9,58 secondes pour courir 100 m, c’est le record détenu par Usain Bolt. Pour la X9, John Deere annonce un débit de 1 000 quintaux à l’heure ! Qu’à cela ne tienne ! J’ai eu l’occasion de prendre le manche et de vérifier si cela est faisable. Avant de vous dévoiler le résultat affiché par le capteur de rendement, laissez-moi vous présenter cette monture hors norme. L’arrivée d’une inédite série de moissonneuses-batteuses n’est pas fréquente. John Deere a réussi son pari à l’occasion du dernier Agritechnica en positionnant au cœur de son stand un exemplaire de la X9 associée à une coupe Draper articulée de presque 14 m de large. À l’époque, le constructeur était resté très discret sur les caractéristiques de cette machine. Après les spécifications détaillées au printemps, j’étais, comme beaucoup, impatient de découvrir la bête à l’œuvre. Après plusieurs présentations au cours de l’été dans différentes régions, la rédaction a été conviée dans la Somme pour un galop d’essai. Après un bref rappel des caractéristiques, direction une parcelle de blé bien mûr. Comme lors de ma première rencontre sur la moquette allemande, la John Deere X9 1100 qui m’attend impressionne par son gabarit mis en évidence par le design extérieur moderne. Ce modèle est le plus gros de la gamme, comprenant également une X9 1000. Pour l’occasion, il s’équipe de la nouvelle coupe Draper flexible de 13,70 m. Cette dernière garantit un bon suivi du sol, particulièrement adapté à la récolte du soja ou encore des pois protéagineux. Une valeureuse caisse à outils permet à l’équipe du constructeur de démontrer la capacité de flexion du tablier. Cette coupe vient s’atteler à un convoyeur particulièrement large de 1,72 m, contre 1,34 m pour une machine de la série S. Le tour du propriétaire se poursuit par les explications des différents organes de la machine. Sous les capots, la conception apparaît relativement simple mais présente de nombreuses courroies pour la transmission de la puissance.


Un six-cylindres de 13,6 L
Les deux versions de X9 partagent le même six-cylindres John Deere PowerTech de 13,6 L. Ce moteur développe, avec l’activation de la surpuissance, 639 ch sur la X9 1000 et 700 ch sur la X9 1100. Il s’alimente auprès d’un réservoir de 1 250 L de GNR qui garantit, d’après le constructeur, une autonomie de fonctionnement de 14 heures. L’accès au compartiment, par l’arrière de la machine, ne présente pas de souci particulier. Un large capot ouvrant vers le haut permet les opérations de maintenance. De retour sur le sol, les côtés de la machine laissent apparaître, capots ouverts, de larges panneaux donnant accès, après leur rapide démontage, aux deux rotors de 3,51 m de long et 60 cm de diamètre. Baptisés « XDS » (X-Series Dual Separator), ceux-ci sont divisés en trois parties – alimentation, battage puis séparation –, comme sur la série S. L'un tourne dans le sens inverse de l'autre afin d’uniformiser la charge entre les deux et de minimiser la consommation de puissance, selon John Deere. La récolte fait 9,5 tours dans chaque rotor, dont la surface de battage, de 4 m2, équivaut à 2,5 tours. La conception excentrique du carter de rotor assure un effet de compression et d’aération de la récolte. Celle-ci est extraite par un tambour de décharge doté d’une corbeille pour parfaire la séparation. Les résidus prennent ensuite la direction du broyeur de paille qui s’arme de 124 couteaux et adopte le réglage à distance des contre-couteaux. Le passage du mode broyage à celui d’andainage de la paille s'opère depuis la cabine. Des palettes sur l’éparpilleur répartissent la paille, jusqu’à 15 m de large.


La coupe draper à tablier flexible de 13,7 m garantit un bon suivi du sol.
Le système ICA2 assiste les réglages
Les grains, de leur côté, tombent sur la table de préparation puis sur une grille à ôtons inclinée assurant un prénettoyage. Le caisson de nettoyage Dyna-Flo XL, d’une surface de 7 m2, soit 36 % de plus que sur l’actuelle série S, est alimenté par un flux d’air généré par quatre ventilateurs. Il intègre le système Active Terrain Adjustement qui adapte ses réglages à la pente longitudinale. Le circuit de retour à ôtons actif est constitué d’un élévateur à palettes en caoutchouc lisse alimentant un batteur spécifique. Dans ce circuit, comme dans celui des grains propres, le système Combine Advisor, aidé de caméras placées dans les élévateurs, mesure la qualité de la récolte et ajuste les réglages via le système ICA2. La machine est également livrée avec les capteurs ActiveYield calibrant en continu le capteur de rendement.

Un poste de conduite tout confort
Comme souvent avec les produits portant le logo aux cervidés, le confort en cabine fait partie des points forts. La X9 ne déroge pas à ce constat. Au volant, je profite d’un siège ventilé, chauffé et, caractéristique peu courante, massant. Une fois installé, je doute qu’il y ait une place plus confortable sur le chantier ! Les commandes des différents réglages prenant place sur l’accoudoir, solidaire du siège, tombent sous la main droite. Elles sont clairement identifiées par des pictogrammes. Juste sous l’écran, John Deere a eu la bonne idée de positionner des touches de raccourci dédiées aux différents réglages des organes de battage. L’affichage sur le terminal est relativement simple à comprendre. En quelques allers-retours dans la parcelle, aidé du guidage, je m’adapte à la conduite et à la lecture des informations. Le capteur de débit flirte en effet rapidement avec la valeur annoncée des 1 000 quintaux à l’heure. Avec une telle cadence, le niveau de blé dans la trémie de 16 200 L monte rapidement. Sur mon dernier trajet retour, il est déjà temps de déployer la vis à vidanger. Le constructeur annonce un débit de 188 L/sec. À ce rythme, mieux vaut éviter de manquer la remorque ou les perdreaux auront à manger pendant plusieurs jours. Afin d’éviter les bourrages, John Deere a développé un système permettant de mettre en route la vis de vidange avant celle du fond de trémie, et inversement à l’arrêt. Ainsi, au démarrage, le tube est vide. L’extrémité de la vis intègre désormais une goulotte orientable pilotée depuis le joystick. Comme souvent, le maniement de cet équipement demande un peu d’habitude mais limite la perte de grains au moment de l’arrêt ou de la mise en route de la vidange. Lors de ma prise en main, j’apprécie le fonctionnement silencieux et les vibrations réduites, ce qui devrait garantir des journées confortables au chauffeur. D’ailleurs, ce dernier aura sûrement du mal à abandonner sa place.

Retrouvez la vidéo de l'essai de la John Deere X9 1100 ici.