Claas Axion 830 C-Matic : prise en main immédiate

Claas Axion 830 C-Matic : prise en main immédiate

Claas monte depuis peu une transmission à variation continue sur les Axion 800. La prise en main de cette boîte est d'autant plus rapide que le conducteur retrouve à bord de ce tracteur un environnement comparable à celui d'autres automoteurs de la marque. Rémy Grélois, agriculteur marnais, a en effet été séduit par les commandes ergonomiques et intuitives de cette C-Matic lors de l'essai fin octobre de l'Axion 830.

Un relief aussi plat que monotone, des champs à perte de vue, des chemins aussi droits que les rangs de betteraves semés au RTK... L'image que je me faisais du département de la Marne me rendait un peu sceptique à l'idée d'y mettre à l'épreuve la nouvelle génération de Claas Axion 830 équipée depuis peu de la transmission à variation continue C-Matic. À mon arrivée fin octobre à la SCEA du domaine des Ormes, située à Coupéville, j'ai dû me rendre à l'évidence : ma vision était quelque peu erronée. Le paysage vallonné se révèle finalement assez agréable à contempler. Quelques bosquets morcellent le panorama. Et comme la région s'avère relativement ventée, des éoliennes égayent le tableau. Excepté une météo un peu capricieuse, les conditions idéales étaient donc réunies pour tester un ensemble tracteur-remorque. Le parcours que nous repérons dessine une boucle de 8,3 kilomètres autour du lieudit Sans-Souci. Cet itinéraire que l'agriculteur réalise souvent lorsqu'il débarde ses betteraves n'emprunte quasiment que des chemins.  

Des automatismes efficaces

  Ces derniers, soigneusement entretenus par une association d'agriculteurs, s'avèrent on ne peut plus roulants. Le circuit est néanmoins accidenté avec des longues montées suivies de descentes abruptes qui précèdent des virages à 90 degrés. Avant d'entamer ces tests, la pression des pneumatiques de l'Axion 830 est ajustée à 1,3 bar. Un débitmètre est installé pour dériver son circuit d'injection de carburant et ainsi évaluer sa consommation lors du parcours, répété trois fois. L'essayeur, Rémy Grélois, attelle la remorque Maupu à essieu tridem chargée de 23,5 tonnes de sable. Il positionne la transmission à variation continue en mode automatique et opte pour une conduite à la pédale. Dès les premiers tours de roues, il semble séduit par cette boîte d'origine ZF. « La prise en main s'avère facile. Comme une voiture avec une boîte automatique, après avoir engagé l'inverseur situé à gauche sous le volant, il suffit d'enfoncer la pédale pour faire avancer le tracteur. Il est possible à tout moment de basculer cette commande d'avancement et d'utiliser le levier C-Motion pour accélérer ou décélérer », explique l'agriculteur. L'automatisme de régulation du régime moteur s'avère efficace et réactif. En effet, dès que le conducteur sollicite la transmission en écrasant la pédale après une intersection ou lors d'une montée, le moteur réagit vite et monte très rapidement à son régime de puissance maximale. Selon les données révélées par un diagnostic au banc de puissance moteur, réalisé au préalable, ce six-cylindres FPT (Fiat Powertrain Technologies) délivre 232 chevaux à 1 850 tr/min. L'autre principal point fort de ce tracteur est sa souplesse de conduite et l'ergonomie de ses commandes. « Le levier C-Motion possède une forme qui s'adapte très bien à celle de la main. Ce joystick intègre également les fonctions indispensables à l'instar de l'inverseur, du régulateur de vitesse, du relevage arrière ou des premiers distributeurs. L'accoudoir multifonction sur lequel il est installé demande quant à lui un peu plus de temps d'adaptation pour bien appréhender toutes ses commandes », tempère l'agriculteur. Rémy Grélois prend rapidement confiance au volant de l'ensemble en raison, notamment, du freinage jugé efficace. Cette impression s'explique en partie par la présence d'un système pneumatique sur la remorque Maupu de notre essai. La descente la plus abrupte du parcours, avec sa pente à 8,5 %, précède un virage à angle droit qui sollicite autant les freins de l'ensemble que le pont arrière du tracteur. Ici, l'Axion révèle un comportement sain et une excellente stabilité. Je prends ensuite les commandes pour un deuxième test sur le même trajet. Comme l'agriculteur, je suis séduit par la facilité de prise en main de la transmission. Le passage du mode de conduite à la pédale à celui au levier C-Motion s'avère facile. J'aurais cependant apprécié davantage de frein moteur afin de solliciter moins fréquemment ceux du tracteur et de la remorque sur ce parcours vallonné.  

