Essai moissonneuse-batteuseEssai de la Massey Ferguson Ideal 7 PL : la perfection a-t-elle un nom ?
Aurelien Groult
Publié le 30/06/2020 à 06:00
Mise à jour à 14:5910 minutes de lecture
La moissonneuse-batteuse non conventionnelle Ideal de Massey Ferguson pourrait être la machine des superlatifs : long rotor, grosse trémie, gros débit de vidange… Lors d’un essai organisé fin juillet 2018 dans les Ardennes, nous avons pu vérifier si ses qualités étaient à la hauteur de son nom.
Elle porte un nom très ambitieux. La moissonneuse-batteuse Ideal de Massey Ferguson frôle-t-elle autant la perfection que son nom le laisse penser ? C’est ce que nous avons voulu vérifier lors d’un test organisé fin juillet 2018 dans les Ardennes, aux commandes d’une Ideal 7 PL. Mais avant de monter à bord, un petit tour du propriétaire s’impose. La machine appartient à la famille des axiales. Le constructeur aux triangles connaît bien cette technologie pour l’avoir distribué dans l’Hexagone depuis plusieurs années, des productions issues de l’usine américaine de Hesston. L’Ideal 7 que nous avons aujourd’hui à l’essai possède un rotor, tandis que ses deux grandes sœurs, les Ideal 8 et 9, en possèdent deux. Pour développer cette machine, Massey Ferguson est parti d’une feuille blanche. La marque a exploité au maximum les ressources et les savoir-faire des usines de la maison mère Agco, à travers le monde. La cabine, par exemple, provient des ensileuses ou des automoteurs de pulvérisationFendt, tandis que la boîte de vitesses est issue de l’usine finlandaise de Valtra. Le système de refroidissement du moteur, à caisson étanche, s’inspire, lui, des machines américaines de la marque Gleaner. En bref, l’Ideal, fabriquée dans l’usine italienne de Breganze, est le fruit d’un projet mondial, et la marque nourrit autant d’ambition que son nom l’évoque.
Grâce à son système de battage axiale dit « basse pression », l’Ideal préserve la qualité de la paille, selon Massey Ferguson.
Malgré sa longueur hors-tout élevée, l’Ideal présente une maniabilité satisfaisante lors des manœuvres.
Une ergonomie sans reproche
Pour marquer le coup, le groupe a fait le choix de ne plus distinguer extérieurement les marques par leur couleur mais uniquement par leur logo ou de subtiles touches de couleur. Le noir représente la teinte unique. Avec ses lignes épurées, la machine présente ainsi un design agressif qui ne passe pas inaperçu. Pour monter à bord, le conducteur passe par une échelle à repliage électrique, commandée depuis la cabine ou l’arrière de la machine, un gadget pouvant s’avérer utile aux conducteurs distraits ayant oublié de la replier avant de prendre la route. L’architecture de cabine reprend celle des autres modèles Massey Ferguson, à savoir un siège pneumatique recevant un accoudoir et un terminal regroupant l’ensemble des commandes. Ainsi, les fidèles de la marque ne devraient pas être dépaysés à bord de l’Ideal. L’ergonomie des commandes s’avère sans reproche tout comme la visibilité, le confort ou encore le silence de fonctionnement. Une caméra à 360° offre une vue imprenable sur l’environnement de la machine, visible depuis le terminal. Seul le petit ordinateur de bord, situé en bout d’accoudoir et affichant les principales informations de la machine, dénote par son écran monochrome manquant de lisibilité. De même, nous regrettons le manque d’intégration du système automatisant en continu les réglages de la machine, nommé IdealHarvest, doté d’une caméra et de 52 capteurs. Celui-ci s’avère en effet géré par une tablette fixée sur le côté de l’accoudoir. Si cette fonctionnalité, qui ne sera au tarif que l’année prochaine, n'a pu être testée, le système de régulation automatique de la vitesse d’avancement est, lui, dès à présent disponible. Après le paramétrage de certaines fonctions, telles la vitesse maximale ou la sensibilité, seul l’appui sur un bouton du joystick suffit à activer le système qui fonctionne à l’aide de capteurs situés sur le convoyeur. Ainsi, la machine se pilote comme un jeu d’enfant. L’appui sur un second bouton activant le guidage par GPS, le conducteur n’a plus qu’à surveiller la bonne marche de la machine. Celle-ci régule son avancement au gré de l’hétérogénéité du rendement dans la parcelle. Elle évolue jusqu’à 5 km/h, la limite fixée ce jour-là. Dans un blé avoisinant les 100 q/ha et avec une coupe à tapis de 9,20 m, le débit instantané atteint 500 q/ha sans affoler les contrôleurs de perte.
L’Ideal de Massey Ferguson reçoit, de série, une coupe à tapis, disponible en 7,70, 9,20, 10,70 et 12,20 m de large.
L’accoudoir multifonction, à l’ergonomie sans reproche, ne devrait pas dépayser les fidèles de la marque puisqu’il provient des moissonneuses-batteuses des gammes inférieures.
Depuis l’écran principal, l’opérateur accède à une image recomposée de la machine (en bas à gauche) ainsi qu’à un vue à 360° autour d’elle.
Une trémie hors norme
En bout de champ, l'Ideal 7 PL fait preuve d’une maniabilité satisfaisante malgré sa longueur hors tout imposante. Cette qualité facilite les manœuvres, notamment celles d’approche de la remorque pour la vidange. Vider la trémie ne prend que quelques secondes. La goulotte affiche en effet un débit hors norme pouvant atteindre 210 L/s. Il fallait au moins ça pour vidanger les 17 100 L de la plus grosse trémie du marché. Pour manœuvrer la vis de vidange, une astucieuse molette, située sur le joystick, apporte une grande précision pour terminer le remplissage d'une remorque. Et pour les moins téméraires, un système de volets, situés sur les vis de fond de trémie, réglables électriquement permet de moduler le débit de vidange depuis le terminal. Afin de limiter les besoins en puissance et les contraintes mécaniques lors de l’embrayage de la vis, ces volets s’abaissent pour assurer un démarrage en douceur de la vidange avant de remonter pour atteindre le débit mémorisé.
L’Ideal de Massey Ferguson reçoit une trémie de 17 100 L de capacité, la plus volumineuse du marché.