L’arracheuse intégrale à betteraves Grimme Rexor a été lancée sur le marché en 2009. Après neuf ans de service, le constructeur germanique m’a présenté en exclusivité sa nouvelle génération. Fin septembre, j’ai pris la direction du nord de la France, aux alentours de Cambrai, pour aller la découvrir. En arrivant dans la parcelle, deux intégrales sont à l’œuvre, l’une derrière l’autre. En tête, une Rexor 630, à trois essieux, représente l’ancien millésime, tandis que la nouvelle Rexor 6200 Platinium colle au train de son aînée. De loin, les modifications apportées sont déjà bien visibles. Avec le confort d’utilisation et le respect de la récolte, le design fut l’un des trois axes majeurs de développement de cette machine. Les lignes des différents capots de la Rexor 6200 Platinium se révèlent plus dynamiques que celles de la machine de précédente génération, à l’image des dernières réalisations de la gamme d’arracheuses à pommes de terre. L’identité graphique s'avère également plus moderne. Grimme a en outre fait le choix d’éclairages et de clignotants à LED autorisant des formes plus travaillées. Des feux de jour prennent place de part et d’autre de la cabine, participant également au dynamisme global. Le constructeur a effectué des changements d'ordre esthétique, mais pas seulement. Avant de voir la nouvelle venue à l’œuvre, je profite d’une présentation détaillée de l’engin.
Après avoir ouvert les trois larges panneaux en plastique du compartiment arrière, je découvre le nouveau moteur. Grimme reste fidèle au motoriste Mercedes-Benz pour animer son intégrale. Le six-cylindres atteint désormais 15,6 L, contre 12,8 L sur la génération précédente. Il développe une puissance maximale de 653 ch, soit environ 120 ch de plus que son aînée, et satisfait aux exigences de la norme antipollution Stage V. Le traitement des gaz d’échappement s’effectue par l'intermédiaire d'un filtre à particules et d'un catalyseur SCR avec injection d’AdBlue. L’intégrale s’alimente en GNR auprès d’un réservoir de 1 300 L. Pour faciliter la vie de l’opérateur, Grimme installe, au sein du compartiment moteur, un support pivotant pour une caisse à outils ainsi qu’un bidon lave-main. Le tout est accessible depuis le sol. Une échelle permet de monter en sécurité sur la plateforme, située au-dessus du bloc. Depuis cette zone, le conducteur accède au filtre à air. Les échangeurs du circuit de refroidissement se nettoient, eux aussi, depuis le sol. Pour simplifier les opérations de maintenance, le constructeur a disposé des barres de lumière à LED sur les ouvrants du compartiment arrière. Lors des différentes phases d’utilisation de l’intégrale, le moteur adapte automatiquement son régime en fonction des besoins, afin de limiter la consommation de carburant et le niveau sonore. La régulation s’effectue entre 1 150 et 1 500 tr/min.
Plus de confort pour le conducteur
L’accès en cabine s’effectue aisément par l’intermédiaire d’une échelle relevable. La Rexor 6200 Platinium conserve la cabine d’origine Claas comme sur la génération d’intégrales précédente. Désormais, le conducteur profite d’un siège à suspension pneumatique de série. Il peut conserver son repas et sa boisson au frais grâce au compartiment réfrigéré installé sous un siège passager digne de ce nom. Dans la main droite, le conducteur retrouve la même poignée multifonction qu’auparavant. Cette dernière ne dispose malheureusement pas de pictogrammes permettant de retrouver rapidement la fonction de chaque bouton. L’accoudoir, solidaire du siège, regroupe les commandes essentielles au fonctionnement de l’arracheuse, telles que l’activation de la direction automatique ou le régulateur de vitesse. À la droite du conducteur prennent place deux terminaux à écran couleur tactile CCi 100 assurant l’affichage des informations de la Rexor ainsi que des menus de paramétrage. Leur utilisation est simplifiée par la présence de nombreux pictogrammes facilitant la compréhension. L’ensemble du vitrage de la cabine offre une bonne visibilité périphérique, bien aidée par les différentes caméras. Lors des journées pluvieuses, le conducteur appréciera à coup sûr les essuie-glaces positionnés sur les vitres latérales. Les travaux nocturnes devraient être facilités par les 28 phares à LED répartis sur la casquette de cabine et autour de la machine. Le chauffeur profite d’une vue dégagée sur l’effeuilleuse et le bâti arracheur. Ce dernier se décline selon deux types. Grimme propose, au choix, des roues Oppel et des socs oscillants. Les betteraves sont préalablement débarrassées de leurs feuilles. À nouveau, le constructeur dispose de plusieurs configurations afin de répondre aux attentes des différentes sucreries. La Rexor peut recevoir, en association avec des scalpeurs, un simple rotor de broyage ou un organe doté de fléaux. La troisième configuration se compose uniquement de deux rotors à fléaux.
Des betteraves mieux traitées
Une fois sorties de terre, les betteraves passent sur la table de nettoyage à rouleaux. Cette dernière se compose de six rouleaux avec des spires. La bande transporteuse passant sous la cabine reste similaire à celle de la génération précédente. Les trois turbines profitent toujours de la régulation automatique de leur vitesse en fonction de la charge, soulageant le chauffeur de cette tâche. Depuis la cabine, ce dernier ajuste la hauteur des grilles. Celles-ci reçoivent désormais un montage groupé des queues-de-cochon ou des barreaux pour un changement plus rapide lors de conditions changeantes. La récolte se dirige ensuite vers l’élévateur. Celui-ci profite d’évolutions lui offrant un plus grand débit. Si sa largeur n’a pas été modifiée, il se compose dorénavant de deux bandes formant des paniers plus creux entre chaque barrette. Dans la trémie, de 30 m3, un tapis en caoutchouc amortit la chute des betteraves et adapte sa position afin de limiter les chocs sur la récolte jusqu’à un niveau de remplissage suffisant. Depuis le poste de conduite, le chauffeur profite d’une vue directe sur l’intérieur de la trémie grâce au vitrage de la partie arrière de la cabine. La répartition de la récolte s’opère de façon automatique par l’intermédiaire d’une vis sans fin. Afin de faciliter les opérations de déchargement, Grimme a retravaillé la forme avant de la trémie. Désormais, chacun de ses côtés est biseauté. Ainsi, lorsque l’intégrale évolue en crabe, le chauffeur dispose d’une vue directe lors des opérations de vidange. L’espace perdu par la nouvelle forme est compensé en hauteur par l’ajout d’une rehausse repliable sur toute la partie avant. La trémie se compose de deux fonds mouvants, l’un dans l’axe longitudinal et l’autre dans l'axe latéral, pour déplacer la récolte lors des opérations de vidange. Le bras de déchargement, d’une largeur de 1,8 m, se compose de trois parties. Cette configuration limite la hauteur hors tout de l’arracheuse lors de ses déplacements routiers.
On a aimé
- La visibilité sur le bras de déchargement depuis la cabine.- Les larges ouvertures autour du compartiment moteur.
On a moins aimé
- Le filtre à air, positionné au-dessus du moteur.- L’absence de pictogrammes sur le joystick demandant un temps pour bien appréhender toutes ses fonctions.