Stable à toutes épreuves

  Comme l'essayeur, je constate la présence d'un léger bruit lors des phases de décélération ou de freinage. Un troisième tour réalisé au volant de l'Axion 830 C-Matic attelé à la benne Maupu confirme les mesures. Le débitmètre affiche une consommation totale de 9,9 litres sur ce trajet, soit, en instantané, une moyenne de 119 litres pour 100 kilomètres. À titre de comparaison, un camion routier de 44 tonnes de PTRA chargé se contente en moyenne de 30 à 45 litres sur cette même distance. Les conditions météorologiques ne sont pas favorables en cette fin du mois d'octobre dans la Marne. Les sols légers et filtrants nous autorisent cependant, entre deux averses, à aller au champ. Le travail consiste à déchaumer une parcelle de betteraves, récemment récoltée, à l'aide d'un outil à disques indépendants Rebell de Köckerling de cinq mètres de large. Rémy Grélois reprend les commandes de l'Axion et attelle sa masse avant, de 1,2 tonne, puis l'outil à disques. « L'attelage de l'appareil Köckerling n'est pas des plus aisés car les bras inférieurs du relevage arrière s'avèrent courts. Je dois en effet faire un peu d'exercice afin de bien voir les mâchoires. Et au travail, les ailes arrière imposantes masquent en grande partie la première rangée de disques de l'outil », regrette l'essayeur.  

La vue avant dégagée

  La visibilité vers l'avant, pour sa part, n'est que peu entravée. Les éléments de dépollution du moteur s'avèrent particulièrement bien intégrés et ne sont pas visibles depuis le poste de conduite. « Le pare-brise monobloc, associé au châssis en taille de guêpe, dégage également très bien la vue », constate l'agriculteur. Au champ, il enregistre depuis le terminal Cebis une plage d'utilisation du moteur entre 800 et 1 750 tr/min. Le tracteur évolue à 12 km/h, selon son radar, et à un régime de 1 300 tr/min. Il semble très à l'aise malgré l'outil réglé à environ 10 cm de profondeur et les conditions très humides ne favorisant pas l'adhérence. Là encore, l'Axion se révèle particulièrement stable mais n'est pas des plus maniables lors des manoeuvres selon l'agriculteur. « Certains réglages du relevage arrière sont situés sur le montant arrière droit de la cabine alors que tous ceux du module avant s'opèrent depuis le terminal Cebis, constate avec regret l'essayeur. Cet écran installé en bout d'accoudoir se révèle intuitif mais il ne dispose malheureusement pas de commandes tactiles. » Il ne s'avère, en outre, ni compatible avec la norme Isobus, ni avec les logiciels d'agriculture de précision. Pour cela, Claas propose en option trois variantes de terminaux additionnels : Communicator, S7 ou S10. Installé sur le tracteur de notre essai, ce dernier, à écran de 10,4 pouces, intègre les fonctions de guidage et affiche si possible et simultanément les images de quatre caméras. « La fonction d'autoguidage par GPS associée, sur le même écran, aux images de la caméra arrière surveillant le travail de l'outil apportent un petit plus au confort de conduite. »  

Les mesures

 

Sa puissance, son couple, sa consommation

  Le banc moteur de la FRCuma de Bourgogne, mené par son conseiller machinisme Fabrice Maitrot, teste les performances du Claas Axion 830 C-Matic. Il dessine progressivement les courbes de ce tracteur qui délivre une puissance maximale mesurée de 232 chevaux (170,5 kW) au régime moteur de 1 850 tr.min-1, correspondant à 959 tr.min-1 à la prise de puissance. Son couple maximal, de 99,5 daN.m, est atteint à 1 300 tr.min-1. À ce régime, le six-cylindres affiche la même consommation spécifique qu'à la puissance maximale, soit 220 g.kW-1.h-1.  

Son niveau sonore

  Pendant le passage au banc de puissance, le niveau de bruit a été mesuré dans la cabine du Claas Axion 830 C-Matic, toutes portes et fenêtres fermées, climatisation et ventilation éteintes. Les valeurs indiquées à différents régimes du tracteur en charge intègrent le bruit extérieur du banc d'essai d'environ 100 dB(A).  

Son encombrement

  Le Claas Axion 830 C-Matic affiche un rapport masse/puissance (OCDE) de 44 kg.ch-1. L'essieu avant supporte 46 % de la masse à vide du tracteur sans lestage, contre 57 % dès qu'on lui attelle une masse de 1 200 kg sur le relevage avant. Cette masse ne doit donc être utilisée que lorsque l'outil arrière le justifie. Le poste de conduite, haut perché, s'avère large pour accueillir confortablement deux personnes mais manque un peu de hauteur et de profondeur.  

Le point technique

 

L'Axion continue

Petit clone du 900, le Claas Axion 800 reprend bon nombre de composants à son grand frère. Ce tracteur, fabriqué au Mans (Sarthe), adopte depuis peu la transmission à variation continue C-Matic signée ZF. Il est animé par un moteur FPT conforme à la norme antipollution Stage IV et piloté depuis une cabine riche en équipements de confort.  

La C-Matic signée ZF

  Contrairement aux tracteurs des gammes Arion 500 et 600, qui accèdent depuis peu à une transmission à variation continue C-Matic fabriquée maison, les Axion 900 et 800 utilisent une boîte de même type signée ZF. La Terramatic 25 intègre quatre plages de vitesses mécaniques dont le passage imperceptible s'effectue grâce à des embrayages multidisques. Elle permet à l'Axion de passer de 0,05 à 40 km/h sans rupture de couple. À la vitesse maximale, le moteur tourne à son régime économique de 1 300 tr/min. La transmission C-Matic se pilote selon trois modes : Auto (pédale d'accélérateur), C-Motion ou manuel. Dans les deux premiers cas, le régime moteur est automatiquement régulé selon la charge. L'unique différence tient dans le mode de conduite, depuis la pédale, ou via le joystick C-Motion. En mode manuel, il gère indépendamment le régime et l'allure. Lors de l'utilisation de la prise de puissance à 540 ou 1 000 tr/min, il autorise une chute de régime admissible avant la réduction de la vitesse par la transmission. Ce réglage, effectué depuis le terminal Cebis, peut être défini séparément pour chaque mode de conduite et pour les deux mémoires de régime moteur. La boîte fonctionne avec trois plages de vitesses virtuelles à passage sous charge. Cette configuration permet de modifier la précision de fonctionnement du levier ou de la pédale en réglant, dans les deux premières plages uniquement, la vitesse maximale atteinte lorsque le levier ou la pédale sont en butée maximale. Le conducteur peut également mémoriser une allure cible, comme un régulateur de vitesse, dans chacune de ces plages, en marche avant comme en marche arrière. L'inversion du sens de marche s'effectue grâce à un bouton du levier C-Motion ou depuis le levier prioritaire situé à gauche de la colonne de direction. Si le conducteur ne sollicite ni la pédale, ni le levier C-Motion, la transmission passe automatiquement en mode neutre actif et assure l'immobilisation du tracteur.  

Turbo à géométrie variable et ventilateur viscostatique

  Un moteur FPT (Fiat Powertrain Technologies) anime désormais les tracteurs Claas Axion 800. Ce six-cylindres de 6,7 litres est pourvu d'un turbo à géométrie variable, d'une injection par rampe commune et de quatre soupapes par cylindre. Le carter moteur fait office de châssis porteur. Il est positionné relativement bas pour descendre le moteur et le centre de gravité du tracteur. Cette conception permet également de placer les systèmes de dépollution de gaz d'échappement, notamment le catalyseur d'oxydation diesel (DOC), sous le capot moteur. L'autre dispositif de dépollution, le catalyseur SCR, se situe sous le pot d'échappement. La présence de ces deux éléments suffit au moteur pour répondre à la norme antipollution Stage IV. Un réservoir stocke 42 litres d'AdBlue. Il est entouré par le réservoir à GNR, de 407 litres, pour protéger son liquide des variations de température. Comme les Arion 500, 600 et l'Axion 900, l'Axion 800 utilise l'original ventilateur Vistronic à embrayage hydraulique piloté électroniquement. Son régime, variable selon les conditions, peut se limiter à 20 % de sa vitesse maximale. Il ne fournit ainsi aux radiateurs que la quantité d'air nécessaire et demande donc moins d'énergie pour fonctionner. Si la surface de refroidissement augmente par rapport à la précédente génération d'Axion 800, le système reste simple et conserve le même empilage avec un radiateur moteur, un intercooler, un condenseur de climatisation, des radiateurs à huile et à GNR. Ces derniers s'escamotent aisément à l'aide de vérins pneumatiques, ce qui facilite le passage d'une soufflette pour leur nettoyage. Les échangeurs prennent place sur la partie la plus large du berceau avant. Cette architecture du châssis en taille de guêpe permet au pont avant de conserver un bon angle de braquage.  

La cabine des 900

  Le nouvel Axion 800 reprend de nombreux composants de la cabine inaugurée par les 900 et désormais disponible sur les Arion 500 et 600. Ce poste de conduite se caractérise par ses quatre montants. Il offre une vitre arrière bombée dégageant la vue arrière et un pare-brise panoramique libérant la visibilité sur le pont avant. Sa suspension en quatre points par des amortisseurs conserve une barre antiroulis et un réglage de sa souplesse selon trois niveaux. Pour davantage de confort, Claas propose également trois variantes de siège conducteur à suspension pneumatique. Le passager dispose maintenant d'un véritable siège pourvu d'un dossier rabattable et d'une assise donnant accès à un compartiment réfrigéré. Derrière lui, une boîte amovible procure un espace de rangement supplémentaire, parmi les nombreux bacs désormais disponibles. Le poste de conduite intègre un nouveau tableau de bord avec un volant réglable en hauteur et en inclinaison. Claas conserve ses deux traditionnelles finitions CIS et Cebis. La première se distingue par ses distributeurs mécaniques et son ordinateur de bord CIS. La deuxième, plus haut de gamme ici présentée, adopte des distributeurs à commandes électriques, le terminal Cebis en bout d'accoudoir et le séquençage en bout de champ CSM. L'accoudoir reprend également le levier multifonction C-Motion désormais commun à de nombreux automoteurs de la marque allemande. Ce joystick commande notamment le relevage arrière, certains distributeurs hydrauliques, l'inverseur, les séquences de bout de champ, voire l'autoguidage. La climatisation automatique et la mémorisation des éclairages font dorénavant partie des équipements de série.  

Un circuit hydraulique rigide

  Quatre-vingts pour cent des conduites hydrauliques de l'Axion 800 sont désormais rigides pour limiter les pertes de charge et l'usure générées par les flexibles. Son circuit, de type load sensing, débite 110 l/min voire 150 l/min en option. Il alimente à l'arrière jusqu'à quatre distributeurs commandés mécaniquement, sur la version CIS, ou cinq éléments pilotés électriquement sur la variante Cebis. Le relevage arrière lève 9,7 tonnes aux rotules, excepté celui de l'Axion 850 qui embarque 10,2 tonnes. Il intègre des stabilisateurs mécaniques ou automatiques et un amortisseur d'oscillations. Claas a redessiné le relevage avant afin qu'il ne limite pas l'angle de braquage ni la garde au sol. Il affiche une capacité de 4,6 ou 5,8 tonnes. Il dispose de série d'un amortisseur d'oscillations et, en option, d'un contrôle de position. L'optionnelle prise de force avant tourne à 1 000 tr/min. Si elle n'est pas utilisée, l'opérateur peut la débrayer afin de limiter le barbotage de ses pignons et diminuer ainsi la consommation de carburant.    

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