Moissonneuse batteuse New Holland CH 7.70, mélange des genres
Avec la nouvelle New Holland CH, le constructeur fait son entrée dans le domaine des moissonneuses-batteuses hybrides. Quelques jours après sa présentation officielle, la rédaction de Matériel Agricole a eu l’occasion de passer un après-midi à bord d’un des premiers exemplaires de la CH 7.70 présents sur le marché français. Direction le Pas-de-Calais pour la prise en main de cette nouveauté.
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Le lancement d’une nouvelle série de moissonneuses-batteuses est un phénomène relativement rare pour susciter de la curiosité à l’idée de la découvrir. Le rendez-vous est donné à la fin du mois de juillet près de Montreuil, dans le Pas-de-Calais, pour effectuer un galop d’essai de la nouvelle moissonneuse-batteuse New Holland CH 7.70. Cette dernière a été dévoilée quelques jours plus tôt lors d’une conférence de presse en ligne, Covid-19 oblige. Avec cette nouveauté, le constructeur annonce avoir fait un mélange des genres entre ses machines CX à secoueurs et ses CR à doubles rotors pour obtenir une hybride. Sous les capots se cachent en effet le batteur et le tire-paille d’une CX 6.90, associés au système à double rotor de la CR. De loin, l’esthétique de sa ligne demande un œil averti pour distinguer la nouvelle venue, avec sa robe jaune et noir, de la CX 6.90. Après un après-midi passé à son bord, le constat est globalement très positif. New Holland a développé un produit qui pourra aisément répondre aux besoins d’utilisateurs désireux d’atteindre un débit de chantier proche des 400 q/h dans une machine simple de conception, à prendre en main et à entretenir. Le batteur, de 606 mm de diamètre pour 1,57 m de large, profite d’un contre-batteur à sections afin d'en faciliter le changement entre différentes cultures. Il se distingue par sa conception sur la base d’un modèle Ultra-Flow, deux fois plus lourd qu’un batteur traditionnel. Il profite du système Opti-Tresh permettant l’ouverture de la dernière section du contre-batteur pour préserver la qualité de la paille. Le tire-paille dirige ensuite la récolte vers les deux rotors, de 3,45 m de long et 542 mm de diamètre chacun. Ces derniers disposent de deux régimes d’entraînement de 400 ou 700 tr/min. Malheureusement, le passage d’un régime à l’autre s’opère manuellement. Chaque rotor reçoit cinq cages, la dernière pouvant se fermer afin d'éviter la surcharge du caisson de nettoyage par de menues-pailles, notamment en paille cassante ou en colza.
Trois modes de gestion des résidus
Une fois séparée, la récolte est traitée par le caisson de nettoyage Triple-Clean à triple chute. Ce dernier, provenant des machines à six secoueurs, offre, d’après le constructeur, un gain en débit de 15 %. Pour les travaux de récolte se déroulant sur des terrains vallonnés, ce qui n’était pas le cas lors de l’essai, New Holland propose le système Smart Sieve compensant les dévers jusqu’à 25 % au niveau de la prégrille et de la grille supérieure, ainsi que le dispositif Opti-Fan régulant le régime du ventilateur selon les pentes longitudinales. La CH 7.70 inaugure un nouveau broyeur intégrant trois modes de gestion des résidus : andainage, broyage ou maïs. Le passage d’une configuration à une autre nécessite l'immobilisation de la machine avant de descendre pour effectuer le changement via des vérins électriques situés près de la hotte arrière. Le mode « maïs » autorise l’épandage des panouilles en provenance des rotors, via l’éparpilleur de menues-pailles à entraînement hydraulique, comme sur les CX 7 et 8. Cette fonction évite d’engager le broyeur, limitant ainsi la consommation de puissance, ou d’en démonter fastidieusement un couteau sur deux. Comme sur les CR et CX, le broyeur bénéficie de la gestion Dual Chope autorisant le réglage de la course des contre-couteaux ainsi que le broyage plus fin des brins de paille via un peigne. L’ajustement de la largeur d’épandage s’effectue depuis le poste de conduite.
Le système SmartSieve assure, au niveau de la pré-grille et de la grille supérieure, la compensation des dévers latéraux jusqu’à 25%.
La cabine des CX5 et CX6
La cabine de la CH 7.70 ne sera pas inconnue des utilisateurs de moissonneuses-batteuses CX5 et CX6. En effet, la nouvelle venue reprend le même poste de conduite. Ce dernier profite d’une présentation très simple et son faible nombre de boutons rassurera les conducteurs les plus réfractaires à l’électronique. Les principaux réglages, comme le régime du batteur, l’écartement du contre-batteur, le régime de ventilation et l’ouverture des grilles haute et basse, bénéficient d'un accès direct. Lors d’une modification, la valeur choisie s’affiche sur le terminal IntelliView IV. Un joystick multifonction assure la commande de l’avancement ainsi que celle de la coupe et de la vis de vidange. Pour limiter le nombre de boutons, tout en autorisant suffisamment de fonctions, New Holland utilise des touches à double fonction. Ces dernières s’activent par pression d’un actionneur positionné derrière le joystick. L’une des rares commandes situées en dehors de l’accoudoir est le levier de vitesse. New Holland utilise en effet une transmission hydrostatique associée à une boîte de vitesses à trois rapports. La visibilité depuis le siège conducteur ne présente pas de souci particulier, avec une vue dégagée sur la coupe. La CH 7.70 est prévue pour recevoir les coupes Varifeed à tablier télescopique, de 7,6 et 8,5 m de large. Cette dernière, utilisée lors de l’essai, permettait de valoriser la moissonneuse au maximum de ses capacités dans un blé, soit environ 9 t/ha. Depuis la cabine, le conducteur profite également d’une vue plongeante dans la trémie grâce au large hublot installé derrière le siège. Avec un volume de 9 300 L, l’autonomie peut paraître un peu juste pour ce gabarit de machine. La vis de vidange, offrant un débit de 100 L/s, devrait faire le vide en un peu plus de 1 min 30 s. Elle intègre à son extrémité une goulotte orientable permettant de limiter la perte de grains en début et en fin de vidange.
Le poste de conduite profite d’un nouvel intérieur noir. L’accoudoir accueille un nombre limité de boutons facilitant sa prise en main.
Un accès aisé pour la maintenance
Les opérations de maintenance paraissent simples à réaliser grâce à la large ouverture des capots latéraux ainsi qu'à la plateforme moteur spacieuse. L'entretien journalier ne requiert pas le démontage du carter. L’accès au six-cylindres FPT Cursor 9 de 8,7 L est lui aussi dégagé. Ce dernier développe une puissance de 374 ch et satisfait à la norme antipollution Stage V. Il s’abreuve dans un réservoir de GNR de 670 L associé à celui d’AdBlue, d'une contenance de 110 L. Le filtre à air du bloc-moteur se démonte sans avoir à lever le capot du compartiment. Le pack de refroidissement, placé en haut de l’échelle d’accès, s’ouvre latéralement pour son nettoyage.
Bilan
On a aimé
- La simplicité de prise en main en cabine
- L'accès aisé au compartiment moteur
- Le système Opti-Tresh qui évite de trop endommager la paille.
On a moins aimé
- L'absence, pour l'heure, d'un modèle CH basé sur un châssis de CX5, à 5 secoueurs
- La largeur importante du batteur oblige la monte de pneumatiques de 710 mm pour rester au gabarit routier
- Le passage d'un régime à l'autre des rotors à effectuer hors de la cabine.
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