Login

Essai chargeuse La chargeuse Schäffer 9640 T joue les gros bras

Forte d’une capacité de levage de 4,2 t, la chargeuse Schäffer 9640 T se place parmi les engins les plus imposants du constructeur allemand. Ce modèle, doté d’un bras télescopique, s’adresse aux exploitations de grande envergure ou aux entrepreneurs de travaux agricoles. Nous l’avons testé dans des conditions exigeantes pour nous rendre compte de ses réelles aptitudes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La chargeuse 9640 T de Schäffer s’avance dans la fumière. Posé au sol, son godet, large de 2,30 m, s’enfonce dans le tas. Les quatre roues motrices ne patinent pas. Le moteur gronde et la griffe, telle une mâchoire, s’abaisse, ne faisant qu’une bouchée de ce chargement dense. Le poids important du grappin chargé ne suffit pas à ébranler la chargeuse articulée. Une rapide manœuvre et le bras télescopique place la pelletée de fumier au-dessus de l’épandeur Miro de l’exploitation. D’un geste du pouce sur le joystick, la griffe s’ouvre et délivre son chargement. Il ne faudra que cinq ou six répétitions pour charger le tombereau de 14 t…

Le grappin bien rempli et levé n’ébranle pas la chargeuse, confortablement assise sur ses 9,2 t et ses pneumatiques de 500 mm de large.

 

Si les roues passent, tout passe

La chargeuse articulée à bras télescopique Schäffer 9640 T, dont nous avons pris les commandes, se place juste derrière la tête de proue de la marque allemande. Avec ses 9,2 t de poids à vide et ses 4,2 t de charge utile, elle semble surdimensionnée pour effectuer des travaux de manutention dans une ferme. À l’usage, elle se montre vive et agile. Il ne m’a fallu que quelques instants pour avoir les commandes en main. Le plus délicat serait peut-être de prendre la mesure du gabarit.

La cabine offre un agencement clair, sans fantaisie, mais ses garnitures en plastique dur semblent solides.

Cette chargeuse affiche en effet une largeur hors tout de 2,35 m à ne pas négliger lors de manœuvres dans des espaces exigus, à l'instar de ceux que présentait notre ferme d’essai. Le porte-à-faux arrière ne pose en revanche aucun problème puisqu’il s’inscrit dans le rayon de braquage s’établissant, pour sa part, à 4,80 m. La 9640 T est animée par la transmission hydrostatique HTF, développée en interne. Celle-ci compte deux gammes. L'appui sur un bouton du joystick provoque le passage sous charge de l’une à l’autre. En gamme « lièvre », l’engin atteint la vitesse maximale de 40 km/h. Le mode « Eco », disponible en option, limite le régime moteur à cette allure.

Le joystick comporte les commandes d’inverseur (en rouge) et d’ouverture/fermeture du grappin (en bleu).

Lorsque le godet rencontre un tas et que le couple appliqué sur la transmission augmente, celle-ci rétrograde automatiquement afin d’exprimer tout le potentiel du bloc diesel au travers des roues proposées en 24 pouces. La puissance se répartit entre les quatre roues motrices permanentes. Les essieux, provenant du spécialiste ZF, ont été spécialement dimensionnés pour cette machine de grande capacité. Le pont arrière oscille afin de suivre les irrégularités du sol, l’articulation centrale s'avérant rigide. Cette dernière ne requiert d’ailleurs aucun entretien.

À gauche de la colonne de direction, le conducteur active les feux, la suspension de flèche et le déverrouillage d’outil.

 

5,35 t de charge de basculement

Le moteur Deutz AG, un quatre-cylindres de 140 ch conforme à la norme Stage V, offre suffisamment de puissance pour que le bras télescopique vienne à bout des travaux que nous lui avons soumis. À plusieurs reprises, le godet, chargé à son maximum, a déclenché l’avertisseur de surcharge. Pourtant, rien ne bloque les commandes. Le conducteur demeure seul maître à bord.

Le large capot monobloc dissimule la mécanique, mais, ouvert, il oblige à sortir le filtre à air par le haut.

Il vaut mieux garder en tête qu’une fausse manœuvre pourrait faire basculer la machine sans qu’elle-même ne puisse corriger sa trajectoire. Mais son poids important et sa stabilité la maintiennent fermement au sol. Sa charge maximale de basculement atteint 5,35 t, bras à l’horizontale et télescope rentré. Au plus haut, ce dernier atteint 5,40 m à l’axe de pivot du tablier.

Les charnières sur lesquelles sont montés les radiateurs facilitent le nettoyage de ces derniers. Il suffit pour cela de dévisser un écrou à oreilles.

En plus du confort et de la visibilité offerts par la cabine haut perchée, le comportement de la chargeuse procure un sentiment de sécurité. Je n’ai plus alors qu’à me concentrer sur mes manœuvres, une main sur le volant, l’autre sur le joystick.

Sur le montant droit, l’afficheur propose de retrouver des informations et alarmes en provenance de la gestion électronique du moteur.

 

Robustesse et confort dans la cabine

La cabine SCV-Plus, de dernière génération, semble robuste. Elle accueille un tapis en caoutchouc épais et s'habille de plastiques durs de bonne facture. Le joystick comporte l’inverseur ainsi que les troisième et quatrième fonctions au recto, le télescopage du bras et le changement de gamme au verso. À sa base, un interrupteur neutralise ses mouvements afin de le sécuriser lorsqu’il n’est pas utilisé.

Le remplissage du réservoir d’AdBlue, d’une contenance de 20 L, s’effectue à droite de la cabine.

Au sol, une manette rotative sur un quart de tour engage le frein de parc hydraulique. À l’usage, la plupart des commandes tombent idéalement sous la main. L’accoudoir, solidaire du siège à suspension pneumatique, s’ajuste selon les préférences du conducteur. Deux pédales suffisent à conduire l’engin : l’accélérateur à droite de la colonne de direction et la pédale inching à sa gauche.

L’articulation centrale ne requiert aucun entretien. Les graisseurs des vérins de direction sont regroupés au pied de la cabine.

Celle-ci reproduit le comportement d’une pédale d’embrayage classique et provoque aussi le serrage des freins. Elle permet notamment au conducteur d'immobiliser la chargeuse tout en sollicitant la pédale d'accélérateur pour obtenir un plus grand débit hydraulique. Cependant, cette opération n’est pas nécessaire puisque le régime moteur augmente automatiquement jusqu’à 1 300 tr/min lorsqu’une fonction hydraulique est sollicitée.

À la gauche du conducteur, derrière le siège passager, le constructeur installe de série un coupe-circuit mécanique.

 

 

On a aimé
- La stabilité et la motricité de la chargeuse conférées par son poids.
- Le siège suspendu pneumatiquement et son accoudoir solidaire réglable.
- Les radiateurs sur charnières, facilitant leur nettoyage.
On a moins aimé
- L’absence de marchepied pour grimper sur la masse arrière et accéder à la zone au-dessus du compartiment moteur.
- La nécessité de déposer une lourde plaque de blindage, située sous le moteur, pour les opérations de maintenance.
- La disposition des commandes en cabine ne répondant pas à une logique de regroupement par assignation.
 
 

Caractéristiques de la chargeuse Schâffer 9640 T

Moteur Deutz, 4 cyl., 3,6 L, Stage V
Puissance 140 ch
Poids à vide 9 200 kg
Charge de basculement 5 350 kg
Hauteur de levage au pivot 5,40 m
Vitesse maximale

40 km/h

 

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement