La chargeuse articulée à bras télescopique 5080T domine la gamme de l'Allemand Weidemann. À l'occasion d'essais d'épandeurs à fumier réalisés fin novembre dans la Haute-Vienne, la filiale française du constructeur a mis à notre disposition une machine de démonstration dotée d'un godet multifonction. Le modèle essayé développe 122 ch, offerts par son moteur Perkins de 4,2 L compatible avec la norme antipollution Stage IV. Sa transmission hydrostatique, couplée à des ponts mécaniques dont les différentiels se bloquent sur demande, achemine la puissance jusqu'aux réducteurs dans les roues. Cette conception favorise le couple et permet d'obtenir un débit de chantier élevé. La puissance ainsi transmise au sol maximise le chargement du godet et limite le nombre de cycles. Cette transmission possède deux gammes. En mode « travail », elle limite la vitesse à 10 km/h. La gamme « route » propulse la chargeuse jusqu'à 40 km/h. Le passage d'une gamme à l'autre s'opère via un bouton sur le joystick.

L'articulation centrale de la machine autorise l'oscillation entre ses demi-châssis avant et arrière. La faculté de suivre le sol ainsi accordée au godet facilite le raclage. Cependant, la stabilité semble précaire à cause du balancement exercé, d'un côté à l'autre, lorsque la flèche est levée pour passer au-dessus des ridelles des épandeurs. La monte de pneumatiques larges atténue ce mouvement. La 5080T affiche un débit hydraulique de 115 L/min accélérant les manœuvres, notamment pour l'ouverture et la fermeture du godet. Son bras télescopique atteint une hauteur de 5,09 m. Sa charge maximale de basculement s'élève à 4,2 t avec l'articulation alignée.

Une prise en main facile
L'habitacle de la chargeuse Weidemann semble robuste. Les plastiques noirs et le tapis en caoutchouc résistent aux salissures. L'accès à bord s'avère facilité par deux larges portes. La présence de l'accoudoir restreint cependant le passage à droite. La position de celui-là s'ajuste à la morphologie du conducteur. Cette opération nécessite une clé de 13 mm. La colonne de direction, située entre les pédales et relativement en arrière, risque de gêner les chauffeurs de grande taille. Ceux-ci pourraient en effet se cogner les genoux contre le tableau de bord. Le volant, de petit diamètre, comporte une boule facilitant les manœuvres à une main. Au bout de l'accoudoir, le joystick tombe sous la main. En plus de contrôler le bras télescopique et l'inclinaison du godet, il comporte l'unique commande dédiée à l'inversion du sens de marche. Un basculeur, situé juste sous l'index, pilote l'ouverture et la fermeture du grappin. Il rend ces opérations possibles en même temps que le bennage.

Le bouton de blocage des différentiels prend place juste au-dessus. Cette nouvelle génération de chargeuses Weidemann se dote du panneau de commande Jog Dial. Celui-ci donne accès à diverses informations au travers des menus disponibles sur l'écran intégré au tableau de bord. L'utilisateur y retrouve les données de fonctionnement de la machine (niveaux de carburant et d'AdBlue, températures...), les fonctions activées ainsi que les éventuels codes erreur. Cette interface permet également de régler le débit hydraulique de la fonction de pompage continu. Le large pare-brise offre une visibilité satisfaisante sur le godet posé au sol. Le tablier porte-outil est apparent grâce à l'étroit bras télescopique. Lorsque ce dernier atteint sa hauteur maximale, le toit vitré, surmonté d'une grille de protection ajourée, épargne au conducteur des contorsions pour garder le contrôle visuel.

La maintenance intégrée dès la conception
La chargeuse Weidemann dispose de deux pédales. L'une fait office d'accélérateur et provoque l'avancement de la machine lorsque l'inverseur est engagé. L'autre combine le débrayage de la transmission et le frein. Cette double fonction autorise une approche lente, tout en conservant un régime moteur élevé afin d'obtenir un grand débit hydraulique. Totalement enfoncée, cette pédale stoppe la chargeuse et désengage complètement la transmission. En matière de maintenance, le constructeur a particulièrement soigné l'accès aux différents organes. La cabine se bascule à l'aide d'un vérin et d'une pompe hydraulique manuelle. En dessous, le châssis renferme la transmission hydrostatique et les distributeurs dédiés à l'animation du bras télescopique et de ses outils.

Le constructeur décline cette chargeuse dans une version LP (« Low Position ») disposant d'une cabine à la hauteur hors tout réduite convenant aux bâtiments exigus, mais non basculante. Dans cette configuration, c'est alors le plancher qui se dépose afin d'accéder à la partie technique située dessous. Derrière le poste de conduite, le large capot monobloc dissimule le moteur et ses accessoires.

Le bloc de refroidissement prend place au bout du porte-à-faux. Il est protégé par une grille munie d'une tringle permettant son ouverture afin de la débarrasser des débris accumulés. Le filtre à air est positionné à côté des radiateurs. Le flanc gauche du bloc diesel accueille une boîte à fusibles et les principaux relais. La batterie est installée juste en dessous.

Le bouchon du réservoir de GNR se situe à côté. À droite, les filtres à huile et à carburant se déposent à portée de main. Le réservoir d'huile hydraulique est, quant à lui, dissimulé dans le châssis. Son filtre et son bouchon sont tous deux accessibles dans la même zone.

Moteur : Perkins, 4 cyl., 4,2 L. Puissance : 122 ch. Poids à vide : 7 200 kg. Charge de basculement : 4 232 kg. Hauteur de levage au pivot : 5,09 m. Vitesse maximale : 40 km/h.
On a aimé
- L'agilité de la chargeuse.
- La visibilité depuis le poste de conduite.
- L'accessibilité aux points de maintenance.
On a moins aimé
- La sensation de basculement procurée par l'articulation oscillante.
- Le bouchon du réservoir de GNR dissimulé sous le capot moteur.
- Les vibrations en cabine au ralenti, toutes portes fermées.