Essai pulvérisateur automoteur Essai exclusif du Horsch Leeb 7.300 PT, taillé pour les hectares
Dévoilé à l’occasion de l’Agritechnica 2019, le Leeb 7.300 PT fait partie de la première gamme d’automoteurs de pulvérisation du constructeur Horsch à être commercialisée dans l’Hexagone. Celle-ci dispose actuellement de deux machines en France. La rédaction de Matériel Agricole a eu l’occasion de les découvrir lors d’un galop d’essai dans l’Aube.
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Malgré le confinement, Horsch nous a donné rendez-vous dans le nord de l’Aube pour découvrir le tout premier automoteur de pulvérisation commercialisé par la marque en France. Le Leeb PT vient succéder dans la gamme du constructeur aux PT 280 et PT 350 qui n’étaient pas vendus sur le marché français. Le nouveau venu reprend une apparence proche du PT 280 avec sa cabine positionnée à l’avant. Il se décline en deux capacités de cuve, de 7 400 L pour le 7.300 PT et de 6 000 L pour le 6.300 PT. Une déclinaison 8.300 PT, de 8 000 L, est également disponible hors de France. Toutes les versions partagent l’ensemble de leurs composants, à l’exception de la cuve qui est en polyéthylène sur la plus faible contenance et en acier inoxydable sur les autres capacités. Nous avons eu l’occasion d’approcher le modèle de capacité intermédiaire, le 7.300 PT, ici avec une rampe de 44 m.
De l’extérieur, l’automoteur est bien protégé, avec peu de composants apparents, des carénages étant présents sur toutes les zones sensibles. Sur son flanc droit, l’utilisateur retrouve le poste de mise en œuvre protégé par deux panneaux limitant au maximum les projections sur cette zone. Le bac d’incorporation se déploie sans difficulté grâce au vérin à gaz qui le retient. Il se positionne à une hauteur facilitant le chargement des produits phytosanitaires sous forme liquide ou solide. L’écran du système CCS Pro, positionné à proximité, permet de choisir le litrage à charger et affiche le niveau de remplissage de la cuve principale et de celle de rinçage, d'une contenance de 500 L. Son utilisation s’avère relativement intuitive grâce aux différents pictogrammes présents. Un coffre de rangement verrouillable assure le stockage des équipements de protection individuelle, du pot doseur ou de la clé d’ouverture des bidons. L’automoteur dispose de trois entrées pour les liquides, une pour le remplissage sous pression, une autre pour l’aspiration par la pompe principale et la dernière pour la cuve de rinçage. En option, l’automoteur Horsch accède à un raccord de remplissage supplémentaire à son avant droit. La sortie de refoulement est également située à proximité. La version CCS Pro inclut les vannes d’aspiration et de refoulement motorisées.
Uniquement disponible avec le CCS Pro
Horsch reprend les composants déjà aperçus sur les modèles traînés, en particulier le système CCS Pro. Ce dernier se compose du circuit de circulation, dont le flux de liquide évolue selon le statut de la pulvérisation. Lorsque les buses sont coupées, la bouillie circule en boucle de la pompe vers le retour en cuve. Lors de l’ouverture de la pulvérisation, ce retour en cuve devient un point d’alimentation. Cette conception permet de pulvériser toute la quantité de liquide partant à la rampe. Le système CCS Pro intègre également une pompe centrifuge d’un débit de 1 000 L/min. Cette dernière présente la particularité d’être lubrifiée par un carter d’huile limitant les risques d’échauffement en cas de fonctionnement à sec. Elle dispose d’un entraînement hydraulique, son régime s’adaptant ainsi aux besoins. Une pompe à pistons membranes est également présente sur la machine. Elle s'utilise uniquement avec de l’eau claire. Sa fonction est d’assurer l’amorçage de la pompe centrifuge ainsi que les opérations de rinçage en pompant dans la cuve dédiée à cet effet.
