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Essai d'ensileuse  Avec sa BiG X 780, Krone prend de la hauteur sur l'ensilage

La BiG X 780 de notre essai porte un bec X Collect de nouvelle génération, large de 9 m, capable de récolter 12 rangs de maïs.
La BiG X 780 de notre essai porte un bec X Collect de nouvelle génération, large de 9 m, capable de récolter 12 rangs de maïs.
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Pendant la saison de récolte du maïs fourrage, nous avons pris en main l’ensileuse Krone BiG X 780 à l’occasion d’un chantier dans la Mayenne. Sa cabine, perchée à près de 4 m du sol, offre une vue imprenable sur la culture. Nous en avons profité pour examiner plus en détail l’une des dernières-nées du constructeur allemand.

Une parcelle de maïs au bord d’un village mayennais, une météo clémente, toutes les conditions sont réunies en cette journée de la mi-septembre pour tester l’ensileuse Krone BiG X 780. L’équipe française du constructeur a mis à notre disposition, le temps d’une journée, cette machine de démonstration. Un bec X Collect, dont les premiers modèles ont été présentés l’année dernière, équipe cette BiG X. Il mesure 9 m de large et peut récolter 12 rangs. Il reprend le concept de transport des pieds de maïs à l’aide de chaînes, éprouvé avec l’Easy Collect. Il troque cependant ses couteaux fixes contre des disques rotatifs. Ces derniers servent à sabrer les cannes de maïs afin de provoquer leur éclatement. Au-dessous d’eux, des profilés rectangulaires viennent accentuer ce phénomène. Le constructeur espère ainsi réduire la prolifération de la pyrale du maïs et faciliter le travail lors du déchaumage. Le X Collect dispose d’un boîtier d’entraînement pour deux disques proposant deux vitesses de rotation. Chaque côté de ce bec repliable bénéficie d’un limiteur de couple à cames afin de protéger les transmissions en cas de rencontre avec un obstacle. De plus, chaque disque est relié à son moyeu d’entraînement grâce à une rondelle en téflon permettant un certain patinage. Si l’un d’eux se coince, cette pièce joue le rôle de fusible. Le constructeur fournit quelques rondelles d’avance, stockées sur un support spécifique sur le bec.

En position haute, la cabine surélevée de 70 cm offre au chauffeur un point de vue parfait pour le remplissage de benne.

Trois palpeurs, installés sous le X Collect, assurent le suivi du relief en pilotant sa hauteur. Une cellule photosensible, placée au centre du bec, juste avant l’entrée de la matière dans la chambre d’alimentation, détermine le taux de maturité du maïs en temps réel. L’ensileuse ajuste alors automatiquement la longueur des brins produits par le rotor en modulant la vitesse des rouleaux d’alimentation. Ces derniers, au nombre de six, assurent, selon le constructeur, une alimentation du rotor hacheur plus régulière en comprimant correctement la matière et en la répartissant sur toute la largeur des couteaux. Ces derniers arborent un profil plat qui leur permet, s'ils rencontrent un corps étranger, de glisser vers l’arrière, à l’intérieur de leurs supports. En option, les BiG X accèdent au VariLOC, un dispositif autorisant deux vitesses de rotation du rotor hacheur afin de moduler la longueur de coupe. Notre machine d’essai n’en est pas dotée. Elle s'équipe de l’éclateur OptiMaxx, dont les rouleaux affichent un diamètre de 250 mm. Le constructeur propose également une déclinaison en 305 mm, montée de série sur la BiG X 1180, le vaisseau amiral de la marque. Le différentiel de régime de rotation entre les deux rouleaux à denture hélicoïdale atteint 30 % en standard et peut monter jusqu’à 40 ou 50 % en option.

Les ensileuses BiG X de la génération 80 bénéficient d’un design moderne, facilement reconnaissable.

 

Le chauffeur dans une tour de contrôle

Après avoir fait connaissance avec la machine, je prends place à bord de sa cabine, accompagné du promoteur des ventes en France sur le secteur Ouest, Maxime Veraquin. Celui-ci me propose d’essayer l’ensileuse en rehaussant la cabine de 70 cm, puisqu’elle dispose de l’option LiftCab. À cette altitude, je profite d’une parfaite visibilité non seulement sur les rangs de maïs devant moi, mais aussi et surtout pour le chargement des bennes. Même si la goulotte reçoit une caméra, je préfère regarder directement sur le côté depuis ma position surélevée. Je pousse le manche et la charge moteur, dont la jauge s’affiche sur l’écran tactile de 12”, s’approche des 100 %. Le V8 Liebherr de 16,16 L ne bronche pas et fournit ses 775 ch. Si la machine en était équipée, je pourrais activer la fonction ConstantPower. Grâce à elle, l’ensileuse adapte automatiquement sa vitesse d’avancement afin de conserver une charge moteur optimale. Également disponible en option, le VariStream autorise la modulation de la portée d’éjection. Un servo-moteur électrique modifie l’inclinaison de la trappe au pied de la soufflerie. L’ensilage n’est pas propulsé trop fortement, évitant ainsi les pertes lors du chargement des bennes, en particulier lors du détourage. De plus, la puissance ainsi économisée dans la soufflerie peut être récupérée pour le rotor hacheur.

