Les désileuses mélangeuses automotrices : l'adaptabilité au menu
Matthieu Schubnel
Publié le 11/12/2014 à 09:31
Mise à jour à 04:278 minutes de lecture
Les désileuses automotrices se sont d'abord développées au début des années quatre-vingt-dix au sein de groupes d'agriculteurs, notamment de Cuma, prêts à déléguer l'affouragement pour gagner du temps, se simplifier la tâche et accéder à la ration complète mélangée. Aujourd'hui, ces machines se retrouvent également dans les exploitations individuelles. Elles ne présentent donc pas toutes les mêmes caractéristiques. Certaines bénéficient en effet d'une réelle conception routière tandis que d'autres se contentent d'une construction plus légère pour circuler exclusivement dans la cour de ferme. Ces automotrices, utilisées quotidiennement, doivent en revanche rester maniables car elles évoluent parfois sur des sites exigus. Comme en témoigne ce tour de marché, les constructeurs ont bien ciblé les catégories d'utilisateurs. Ils proposent un nombre important de modèles auxquels ils associent de multiples options pour adapter la qualité de mélange et le mode de distribution aux exigences des
KVERNELAND SILOKING
Les désileuses automotrices Kverneland Siloking se distinguent par leur châssis en trois points intégrant en série une suspension pneumatique. Elles disposent d'un essieu arrière central, muni de roues jumelles, leur offrant une grande maniabilité. Toutes ces machines sont homologuées pour circuler sur la route à 40 km/h. Elles sont complétées de multiples options allant de différentes longueurs de tapis de déchargement jusqu'aux réservoirs d'incorporation d'ingrédients granulés ou liquides. Leur fraise de chargement est équipée de couteaux traités au carbure de tungstène.
TRIOLIET
Les automotrices Trioliet Smartrac se caractérisent par leur procédé arrière de chargement à lame fixe ou alternative préservant les fourrages les plus sensibles au défibrage. Ces machines reçoivent exclusivement une cabine à poste inversé permettant au chauffeur de se retrouver face au front d'attaque lors du désilage. Leur mode de remplissage consomme peu de puissance mais il demande une certaine habitude pour estimer le poids des ingrédients chargés. Les Triotrac adoptent un dispositif de chargement frontal à lame. Le convoyage vers la cuve est assuré par un large tapis sur lequel le chauffeur bénéficie d'une bonne visibilité grâce à la cabine élévatrice. Ces machines à double vis accèdent en option aux quatre roues directrices et motrices.
ALTEC
Le constructeur français Altec propose deux désileuses automotrices SF équipées de trois vis de mélange horizontales. Ces machines se caractérisent par l'utilisation d'une fraise de chargement arrière ainsi que par une cabine élévatrice et réversible permettant au chauffeur de visualiser le front d'attaque. Leur système de chargement n'utilise pas de convoyeur car le produit désilé est récupéré par une des vis de mélange. La fraise de 81 chevaux voit, en option, sa puissance augmenter de 50 chevaux pour le chargement de produits difficiles ou pour diminuer le temps de remplissage. Ces automotrices accèdent à différentes configurations de distribution pour un déversement à droite ou à gauche. Elles se complètent de plusieurs longueurs de convoyeurs de déchargement. Un système de pesée et une caméra de recul sont accessibles en option.
BÉLAIR
Dans la gamme d'automotrices à vis verticales Celes de Bélair, les deux premiers chiffres renseignent sur le volume de chargement. Sur ces machines, la fraise de désilage, de deux mètres de large, est accouplée à un tapis convoyeur en PVC doté de chevrons. L'animation des vis de mélange est mécanique via un coupleur permettant les démarrages sous charge. Des contre-couteaux mûs hydrauliquement sont disponibles sur tous les modèles. La distribution se réalise sur les deux côtés au choix, par un tapis, une trappe ou même par la turbine de paillage, optionnelle. Celle-ci, placée à l'arrière du bol, n'est pas compatible avec la distribution bilatérale par tapis. Toutes les Celes bénéficient de quatre roues directrices assurant également des déplacements en crabe. Elles intègrent de série une suspension du châssis mécanique remplacée en option par une solution hydraulique.
MATRIX
La gamme Matrix comprend, entre 13 et 22 m3, des automotrices à une ou deux vis verticales. Ces engins accèdent, pour la plupart, à deux niveaux de puissance de la fraise de désilage afin d'adapter les performances aux fourrages traités. L'entraînement du système de mélange peut, en option, être commandé aux régimes de 24 ou 38 tr/min. Si la ration est déposée en standard via une trappe située à l'avant gauche de la caisse, il est aussi possible d'équiper les Rover d'un tapis de distribution bilatérale aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Le catalogue d'options comprend notamment un incorporateur d'ingrédients liquides et une suspension hydraulique des essieux. Il intègre également un châssis à quatre roues directrices et motrices en remplacement de la variante à essieu arrière directionnel.
SGARIBOLDI
Le constructeur italien Sgariboldi compte à son catalogue des mélangeuses automotrices à pales, à vis verticales et à monovis horizontale. Le système de désilage de ces machines se caractérise par l'intégration, en option, d'un broyeur à l'entrée du convoyeur. Cet organe, désactivable, s'utilise pour hacher les produits longs avant même leur transfert dans la cuve de mélange. Selon les versions, le moteur John Deere DPS prend place à l'avant droit du châssis ou à l'arrière de l'automoteur. Il s'accompagne du traitement des gaz d'échappement à l'AdBlue (procédé SCR) pour répondre à la norme antipollution Stage IV.
