Aurelien Groult
Publié le 03/04/2016 à 07:49
Mise à jour à 03:547 minutes de lecture
Le dernier Nissan NP300 Navara fait une entrée remarquée sur le marché du pick-up. Le nouveau venu adopte des équipements inédits dans son segment, à l'instar de sa suspension arrière multibras ou du système de caméras procurant une vision sur 360 degrés. Il enfonce le clou en proposant une garantie inédite dans le domaine : cinq ans ou 160 000 km.
Le temps où le pick-up rustique, inconfortable et peu accueillant serait-il définitivement révolu ? Avec le NP300 Navara, fini l'habitacle dénué de tout équipement de confort et la tenue de route approximative. Bienvenue la cabine spacieuse, le grand écran tactile et l'agrément de conduite des meilleures berlines. Le tout dernier utilitaire Nissan arrive à point nommé pour défendre sa troisième place sur le podium des pick-up face aux cadors du segment récemment renouvelés.
Le Ford Ranger, en tête des ventes, vient de rafraîchir son look et la huitième génération de Toyota Hilux a récemment pointé le bout de son nez au salon de Genève. Cette foisci, Nissan frappe fort. Il dote son 4 x 4 maison, fabriqué à Barcelone, d'une nouvelle suspension arrière multibras inédite sur le marché. La version Double-Cab abandonne en effet les ressorts à lames bien connus sur les pick-up, au profit de cinq bielles, deux amortisseurs et deux gros ressorts. Concrètement, le train arrière a moins tendance à sautiller. La tenue de route monte d'un cran et encourage plus sereinement à élever le rythme dans les portions sinueuses. Le confort, de son côté, reste ferme, même si les passagers des places arrière, avec des dossiers mieux inclinés et une assise de banquette plus moelleuse, profitent d'un meilleur amortissement.
Ainsi doté, le NP300 incite davantage à parcourir de longues distances à plusieurs. Plus légère que la précédente solution, la nouvelle suspension ne remet pas en cause pour autant la capacité de charge de la benne. Au contraire, le Navara nouvelle génération transporte désormais plus de 1 t dans sa caisse arrière. Sa capacité de remorquage grimpe, elle aussi, de 500 kg pour atteindre 3,5 t et égaler la référence du segment, le Ford Ranger. Plus costaud mais aussi plus long, le modèle Double-Cab s'allonge de 110 mm par rapport à son prédécesseur et mesure désormais 5 330 mm.
La prise d'embonpoint profite au volume de la caisse avec, sur cette version à double cabine, une longueur utile de chargement qui, accrue de 67 mm, passe à 1 578 mm. Pour ceux qui transportent des objets longs, la version King-Cab, pourvue de portes arrière antagonistes, demeure au catalogue avec 1 788 mm de longueur de caisse. Ce modèle à cabine approfondie reste, de son côté, équipé d'une suspension arrière à ressorts à lames. Ces derniers sont redessinés pour optimiser de 3,1 % l'angle ventral et limiter les nuisances sonores, selon Nissan.
Vision à 360 degrés
Le nouveau Navara, en version Double-Cab comme en King-Cab, profite également d'un empattement réduit de 50 mm, dorénavant à 3 150 mm. Ainsi, la maniabilité progresse et le diamètre de braquage descend à 12,40 m, selon la firme nippone. Nissan est en tête des ventes de caméras parmi les marques de voitures. Autant dire que son système de vision panoramique AVM-Vision se vend comme des petits pains. Le constructeur a eu la bonne idée d'installer ce dispositif sur son pick-up, encore une exclusivité sur le segment.
À l'aide de quatre caméras à grand angle installées dans les pare-chocs avant et arrière, ainsi que dans les rétroviseurs, l'écran au tableau de bord recompose une image du véhicule vue du dessus pour offrir une vision à 360 degrés. Cet accessoire, qui peut de prime abord passer pour un gadget, se révèle être un excellent allié pour manoeuvrer le mastodonte. Accrocher une remorque, se rapprocher d'un engin ou simplement garer le véhicule dans un bâtiment devient un jeu d'enfant. Cette aide à la conduite n'est d'ailleurs pas le seul automatisme que le NP300 partage avec les SUV de la marque.
