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Essai moissonneuse-batteuse  John Deere T660i : un millésime 2017 entre nos mains

La nouvelle T660i de John Deere profite de nombreuses évolutions lui permettant, d’après le constructeur, près de 15 % de débits supplémentaires.
La nouvelle T660i de John Deere profite de nombreuses évolutions lui permettant, d’après le constructeur, près de 15 % de débits supplémentaires.
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Les moissonneuses-batteuses John Deere Série T effectuait au cours de l'été 2017 leur première saison aux champs. La rédaction de Matériel Agricole vous refait découvrir la prise en main d'une T660i dans l’Aube. Si, de l’extérieur, les changements avec la génération précédente ne sautent pas aux yeux, sous les capots, le constat est bien différent.

Présentés au cours de l’été 2015, les quatre modèles de moissonneuses-batteuses Série T de John Deere se sont lancées à l’assaut des plaines françaises en 2017. Cette série a été initialement commercialisée en 2007. Après 9 ans de service, le constructeur américain a revu de nombreuses caractéristiques pour en améliorer les performances. La série T s’intègre dans le large choix d’engins de récolte proposés par John Deere. Fabriquée dans l’usine allemande de Zweibrücken, cette gamme de machines conventionnelles se compose de quatre modèles. Nous avons essayé la T660i, la plus petite des six-secoueurs, dans l’Aube à proximité de la concession PM-Pro de Feuges. L’automotrice de récolte était pourvue d’une coupe 625X de 7,60 m de large. La T660i est animée par un six-cylindres John Deere de 9 L. Il développe 334 ch de puissance nominale et satisfait à la norme antipollution Stage IV grâce à l’utilisation d’un catalyseur d’oxydation diesel et d’un filtre à particules.

La cabine donne une impression d’espace. Elle offre une bonne visibilité sur le tablier de récolte.

Un convoyeur moins sensible aux bourrages

La Série T conserve la même cabine que la Série S de gamme supérieure. Ce poste de conduite se révèle toujours aussi spacieux et silencieux. Une fois installé au volant, la visibilité sur le tablier de coupe est bonne. La position des montants latéraux n’est pas pénalisant pour surveiller les extrémités de la coupe de 7,60 m de large. La prise en main de la machine est relativement aisée grâce aux pictogrammes qui sont présents sur chaque bouton. Le constructeur regroupe toutes les commandes à droite du chauffeur sur l’accoudoir. La console GreenStar 2630, optionnelle, prend place à l’extrémité de ce dernier. Cette dalle tactile de 26 cm de diagonale est la tour de contrôle de la Série T. A chaque pression sur une touche de réglage, la valeur s’affiche en premier plan sur ce terminal. Les fonctions de l’écran sont également pilotables depuis la partie de droite de l’accoudoir qui intègre les touches avec des repères lettrés et une molette. La poignée multifonction est positionnée au plus près du conducteur. Elle parait relativement simple, mais rassemble les fonctions essentielles à la conduite de la moissonneuse, telles que les réglages du tablier de coupe, la sortie et la mise en route de la vis de vidange, l’autoguidage et, bien sûr, la vitesse et le sens d’avancement. Sur la nouvelle Série T, les changements commencent dès le convoyeur, qui prend l’appellation XtraCapacity. Sous cet intitulé se cachent plusieurs améliorations. Le régime de rotation des chaînes et barrettes a été augmenté pour faire entrer plus rapidement la récolte dans la machine. En parallèle, John Deere a relevé le seuil de déclenchement de la sécurité anti bourrage qui passe de 600 nm à 900 nm. En cas de blocage, le convoyeur s’inverse mécaniquement pour évacuer le bouchon. La coupe 625X dispose d’un tablier télescopique hydrauliquement sur une amplitude de près de 80 cm. Pour éviter tout risque d’oxydation, la partie télescopique est en inox. Le pilotage de la position de l’allongement de la coupe s’opère depuis une gâchette située sur le levier multifonction en cabine. L’ordinateur de la machine dispose d’une assistance au réglage de la position du tablier en fonction de la hauteur de coupe désirée et la taille de la culture, le terminal conseille une valeur à l’utilisateur. Cet équipement permet à l’utilisateur de passer d’une configuration céréales à celle adaptée au colza en quelques minutes. John Deere a prévu des emplacements de rangement des scies latérales sur la coupe. Ainsi, ces dernières sont toujours à portée de main. Leur installation est simple, bien aidée par leur faible poids, et demande peu d’outil. Lors de l’attelage du tablier de récolte, seules deux opérations sont nécessaires. Le conducteur raccorde le cardan et verrouille la coupe sur le convoyeur à l’aide du multicoupleur regroupant les raccords hydrauliques et électriques.

