Prenez place à bord du Kubota M4072 au chargeur et suivez Hervé Mottiez lors du curage de la stabulation de la nurserie des jeunes bovins de son exploitation.
Compact et maniable, le tracteur Kubota M4072 est un atout majeur pour se faufiler dans les petites stabulations. Armé de son chargeur frontal, il devient le parfait allié des éleveurs, pouvant assurer un grand nombre de travaux sur la ferme au quotidien. Pour le vérifier, Hervé Mottiez a pris ses commandes sur son exploitation en polyculture-élevage, dans le Doubs, lors du curage de la nurserie des veaux.
Hervé Mottiez apprécie la souplesse de l’inverseur et la bonne visibilité sur le chargeur. Il regrette néanmoins la force de levage du chargeur avec la BMS bien remplie.
Fabriquée au pays du Soleil-Levant, la gamme Kubota M4002 a été lancée en France lors du Salon de l’herbe 2018. Disponible en deux versions, arceau ou cabine, elle est venue remplacer la série M60. Pour notre essai, nous disposons d'une déclinaison cabine, dont la structure repose sur six montants ornés d’un toit ouvrant vitré. Le M4072, affichant une puissance de 74 ch au catalogue, se dote d’une transmission mécanique synchronisée offrant 36 vitesses dans les deux sens de marche, d’un inverseur au volant à passage sous charge et d’un doubleur électrohydraulique.
Le tracteur Kubota M4072, attelé de son chargeur maison LA 1365, atteint une hauteur de levage à 2,99 m au niveau de l’outil, permettant de vider dans la benne de 11 tonnes.
En version cabine, cette dernière fonction se pilote aisément à l’aide du pouce au niveau du levier de vitesse principal. Afin de stabiliser le tracteur, nous l’avons lesté d’une masse de 1 t sur le relevage arrière. Il est temps pour notre agri-essayeur Hervé Mottiez de prendre les commandes du M4072, équipé d’un chargeur Kubota LA 1365, sur son exploitation située à Larnod, dans le Doubs. Le curage de la stabulation, étroite et basse de plafond, des jeunes bovins lui a permis d’apprécier pleinement la conduite de ce tracteur compact.
Le pont avant se démarque par une cinématique à couple conique offrant une garde au sol de 47 cm et un rayon de braquage mesuré à 3,90 m.
« L’accès au poste de conduite se fait aisément à l’aide de deux marchepieds, sécurisés par des poignées. Le siège passager gêne le passage de mes jambes, mais il est heureusement possible de le replier. À bord, les commandes tombent sous la main et se différencient bien les unes des autres. C’est très appréciable », précise l’éleveur. Hervé Motier accroche la benne multiservice au chargeur frontal. Pour immobiliser le M, une commande agissant sur la transmission complète le frein à main traditionnel. « Dès que je quitte le siège, un bip retentit, m’obligeant à tirer une manette rouge placée entre le levier de gammes et celui des vitesses. »
Il s’agit d’un frein sur la transmission, en plus du traditionnel frein de parc, répondant à la norme TMR (Tractor Mother Regulation). « Une fois le chargeur opérationnel, je cale le régime moteur, à l’aide de l’accélérateur manuel, à 1 400 tr/min. Dommage que l’affichage ne soit pas digital. » Pour en bénéficier, une mémorisation d’un des deux régimes (A ou B) s’impose. « Par habitude, je préfère le gérer manuellement, même si l’aiguille offre une moins bonne lisibilité au tableau de bord », précise l’éleveur.
Une maniabilité hors pair
Après plusieurs allers-retours pour vider le fumier dans la benne, Hervé Mottiez prend ses marques et charge des fourchées de plus en plus importantes jusqu’à trouver les limites du chargeur. La benne multiservice de marque MX, de 1,50 m de large, semble trop imposante pour la force du chargeur. Nous décidons de modifier la cinématique des vérins de levage. En effet, leur fixation sur le brancard bénéficie de deux positions. Après cette opération, qui requiert quelques minutes, le LA 1365 dispose de plus de puissance, mais sa hauteur de levage a perdu 30 cm. Celle-ci ne permet plus de vider le contenu dans la benne. Nous revenons au montage de base.
« En prenant de plus petites pinces, j’ai pu faire le boulot, mais c’est frustrant de ne pas profiter de la capacité de l’outil. » L’agriculteur poursuit le nettoyage de l’aire des jeunes génisses. « J’apprécie la visibilité générale et la maniabilité de ce tracteur. En quelques manœuvres, j’arrive à faire demi-tour dans la stabulation d’une soixantaine de mètres carrés, tout en gardant un œil sur le gabarit. »
Avec sa monte de pneumatiques en 420/85 R30 à l’arrière et 320/85 R20 à l’avant, le M4072 affiche une largeur hors tout de 2 m, et sa hauteur ne dépasse pas les 2,55 m. Ces caractéristiques lui permettent d'entrer dans les bâtiments exigus.
« L’inverseur au volant s’avère très bien placé, et le changement du sens de marche est souple et progressif. » La main droite repose sur le levier dédié au chargeur. « Il est à peine trop loin de l’accoudoir de droite. » Un simple appui à l’aide du pouce sur la commande de troisième fonction ouvre la pince, sans même donner un mouvement de levier sur le côté. « Cela me permet de benner et d’ouvrir la pince en une seule opération. » Un gain de temps non négligeable pour l’agriculteur.
L’inverseur du sens de marche, à passage sous charge et placé à gauche du volant, facilite les manœuvres lors des travaux de curage de la stabulation.
Une transmission souple
Une fois le fumier évacué, Hervé Mottiez décroche l’outil MX. Pour faire tomber la pression dans le circuit de la troisième fonction, il coupe le contact et manipule le joystick.
« La poignée du déverrouillage mécanique pourrait être à peine plus longue pour donner plus de force à l’effet de levier. »
Il attelle le pique-botte et dépose une balle ronde dans la stabulation. Il termine la journée en accrochant la tonne d’eau pour abreuver quelques vaches mises à l’herbe sur une pâture dans le village voisin, de quoi mieux apprécier la transmission.
Le toit vitré conforte la visibilité sur l’outil du chargeur frontale, complété par un éclairage doté de quatre phares de travail en standard à l’avant.
Un embrayage électrohydraulique évite au chauffeur d’utiliser le pied pour passer les six vitesses mécaniques. Sur la route, le M4072 évolue à 40 km/h au régime de 1 950 tr/min. « C’est un petit tracteur dont le tarif doit sûrement être attractif, mais je suis habitué au confort du pont avant et de la cabine suspendue. Là, ça me manque », avoue notre agriculteur. Après une journée passée au volant du Kubota, Hervé Motier se sent bien dans la cabine, volumineuse selon lui pour un tracteur de ce segment de puissance.
« L’accès rapide en cabine ne freine pas son utilisation. L’agencement cohérent des commandes le rend facile à utiliser. Je pourrais acheter ce tracteur, mais certainement avec un chargeur plus conséquent », conclut-il.