Le CCS Pro inclut également la partie nettoyage du pulvérisateur. Il dispose de plusieurs modes permettant au choix un rinçage complet de façon automatisée, une dilution de la bouillie restante, le nettoyage de la rampe seulement ou celui de la cuve. Le PT s’équipe uniquement de rampes en acier à cinq ou sept bras dans des largeurs comprises entre 24 et 45 m. Horsch propose le système de suivi de sol Boom Control disposant de deux à six capteurs selon les travaux à effectuer. Cette technologie agit en fonction du niveau de finition choisi sur la hauteur et le dévers, ou en complément sur les géométries variables. Lors de l’essai, la rampe s’est révélée particulièrement stable, permettant de travailler à 40 cm de la cible à 23 km/h sans difficulté particulière. Horsch propose un large choix de porte-buses rotatifs, offrant à la demande la sélection automatique des buses, avec des espacements de 25 ou 50 cm.
Une cabine d’ensileuse pour la visibilité
Pour son automoteur, Horsch utilise une cabine provenant des ensileuses Jaguar de Claas. Cet équipement garantit une bonne visibilité sur l’ensemble de la rampe au travail. Il est disponible de série avec une filtration de catégorie 3, ou 4 en option. L’accès s’effectue par une échelle repliable, qui mériterait des marches plus larges ou une main courante supplémentaire. Le constructeur a travaillé avec Grammer pour proposer un siège haut de gamme doté d'un accoudoir solidaire. Comme pour le poste de mise en œuvre, la présentation est bien lisible. Le joystick tombe confortablement sous la main et, avec l’habitude, les touches s’utilisent sans y porter le regard. Le conducteur dispose de deux écrans de contrôle. L’un est dédié à la partie automoteur, et l’autre à la pulvérisation. Le premier s’utilise via une molette située sur l’accoudoir, tandis que le second est tactile. Le contrôle de l’avancement s’effectue de deux façons, grâce au joystick ou par une pédale au plancher. Le passage entre ces deux modes ne nécessite aucune manipulation. Deux vitesses cibles peuvent être enregistrées et s’actionnent depuis le joystick. À l’usage, la cabine apparaît relativement silencieuse. Afin de faciliter les manœuvres, l’automoteur reçoit, en option, des caméras et un écran dédié en cabine. Pour les longues journées, le conducteur dispose d’un compartiment réfrigéré. Le PT propose deux gammes de vitesses, l'une « route », allant jusqu’à 40 km/h, et l'autre « champ », jusqu’à 25 km/h. Pour les déplacements routiers, l’automoteur s’utilise en deux roues directrices mais peut ponctuellement passer en quatre roues le temps d’effectuer une manœuvre.
Un châssis monopoutre facilitant l’accès
L’automoteur Horsch repose sur un châssis monopoutre. Cette conception simplifie la gestion des largeurs de voie et des dimensions de pneumatiques. Elle devrait également permettre des déclinaisons supplémentaires. Chaque roue profite d’une suspension hydropneumatique à double triangle autorisant une variation de la hauteur de travail sur 25 cm. Horsch utilise un système antiroulis intégré à la suspension afin de maintenir l’assiette de l’automoteur dans les courbes. Le PT reçoit un moteur FPT à six cylindres de 6,7 L développant 310 ch. Ce dernier satisfait à la norme antipollution Stage V grâce à un système SCR et à un filtre à particules. Il entraîne trois pompes hydrauliques dédiées à la transmission, à la pulvérisation et aux fonctions annexes telles que la direction et le pilotage des rampes. Chaque roue s’équipe d’un moteur hydraulique Bosch Rexroth. Le constructeur annonce une cylindrée importante permettant de gravir sans difficulté les parcelles en pente. Il a eu la bonne idée d’installer de larges protections en plastique sur les moteurs de roues afin de ne pas endommager la culture traitée.
Retrouvez la vidéo de notre essai ici
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