Trente secondes, il n’en faut pas plus pour enrubanner une balle avec la presse-enrubanneuse Fendt Rotana 130F Combi. Nous l’avons testée au mois de juin dans une ferme d’élevage du Puy-de-Dôme. Menée par un tracteur de la marque, un 716 Vario, elle a rapidement parcouru les 2 ha de prairie naturelle fauchée la veille sous une météo incertaine. Heureusement, le soleil a daigné montrer le bout de ses rayons le jour de notre essai. Nous en avons profité pour soulever les capots de cette presse au design moderne et pour l’ausculter dans ses moindres détails.

Solo ou Combi, une seule conception
La partie presse de la Rotana 130F Combi ne diffère pas de son homologue standard, dispensée de table d’enrubannage. À vrai dire, la chambre de pressage et ses organes d’alimentation prennent place simplement dans un châssis intégral spécifique supportant l’ensemble de la machine. Notre Rotana reçoit un pick-up sans came de 2,25 m de large (2,40 m en option). Celui-ci repose sur deux roues de jauge fixes, mais le constructeur propose aussi des modèles pivotants. La récolte monte ensuite dans le rotor. Celui-ci bénéficie d’un entraînement indépendant par une chaîne double, sur le flanc droit de la machine. Il force éventuellement le passage du fourrage sur les couteaux, au nombre de 13, 17 ou 25, selon le souhait de l’acheteur.

Dans les deux derniers cas, ceux-ci sont montés en deux groupes, permettant de tous les utiliser, ou seulement la moitié. Notre machine en compte 17 et, lors de nos essais, seul un groupe de 9 était positionné afin de produire des brins suffisamment longs. Si le conducteur ne désire pas couper le fourrage, il peut installer des faux couteaux, évitant le bourrage des supports. Cette opération se réalise facilement par l’arrière de la chambre. Il suffit de déverrouiller le support de couteaux en tournant une poignée d’un quart de tour. Les éléments se retirent ensuite à la main. Chacun d'eux s’appuie sur un aimant, facilitant ainsi leur mise en place. Cet aimant garantit également leur verticalité afin de ne pas rencontrer les étoiles du rotor. Enfin, il évite toute vibration des pièces de coupe. Notons qu’il est tout à fait possible de commander une presse-enrubanneuse Rotana dépourvue de couteaux. Cependant, ce choix ne semble pas judicieux, car il risque de pénaliser fortement la valeur de revente de la machine.

Dans la chambre de pressage, 18 rouleaux contribuent à former les balles. Deux d’entre eux, positionnés au-dessus de l’ameneur, sont légèrement rentrés vers l’intérieur de la chambre. Ils compriment la balle en cours de formation, augmentant ainsi sa densité, et facilitent l’entrée du fourrage. Ils garantissent aussi un meilleur entraînement dans le foin ou la paille, lesquels ont tendance à moins bien adhérer aux rouleaux. Enfin, lors de l’ouverture de la porte, ils poussent la balle vers l’arrière, donnant parfois le coup de pouce nécessaire à l’éjection en descente. La chambre de pressage bénéficie d’un double entraînement. Elle dispose d’une chaîne de chaque côté, laquelle anime un rouleau sur deux. Les efforts se répartissent ainsi équitablement sur les deux flancs de la presse, les pignons profitant, pour leur part, d’un enroulement plus important.

Une enrubanneuse originale
L’enrubannage des balles est confié à une plateforme placée en porte-à-faux derrière l’unique essieu de la Rotana. Trois courroies composent la table d’enrubannage. Celle du centre se dote d'un capteur sur sa face inférieure, lequel détecte la présence d’une balle et s’assure de sa rotation. Un basculeur la transfère de la chambre de pressage à la plateforme d’enrubannage. Il intègre un bras inférieur et deux parois latérales destinées à guider la balle et à éviter qu’elle ne dévie dans les dévers prononcés. Un rail circulaire entoure la table d’enrubannage. Il comporte deux dévidoirs de film acceptant des rouleaux de 750 mm. Il entre en rotation dès que le transfert de balle est réalisé, avant même que la porte ne se referme.

Le cycle dure environ 30 secondes pour appliquer six couches de plastique. Un capteur vérifie à chaque tour que les dévidoirs distribuent toujours leur film. En cas de rupture de celui-ci, ou lorsqu’un rouleau est terminé, le terminal en informe le conducteur. Ce dernier peut adopter deux stratégies : soit l’enrubannage s’arrête si un film se rompt, soit il continue avec le second rouleau jusqu’à ce que celui-ci aussi se coupe ou se termine. Dans ce second cas, la vitesse de rotation de la balle diminue de moitié afin d’obtenir le bon recouvrement. Douze rouleaux de film peuvent être stockés sous les capots, de chaque côté de la presse.

Une presse à mettre entre toutes les mains
La Rotana répond entièrement au protocole Isobus. Ainsi, son interface de commande s’affiche sur le terminal du tracteur ou sur un écran E-Link Pro proposé par Fendt à la commande. Notre essai étant réalisé avec du matériel de démonstration, nous disposions d’un second terminal Variotronic de 10,4”, installé en cabine par les équipes de Fendt France. L’écran d’origine du tracteur était dédié aux réglages de celui-ci et à l’affichage des deux caméras disposées sur la presse. L’une surveillait le fonctionnement de la table d’enrubannage, et l’autre assistait le conducteur pour la marche arrière et la dépose des balles. Le second terminal proposait l’interface, simple à prendre en main, de la Rotana. Des pictogrammes clairs permettent en effet de naviguer dans les menus et d’ajuster les différents réglages.

Un schéma de la machine répertorie les fonctions actives, leur éventuel état d’erreur, le mode de liage (manuel ou automatique), l’enrubannage et la dépose des balles, le nombre de couteaux activés et la position de la trappe de débourrage. Grâce à cette interface, le conducteur ajuste la densité des balles, de 1 à 10, et le nombre de couches de filet et de film. Il peut aussi apporter diverses informations à l’automate, telles que la largeur réelle de film, une fois celui-ci étiré, afin de garantir un recouvrement parfait couche après couche. Il sort des mauvaises passes, comme un bourrage du rotor, avec le menu d’aide qui lui explique pas à pas les fonctions à mettre en œuvre pour ramener la machine à un état de fonctionnement normal. Enfin, il peut personnaliser l’interface à sa guise en modifiant les informations affichées dans les quatre cases de l’écran principal. Il a le choix entre le nom de la parcelle en cours, plusieurs compteurs de balles et de surface, la densité sélectionnée, le rendement en balles par parcelle ou par heure...
On a aimé
- Le verrouillage de porte avec des crochets.
- Les commandes extérieures pour déployer l’enrubanneuse.
- La simplicité de mise en œuvre.
On a moins aimé
- L’indisponibilité d’un second essieu.
- L’accès aux couteaux imposant de se faufiler sous la presse.
- La hauteur hors tout importante en mode transport.