Avec les coupes X, John Deere propose un tablier télescopique hydrauliquement sur une amplitude de près de 80 cm.

Le multicoupleur de la coupe intègre les raccordements des fonctions hydrauliques et électriques et effectue le verrouillage mécanique du tablier sur le convoyeur.

Un principe de battage unique sur le marché

La nouvelle Série T conserve sa spécificité avec le système de battage tangentiel. Après le convoyeur, le flux de récolte entre dans le batteur dont le diamètre est de 660 mm. L’organe de battage, dont le régime de rotation est variable de 450 à 990 tr/min, est pourvu de dix battes. Quatre d’entre elles sont en contact avec le contre batteur, dont l’angle d’enveloppement a été augmenté de 8° par rapport à la génération précédente. John Deere a installé une batte supplémentaire, baptisée Booster Bar, dans la partie avant du contre batteur. Grâce à ce dispositif, la série T n’a pas besoin de tôle d’ébarbage. Le flux de récolte est ensuite dirigé vers un tambour inversé dont le diamètre a été augmenté de 80 mm pour atteindre 500 mm afin de préserver les pailles. L’étape suivante se déroule dans le séparateur à doigts Xtra Large. Le diamètre de ce rotor, implanté transversalement, a été porté de 660 à 800 mm pour gagner en efficacité. Son régime de rotation s’ajuste depuis la cabine sur une plage comprise entre 380 et 760 tr/min. Le contre séparateur tangentiel a été revu. Il bénéficie d’une conception en deux parties. Les trois quarts avant sont similaires au contre-batteur pour augmenter la séparation du grain. La partie arrière est plus ouverte qu’auparavant favorisant également la séparation. Le constructeur estime l’augmentation de l’ouverture à près de 40% par rapport à la génération précédente. Le flux de récolte est ensuite acheminé vers le tire-paille. Ce rotor de 400 mm de diamètre profite deux positions d’écartement de son contre-rotor. Le réglage s’opère à l’aide d’un levier situé sur le côté droit de la machine. Après ces différentes étapes de séparation, le constructeur estime que près de 90% de la récolte a été séparée. Les 10% restants vont être dirigés avec la paille vers les six secoueurs. La longueur de ces derniers a été augmentée de 8,5 cm par rapport aux précédents modèles pour atteindre désormais 3,5 m de long et une surface de 5,8 m².

Les quatre modèles de la série T utilisent un rotor en position transversale pour forcer la séparation de la récolte et des pailles.