Une prise d’air comprimé, placée à proximité du rotor, permet le branchement d’une soufflette afin de faciliter le nettoyage du bec en fin de chantier.

Arrivé au bout du rang, je fais un rapide demi-tour. Malgré son gabarit imposant, la BiG X profite d’un rayon de braquage réduit lui permettant de tourner en une seule fois pour se remettre en place, même lorsque la machine emporte un bec de huit rangs. D’un appui sur un bouton, idéalement placé sous le pouce, la goulotte opère une rotation à 180° afin de se positionner au-dessus de la benne qui m’accompagne. À l’aide d’un autre bouton, je renvoie le bec à sa position de travail. Une impulsion sur le levier vers l’avant, et la machine s’élance. Ce mode de conduite, similaire à celui d’un tracteur doté d’une transmission à variation continue, s’avère intuitif et offre une prise en main rapide.

Le pare-choc arrière dissimule un compartiment, dans lequel prennent place la caisse à outils et les roulettes de l’éclateur.

Une fois la parcelle récoltée, je rends les manettes à Maxime Veraquin, qui s’occupe de replier le bec X Collect et de lui installer ses protections latérales et frontales, obligatoires pour la circulation sur la voie publique. Nous prenons ensuite la route. Lancée à 25 km/h, la BiG X se révèle particulièrement stable. La suspension à bras indépendants dont se dotent les roues arrière absorbe les irrégularités de la route. Elle annule également l’effet de balancement dû au poids important du bec. La transmission, comptant une unique gamme, propulse l’engin à sa vitesse de croisière en maintenant le moteur à un régime économique. Nous arrivons alors dans la cour d’un concessionnaire de la marque, où nous allons ausculter plus en détail la mécanique de cette ensileuse.

La dépose de la chambre d’alimentation, accrochée au bec X Collect, demande quelques minutes seulement à un opérateur expérimenté.

 

Les organes accessibles

Dans un premier temps, Maxime Veraquin décroche le bec de l’ensileuse. Il lui suffit pour cela de débrancher les flexibles hydrauliques et les lignes électriques de celui-ci. Ensuite, il prend place en cabine, active la commande hydraulique de déverrouillage (option), puis dépose le bec. L’opération n’aura duré que quelques secondes. Il réalise la manœuvre inverse avant de s’attaquer à la chambre d’alimentation. La dépose de cette dernière nécessite habituellement un chariot spécifique. Mais il existe une parade permettant de garder le bec de récolte attelé. Celle-ci consiste d'abord à retirer deux axes sur le haut de la jonction entre le rotor et la chambre d’alimentation, puis à actionner la commande extérieure de relevage. Les deux éléments s’écartent alors, laissant apparaître les couteaux. Cette manœuvre s’avère suffisante pour contrôler l’état de l’organe de hachage.

La suspension des roues arrière est assurée par des vérins reliés à des bras indépendants de chaque côté.

Pour déposer complètement la chambre d’alimentation, le démonstrateur déploie des béquilles positionnées au-dessous de celle-ci. Il déconnecte ensuite les alimentations hydrauliques et électriques, puis le circuit de graissage. Il ne lui reste plus qu’à poser l’ensemble constitué de la chambre et du bec, et à reculer l’automotrice. Il ne faut ainsi pas plus de dix minutes pour dévoiler le rotor et le rendre accessible en vue d’une opération de maintenance. Lors de la conception de ses ensileuses de dernière génération, Krone a particulièrement optimisé l’accès aux organes de récolte. L’éclateur profite également de cette philosophie. Son démontage s’opère depuis la plateforme située devant le bloc de refroidissement, accessible depuis le flanc droit de la machine.

La dépose de l’éclateur ne requiert qu’une personne et se voit facilitée par le système de relevage à chaînes et les roulettes.

Après avoir détendu et retiré la courroie de la poulie d’entraînement, Maxime Veraquin actionne une manivelle (un moteur électrique est disponible en option), reliée à deux chaînes verticales. C’est sur celles-ci qu’est fixé l’éclateur. Leur mouvement provoque le retrait de l’organe de conditionnement et sa descente sous l’automotrice. Le démonstrateur récupère ensuite trois roulettes, stockées dans un compartiment dissimulé à l’intérieur du parechoc arrière, qu'il installe sur l’éclateur en se glissant sous l’ensileuse. Il a préalablement monté la suspension de l’essieu directeur à son maximum pour dégager de la place. Il remonte ensuite sur la plateforme afin de continuer à tourner la manivelle, les chaînes déposant alors au sol l’éclateur juché sur ses roulettes. Il ne reste plus qu’à tirer celui-ci sur le côté. Un opérateur habitué ne met pas plus de dix minutes pour déposer l’organe afin, par exemple, de préparer l’automotrice à la récolte de l’herbe. Les entrepreneurs devraient ainsi économiser de précieuses heures lors de la préparation des campagnes d’ensilage.

Les ensileuses BiG X de dernière génération embarquent un terminal tactile de 12’’, dont l’ergonomie a été optimisée.

On a aimé

- L'accès aux différents organes et leur démontage en seulement quelques minutes.

- La cabine élévatrice offrant une excellente visibilité sur le chantier de récolte.

On a moins aimé

- La nécessité de se coucher sous la machine pour installer les roulettes de l'éclateur.

- Les cardans de la chambre d'alimentation à remboîter lors de l'accrochage de celle-ci.

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