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Essai chargeuse articulée  Manitou MLA-T 533-145 V+, progressive à souhait

Manitou MLA-T 533-145 V+, progressive à souhait
(©F.P./H.E.)
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Lancée en 2018, la chargeuse articulée à bras télescopique MLA-T 533-145 V+ de Manitou se différencie de ses concurrentes par sa transmission à variation continue. Pour apprécier sa conduite, nous avons assuré le ramassage de balles rondes enrubannées, puis, le lendemain, repoussé un tas de fumier stocké au champ sur une exploitation en Auvergne. Notre machine bénéficie d’une finition haut de gamme Elite dotée, entre autres, d’automatismes des mouvements de la flèche télescopique et de l’outil.

Prenez la souplesse et le rendement d’une transmission à variation continue, associez-la à un engin de manutention, et vous obtenez la Manitou MLA-T 533-145 V+, une chargeuse articulée à bras télescopique de 8 t. Absente sur ce segment de machines depuis plusieurs années, la marque ancenienne revient avec un modèle d’une capacité de 3,3 t et d’une hauteur de levage au point de pivot de 5,2 m. Durant deux jours, nous nous sommes installés au volant de l'engin sur une exploitation de polyculture-élevage à la périphérie d'Ambert, en Auvergne. Les travaux de ramassage de balles rondes enrubannées nous ont permis de nous rendre compte de la précision des commandes. Nous avons ensuite profité d’un imposant tas de fumier stocké au champ pour apprécier l’adhérence et les capacités de la bête… Il est temps de tourner la clé et de voir ce qu’elle a dans le ventre. L’accès au poste de conduite se fait aisément par deux marchepieds et des poignées. Nous regrettons néanmoins la faible largeur du bas de porte. À bord, les commandes tombent sous la main droite. Le joystick JSM, propre à la marque française, prend place en bout d’accoudoir, lui-même solidaire du siège à suspension pneumatique à basse fréquence. Il commande les mouvements de la flèche, de l’outil et le changement du sens de marche. La main gauche, elle, gère la direction au volant.

Le tableau de bord digital prend place derrière le volant, tandis que les commandes sont principalement regroupées à la droite du chauffeur.

Retrouvez ici la vidéo de l'essai

L’hydraulique contrôlé du bout des doigts

Nous nous déplaçons dans la parcelle pour ramasser une à une les balles fraîchement enrubannées. Afin d’éviter de perforer le plastique par une fermeture trop rapide de notre pince, nous régulons le débit d’ouverture et de fermeture de la troisième fonction. Cette opération se fait aisément, depuis la console de droite, grâce à deux molettes bleues, le débit s’affichant instantanément au tableau de bord. Nous poursuivons le chargement des balles sur le plateau puis rentrons à la ferme pour les stocker en meule devant le bâtiment. La position centrale et le pare-brise panoramique offrent une bonne visibilité générale. L’opération d’empilement, dans un milieu exigu, nous demande plus de vigilance. Par défaut, la chargeuse MLA-T dispose d’un mode dynamique de la transmission et des mouvements hydrauliques. Un bouton, schématisé par une fourche à palettes, active le mode « Confort ». Il rend les changements de direction et le flux hydraulique plus souples.

L’articulation centrale assure la direction de la MLA-T avec un diamètre de braquage de 9 m, tandis que le point de pivot de l’essieu arrière garantit l’oscillation pour le suivi du sol.

La pédale de gauche, utile pour freiner la machine, facilite les phases d’approche pour la dépose précise des balles les unes sur les autres. Pour encore plus de précision dans nos déplacements lents, nous limitons la vitesse maximale de la chargeuse à 7 km/h grâce à la troisième molette, utilisant un code couleur orange, située sur la console de droite. Une fois les balles rangées, nous décidons de décrocher la pince au profit de la benne multiservice. La décompression du circuit hydraulique de la troisième fonction s’opère soit en cabine grâce au bouton ESC, soit directement depuis l’extérieur par l’appui sur un bouton jaune pendant quelques secondes. Nous prenons la direction du tas de fumier. En mode « Auto », la suspension de flèche s’active au-delà de 4 km/h, rendant le parcours routier plus confortable. La chargeuse évolue à une vitesse de 40 km/h au régime de 2 000 tr/min. Arrivés dans la pâture, nous réglons ce dernier à 1 300 tr/min via l’accélérateur à main. Afin de bénéficier de toute la force hydraulique de la flèche, sans nous voir limités par la sécurité EN 15000 contre les mouvements aggravants, nous sélectionnons le mode « Godet ».

Les automatismes améliorent la productivité

Après plusieurs fourchées, nous sommes agréablement surpris par l’adhérence de la chargeuse, malgré un sol humide et boueux. La transmission semble fournir progressivement la puissance aux roues, diminuant ainsi le patinage. Une fois dans le tas, la flèche relève le godet, sans délester l’arrière de la MLA-T. Cette dernière reste stable, même lorsque nous tournons le volant, et pousse petit à petit le tas accumulé devant l’outil. Cette stabilité peut s’expliquer par la rigidité de l’articulation, dont l’oscillation s’opère au niveau de l’essieu arrière.

Le joystick multifonction JSM et d’autres commandes liées à l’hydraulique prennent place sur l’accoudoir solidaire du siège conducteur.

Nous prenons nos marques et décidons d’utiliser les automatismes hydrauliques. Pour gagner en productivité, nous mémorisons et activons la remise à niveau automatique de l’outil. Celle-ci fonctionne lors de la descente de la flèche et seulement si cette dernière est rentrée. Nous sommes étonnés par la vitesse de rentrée de la flèche, malgré un faible régime moteur, c’est appréciable ! Une autre fonction, utile lors du chargement de fumier, secoue automatiquement le godet, mais uniquement lorsque la flèche est complètement sortie. La mise en place de ces asservissements, à l’image de la prise en main de la MLA-T 533-145 V+, reste très rapide. Sa motricité, sa capacité de chargement et les réglages en cabine devraient permettre à cette Manitou de répondre à un large panel de travaux et d’utilisateurs.

La palette de commandes offre des automatismes hydrauliques à l’image du secouage du godet, du levage vertical ou encore de la remise à niveau de l’outil.

Bilan

On a aimé

- La souplesse et la progressivité de la transmission.

- Les automatismes hydrauliques.

- Le joystick JSM solidaire de l’accoudoir du siège.

On a moins aimé

- L’accès étroit en cabine.

- L’entretien pénalisé par des radiateurs fixes.

- Le déverrouillage des portes ouvertes  uniquement depuis l’extérieur.

Le large capot monobloc laisse paraître le moteur, les bouchons de remplissage des fluides et le filtre à air.
L’écran du tableau de bord bascule automatiquement en mode « Manutention » dès l’utilisation du joystick et informe le chauffeur des paramètres de la flèche et de l’outil.

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