L'écran couleur tactile de 7 pouces, l'aide au freinage d'urgence capable d'éviter l'impact jusqu'à 30 km/h, l'aide au démarrage en côte, le régulateur et le limiteur de vitesse, le système d'ouverture mains libres ou encore le radar de recul complètent la liste des équipements disponibles. Parmi eux, Nissan dévoile également le limiteur de vitesse en descente, activé par un bouton situé sur la console latérale, qui détecte l'éventuel patinage d'une roue à l'aide de capteurs et maintient alors automatiquement l'allure et la pression de freinage pour rétablir l'adhérence.
Garanti 5 ans ou 160 000 km
Le tableau de bord s'inspire, lui, de celui de l'X-Trail. Clair et bien dessiné, il utilise des plastiques durs conçus pour résister, mais l'assemblage ne souffre d'aucun reproche. Le constructeur nippon assure également avoir redessiné les sièges, très proches de ceux du Qashqai, et revu le circuit de ventilation. Seuls bémols, l'assise un peu haute et la colonne de direction uniquement réglable en hauteur ne devraient pas aider les grands gabarits à trouver la bonne position de conduite.
Sous le capot, Nissan monte le moteur 2,3 L dCi, qui remplace à lui seul le quatre-cylindres de 2,5 L et le V6 de 3 L de précédente génération. Ce nouveau quatrecylindres est décliné en 160 ch, ici essayé, et en 190 ch avec biturbo. Annoncé 24 % plus sobre que son prédécesseur, il a consommé 10,4 L aux 100 km lors de notre essai sur routes mixtes. Il est associé à une boîte manuelle à six rapports ou automatique à sept vitesses. Nissan décline toujours son NP300 Navara avec une transmission à deux ou quatre roues motrices enclenchée depuis un sélecteur rotatif situé sur la console centrale. Le conducteur peut également activer le mode « quatre roues motrices et vitesses courtes », véhicule à l'arrêt. Et pour les conditions extrêmes, le constructeur équipe son pick-up du blocage mécanique du différentiel, proposé en option à 500 € et commandé depuis un bouton du tableau de bord.
Côté design extérieur, le nouveau Navara s'inspire, là encore, de la gamme des SUV Nissan avec une calandre en « V » plus raffinée et des feux diurnes en forme de boomerang. Pour personnaliser son véhicule, l'acquéreur accède à une gamme de 125 accessoires comprenant, par exemple, un hardtop raccordé au système de verrouillage centralisé et doté d'un éclairage intérieur. Un plateau de chargement coulissant, un marchepied arrière rétractable, une assistance pour l'ouverture du hayon ainsi qu'un porte-charge pour le transport d'échelles figurent notamment dans cette longue liste d'accessoires.
Nissan conserve l'original système d'attache fait maison, baptisé C-Channel, composé de rails sur les parois de la benne. L'opérateur sécurisera ainsi l'arrimage d'objets à l'aide de serre-joints. Affiché à un tarif majoré d'un peu plus de 500 € par rapport à celui de son prédécesseur, le NP300 Navara enfonce le clou en proposant une garantie de cinq ans ou 160 000 km, encore une exclusivité dans le monde du pick-up.
Avis d'essayeur : Jacky Nourtier
« Le Navara ne donne pas l'impression d'être à bord d'un pick-up », juge d'emblée Jacky Nourtier, qui a essayé pendant quelques heures le nouveau Nissan sur son exploitation située à Monneville, dans l'Oise. Le NP300 séduit rapidement par l'efficacité de sa nouvelle suspension à multibras, remplaçant les traditionnelles lames de ressort. « Sa souplesse de conduite et son confort s'avèrent remarquables. »
Le nouveau moteur diesel, de 2,3 L et 190 ch, se montre nerveux sans être agressif. Il est bien épaulé par une boîte de vitesses à l'étagement court dans les premiers rapports. Dès les premières manoeuvres, l'agriculteur apprécie la maniabilité du pick-up. « Son rayon de braquage semble assez court, estime l'essayeur. L'écran couleur avec sa caméra arrière et son système de vision à 360 degrés facilite grandement la conduite. Dommage que les excroissances de chaque côté du capot moteur masquent un peu la visibilité vers l'avant et s'avèrent déconcertantes lors de la prise en main. »
Autre détail d'ergonomie : l'accoudoir central se révèle petit et, de surcroît, ne se règle pas en profondeur. Les espaces de rangement ne sont ni nombreux ni volumineux, à l'instar de la boîte à gants ou des bacs de portes. « L'ordinateur de bord ou l'écran tactile ne proposent malheureusement pas non plus d'indicateur de la température extérieure. »