SILOFARMER
Les automotrices Silofarmer utilisent toutes un procédé de mélange à une vis verticale dont l'entraînement est paramétrable par l'utilisateur. Il est en effet possible de régler un régime de rotation en fonction des étapes lors de l'affourragement. L'activation hydraulique des contre-couteaux est également programmable selon une temporisation. Enfin, le régime moteur des désileuses s'adapte à la charge nécessaire afin de limiter la consommation lors de phases nécessitant peu de puissance. La distribution du fourrage est réalisée par un tablier entièrement en acier inoxydable, des tôles de fond jusqu'aux barrettes en passant par les chaînes.
STORTI
Les désileuses automotrices Dobermann de Storti d'appellation SV et SW sont dotées d'une et de deux vis verticales. Leur fraise de chargement travaille dans les deux sens de rotation selon les produits à absorber. Elle est associée à une vis sans fin qui recentre le fourrage désilé vers le convoyeur de 800 mm de large. Une version des Dobermann nommée Biogasline comprend un tapis de distribution plus long pour alimenter un digesteur de méthaniseur. Les modèles Greyhound utilisent trois vis horizontales sur lesquelles est fixé un nombre variable de couteaux selon le résultat recherché. Sur ces automotrices, Storti propose la solution de capteurs NIRS offrant une mesure du taux de matière sèche.
LUCAS G
Le constructeur vendéen consacre ses modèles au coeur du marché avec une gamme limitée à quatre automotrices à vis verticales. Hormis la disponibilité de deux puissances pour chaque désileuse, il est possible de s'orienter vers un large choix de modes de déchargement. Par exemple, un tapis remplit les auges par la droite ou la gauche tandis que des trappes vident directement le bol vers l'avant ou l'arrière. Comme la suspension hydraulique, la motricité et la direction sur les quatre roues sont accessibles en option. L'utilisateur peut visualiser sur un écran en cabine l'image de quatre caméras couleurs pour contrôler le mélange, la distribution de chaque côté ainsi que les manoeuvres en marche arrière.
SEKO
Seko commercialise deux mélangeuses. Le modèle Tuareg, disponible en capacités de 14, 16, 20 et 24 m3 dispose de deux vis verticales. L'automoteur Samurai utilise, lui, deux vis horizontales autorisant une vidange à droite ou à gauche. Il se décline en volumes de cuve de 15, 21 et 27 m3. Seko reste fidèle au motoriste JCB qui permet de dispenser l'utilisateur d'approvisionner ces engins en AdBlue. Les plus gros modèles, à deux roues directrices avant, améliorent leur rayon de braquage par l'utilisation d'un double essieu directeur sur l'arrière du châssis. L'ajout d'un additif liquide dans la ration se réalise sur les Tuareg par des injecteurs placés sur la barre antidébordement du bol.
RMH
RMH propose un catalogue d'automotrices de 11 à 30 m3, avec de nombreux croisements de performances et de capacités entre les gammes. Hormis sur les plus petits modèles, la motorisation retenue est fournie par Volvo avec la technologie SCR utilisant l'AdBlue. Les solutions d'éviction de corps étrangers sont nombreuses avec des possibilités de montage d'aimants dans la cuve de mélange, sur le tapis de distribution ou à la chute du fourrage dans l'auge. Trois longueurs principales de tapis de distribution sont disponibles : 80, 110 et 140 cm. Ces derniers peuvent être relevables ou escamotables selon la configuration des bâtiments de l'éleveur. Les modèles Mixellent reçoivent en option une cabine élévatrice montant jusqu'à 3,4 mètres pour une meilleure visibilité au remplissage.
KUHN
La gamme Kuhn comprend les modèles SPV et SPW. Les premiers possèdent une seule vis verticale de mélange tandis que les seconds en comptent deux. Ces automotrices à moteur arrière se déclinent en capacités de 10 à 25 m3. Les versions SPV Confort se distinguent par une homologation routière à 40 km/h et une puissance disponible à la fraise de 90 chevaux. Les SPW profitent, elles, en option, de quatre roues directrices. Deux régimes de rotation sont utilisés au mélange. Le plus lent limite notamment la puissance absorbée par la ou les vis verticales au profit de la fraise de désilage. La distribution se réalise à l'avant du bol, à droite ou à gauche. Une trappe hydraulique arrière équipe certains modèles. En cabine, le moniteur CCI enregistre les pesées, programme jusqu'à 80 rations et rend possible l'exportation de données.
ZAGO
Le constructeur Zago propose une large gamme de désileuses automotrices contenant de 11 à 30 m3. Dans la fourchette de capacités allant de 11 à 24 m3, l'acquéreur a le choix entre les modes de mélange à vis horizontale ou verticale. Les modèles AVM Wolf comptent une ou deux vis verticales tournant dans le même sens. Ils se complètent en option d'une turbine de paillage. Les désileuses King Lion possèdent, elles, quatre vis horizontales. Tous ces automoteurs adoptent une fraise animée par deux moteurs hydrauliques. Le convoyeur de chargement en acier peut en option être remplacé par un tapis synthétique. Sur les Wolf, la distribution s'effectue à l'aide d'un tapis déversant dans les auges de chaque côté de la machine ou d'une trappe actionnée hydrauliquement. L'ensemble de la gamme bénéficie de nombreuses options comme la suspension hydraulique ou pneumatique ainsi que les quatre roues directrices et motrices. En plus des aimants sécurisant la ration, des fonds de tapis et des tôles de cuve en acier inoxydable viennent prolonger la durée de vie des automoteurs.