Un caisson de nettoyage inédit

Le système de nettoyage de la série T de John Deere a été entièrement revu. Le caisson gagne en légèreté grâce à l’utilisation de pièces en acier et en aluminium rivetées. Il est alimenté par sept vis à auget favorisant la régularité de son chargement. La récolte est ensuite nettoyée de ses impuretés grâce au courant d’air créé par le nouveau ventilateur à pales lors de deux chutes successives. Son régime se module selon deux plages, entre 300 et 600 tr/min ou entre 550 et 1350 tr/min. Le passage d’une plage à l’autre s’effectue par un changement de poulie. Les 2,6 m² des grilles à grains sont conçues pour fonctionner dans des dévers pouvant atteindre jusqu’à 7 %. Une version HillMaster est proposée pour les exploitations dont le parcellaire est plus vallonné. Cette technologie assure le travail à l’horizontal de la machine dans des pentes jusqu’à 22 %. Le réglage de l’ouverture des grilles s’effectue électriquement depuis le poste de conduite par une simple pression sur une touche dédiée. Après son nettoyage, la récolte est acheminée vers la trémie qui profite désormais d’un volume de 11000 L. Les parois de cette dernière se déploient verticalement pour atteindre cette importante contenance. Une large vitre derrière le siège conducteur permet de surveiller le niveau de remplissage ainsi que la propreté de la récolte.Lors du passage de celle-ci dans l’élevateur, les caractéristiques des grains sont analysées et le rendement évalué. Ces données, stockées dans l’ordinateur de bord, peuvent être utilisées pour la réalisation de carte de rendement. Avec l’augmentation de la capacité de stockage, John Deere a également retravaillé la vitesse de la vis de vidange, dont le débit de 125 L/s, assure un déchargement total en moins de 1 min 30 sec. Lors des phases de vidange, la Série T dispose de 34 ch de puissance additionnelle, ainsi le chauffeur n’a pas besoin de réduire sa vitesse d’avancement. Pour limiter le porte-à-faux arrière, les plus gros modèles de la série accèdent en option à une vis repliable. Le traitement des résidus évolue également par rapport à la génération précédente. Le fond du carter du broyeur a été arrondi dans le but d’effectuer un hachage plus fin. John Deere propose deux variantes de broyeurs : standard ou Premium. Le second modèle, équipant la machine de l’essai, effectue un travail plus intensif. Il s’équipe de 96 couteaux mobiles et 50 contre-couteaux pourvus d’un réglage de leur agressivité. Un vérin électrique oriente les déflecteurs du broyeur d’un côté ou de l’autre pour compenser le vent ou la pente. Un crabot sur le côté gauche de la hotte permet de sélectionner l’un des deux régimes de rotation. Sur le côté droit, un levier commande le passage du mode broyage à celui de confection d’andains. De chaque côté de la hotte, des peignes facilitent la réalisation d’un andain à la forme voulue. 

 Ce levier assure le passage du mode broyage à celui de réalisation d’andains.

Deux types de transmissions

La Série T dispose au choix de deux transmissions. La plus simple, prénommée PBST, se compose de trois rapports. Le passage de l’un à l’autre nécessite d’immobiliser l’automotrice. Le deuxième choix, baptisé ProDrive, est une transmission à variation continue. Cette dernière se configure selon deux plages de vitesse dont la sélection s’opère des boutons implantés sur l’accoudoir. Pour les exploitants évoluant dans des parcellaires difficiles, John Deere dote en option la Série T d’une transmission de la puissance aux quatre roues. La technologie provient de la gamme d’ensileuse du constructeur avec le pont arrière X-traction pourvu d’un blocage de différentiel associé à un système de contrôle de la motricité. A l’exception de la T550, les trois autres modèles de la gamme peuvent recevoir un train de chenilles à l’avant. John Deere n’a pas oublié de faciliter les opérations de maintenance. L’accès à la plate-forme moteur a été redessiné. L’échelle est détachable pour effectuer en sécurité les vérifications des organes de la machine. Les différents carters autour du moteur se soulèvent pour atteindre facilement le six-cylindres. La vérification du niveau d’huile moteur ne nécessite pas leur ouverture. De plus, les capots donnent accès à la trémie qui intègre un marchepied pour y descendre en sécurité. L’entretien du filtre à air et des radiateurs s’effectue facilement. Le graissage se limite au minimum à un passage toutes les 50 h.

Le six-cylindre John Deere de 9 L se révèle accessible pour les opérations de maintenance.
L’accès à la plate-forme moteur est facile. John Deere a eu la bonne idée d’installer les orifices de remplissage des réservoirs de GNR et d’AdBlue juste en haut de l’échelle.

Bilan

On a aimé

  • La facilité de prise en main
  • La trémie de 11000 L et sa vis de vidange à gros débit

On a moins aimé

  • Le passage du mode broyage à andains s’opère manuellement, obligeant à quitter la cabine
  • La transmission PBST nécessite de s’immobiliser pour changer de rapport de transmission

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