement des grains, la DLG utilise l’indice CSPS (Corn Silage Processing Score selon l’US Dairy Forage Research Center). Si la valeur de cet indice est supérieure à 70 %, la qualité est définie comme « très bonne ». Elle est jugée insuffisante si cette valeur est inférieure à 50 %.
Des performances à la hauteur
Au cours de ce test, l’ensileuse automotrice John Deere a pu démontrer un haut potentiel de performance. Elle a atteint des débits de matière fraîche de 270 t/h, à une longueur de coupe théorique de 7 mm. Comme les testeurs l’avaient anticipé, le débit chute ensuite à 225 t/h à une longueur de coupe théorique de 4 mm. En revanche, la machine affiche de la constance en matière de consommation de carburant par heure de fonctionnement. Pour toutes les longueurs de coupe présélectionnées, cette consommation se maintient dans une petite plage de 130 à 132 L/h. Avec l’augmentation du débit, les consommations spécifiques de carburant diminuent pour atteindre des valeurs comprises entre 0,58 L/t (à 4 mm de coupe) et 0,49 L/t (à 12 mm de coupe). Un niveau que l’organisme qualifie de très bas.

Le relevé des mesures permet à l’équipe de constater le bon fonctionnement du réglage théorique de la longueur de coupe. Les modifications effectuées se retrouvent bel et bien dans les échantillons récoltés. Indépendamment de la teneur en matière sèche, les parts de « particules fines » dans les fractions de tamis se situent à un niveau bas (de 0 à 2,2 %). Bien en dessous des 3 % souhaités donc, ce qui s’avère positif.


Quant à l’éclatement des grains, la John Deere 9500i a pu atteindre, avec des longueurs de coupe réglées sur 4 et 7 mm, des valeurs supérieures ou proches de 70 %, correspondant à un très bon degré de traitement des grains dans la plage de matière sèche la plus faible. Enfin, lors du test à une longueur de coupe de 12 mm, ainsi que dans tous les essais réalisés dans la plage de teneurs en matière sèche la plus élevée, le traitement des grains a été évalué comme étant « bon ».