Le renouvellement d’une machine bénéficiant d’une forte image n’est pas toujours chose aisée. Avec l’arrivée des Lexion séries 5000 et 6000 courant 2019, Claas a annoncé n’avoir jamais autant dépensé de temps et d’argent dans le développement d’une nouvelle moissonneuse-batteuse. Sur le papier, l’une des nouveautés les plus importantes concerne l’ajout d’un séparateur rotatif derrière le batteur. Au début du mois d’août 2020, j’ai pris la direction du Pas-de-Calais pour découvrir à l’œuvre une Lexion 6700 équipée d’un train de chenilles Terra Trac et d’une coupe Vario, de 7,7 m de large.
De loin, avec la poussière recouvrant les capots, il n’est pas aisé de différencier cette version à six secoueurs des modèles hybrides du constructeur allemand. Le design global de cette nouvelle série apparaît plus anguleux, renvoyant une image plus moderne donnant immédiatement un coup de vieux à la génération précédente. Dès l’accès en cabine, les changements sautent aux yeux. Le constructeur a complètement modifié la présentation de son accoudoir. Ce dernier, en plus d’être moins massif, intègre l’accès direct, via des fingertips, aux réglages de la vitesse du batteur, de l’écartement du contre-batteur, de la ventilation du caisson ou encore de l’ouverture des grilles haute et basse.
L’ensemble se prend facilement en main. Le joystick CMotion est repris des générations précédentes. Il conserve les fonctions d’avancement, de réglage de la coupe et d’utilisation de la vis de vidange. Ce levier intègre également un raccourci personnalisable et l’activation des automatismes de conduite. Le terminal Cebis, positionné en bout d’accoudoir, regroupe l’ensemble des informations de fonctionnement de la moissonneuse-batteuse. Son interface tactile affiche en simultanée une grande quantité d’informations, tels la charge moteur, les réglages de la coupe et de la machine, les différents compteurs, le remplissage de la trémie et enfin le fonctionnement des automatismes pour les engins équipés. Lors de l’essai, je n’ai pas remarqué de vibrations ou bruits excessifs. La visibilité sur la coupe était bonne, seul l’essuie-glace, toujours fixé au centre du pare-brise, pourrait perturber quelques minutes les non-habitués, mais il se fait vite oublier.
Un séparateur supplémentaire
L’ajout d’un séparateur rotatif de 600 mm associé à l’augmentation du diamètre du batteur, passant de 600 à 755 mm, permet, selon Claas, une augmentation du débit de chantier de 25 % par rapport à une machine d’une génération précédente. Lors de l’essai, si le débit de chantier était bon, il est difficile de constater la différence tant les conditions de récolte peuvent être variables d’un champ à l’autre, ou d’un jour à l’autre, n’ayant pas non plus de moissonneuse-batteuse équivalente de la série précédente pour comparer. Cependant, le propriétaire de la machine essayée, également possesseur d’un modèle de l’ancien millésime, m’a assuré avoir noté une nette différence. Depuis le poste de conduite, l’ajout du séparateur n’impose pas de réglages supplémentaires. En effet, le constructeur a synchronisé les régimes de l’ensemble des rotors. Il a effectué la même opération pour les contre-APS, contre-batteur et contre-séparateur qui disposent d’un réglage parallèle et synchronisé. Pour séparer les dernières graines, la Lexion 6700 dispose de six secoueurs. Ces derniers ont été raccourcis de 60 cm par rapport à la génération précédente afin de libérer de l’espace pour le séparateur rotatif situé devant eux.
Des automatismes pour simplifier la conduite
Les nouvelles Lexion à cinq et six secoueurs accèdent désormais, en option, au système Cemos Automatic. Ce dernier optimise en temps réel les réglages de la machine selon l’une des quatre stratégies disponibles. Il s’ajuste depuis le terminal Cebis présent au bout de l’accoudoir. Son paramétrage se révèle particulièrement intuitif grâce à des curseurs à déplacer en fonction des performances recherchées. Le Cemos Automatic agit sur de nombreux paramètres tels que les réglages du batteur, la vitesse de la ventilation et l’écartement du contre-batteur.
Les Lexion à secoueurs peuvent aussi recevoir le nouveau système de guidage par laser Field Scanner. Celui-ci se différencie du Laser Pilot par son positionnement sur le toit de cabine (sur les modèles 2021, il prend place dans la cabine, derrière le pare-brise, pour limiter les perturbations engendrées par la poussière). Il peut désormais fonctionner avec une bordure à gauche comme à droite, mais aussi sur un passage de pulvérisation. Le capteur de rendement, baptisé « Quantimeter », évolue également. Il se positionne à présent en tête de l’élévateur à grains et ne nécessite plus qu’un calibrage par culture et par saison, sans utilisation du poids spécifique. La récolte prend place dans une trémie de 10 000 ou 11 000 L. Si la visibilité à l'intérieur de celle-ci est correcte depuis le poste de conduite, la surface vitrée pourrait être plus importante pour plus de confort. La vis de vidange se décline selon deux débits : 110 L/s ou, en option, 130 L/s.
Un entretien facilité par le train de chenilles
Lors de mon tour de la machine pour vérifier les points d’entretien, je note que la présence d’un train de chenilles Terra Trac offre un dégagement important sur les différents organes de battage. Le changement des contre-batteurs peut ainsi être effectué rapidement. La maintenance journalière ne présente pas d’obstacle particulier grâce à la large ouverture des capots latéraux. La Lexion 6700 dispose de seulement cinq points de graissage à 50 heures, les autres étant encore moins fréquents. Le compartiment moteur, qui abrite le six-cylindres Mercedes-Benz de 407 ch, offre un accès aisé. Il profite de la technologie de refroidissement Dynamic Cooling qui assure, en parallèle, un nettoyage régulier de la zone. Le filtre à air moteur placé au-dessus de la hotte arrière se démonte sans outil. Les pleins de GNR et d’AdBlue s’effectuent depuis la plateforme. Avec une capacité de 950 L, la Lexion 6700 devrait pouvoir faire une journée de battage complète sans repasser à la pompe.
On a aimé
La simplicité de prise en main en cabine.
L’accès aisé au compartiment moteur.
Le système Cemos Automatic facilitant les réglages.
On a moins aimé
La nécessité d'un écran additionnel, le terminal Cebis n’intégrant pas les fonctions de guidage.
L'appui sur plusieurs boutons du levier CMotion pour activer l’automatisme de coupe et le guidage.
L’essuie-glace, toujours fixé au centre du pare-brise.
