L’arrivée sur le marché de la transmission à variation continue sur les tracteurs a augmenté leur polyvalence, tant sur le champ des possibles, grâce à la démultiplication infinie des rapports d’avancement, et sur la souplesse de conduite, que par la baisse de la consommation générée par la gestion automatique moteur/transmission. Case IH ne propose que sa transmission CVX sur le Vestrum, destiné principalement aux exploitations d’élevage et de polyculture-élevage avec des puissances allant de 110 à 140 ch. Notre modèle d’essai, un Vestrum 120, est livré avec un chargeur frontal LRZ 120 d’origine Stoll ainsi qu'avec des masses dans les roues arrière afin d’assurer son équilibre lors des travaux de manutention. Durant deux jours, nous avons pris les commandes de la bête au transport et à la manipulation de balles rondes sur une exploitation dans le Doubs.

L’accès à bord du Vestrum se fait aisément à l'aide de trois marchepieds et de la large ouverture de la porte.

Une conduite en souplesse
La transmission CVXDrive démarre par défaut avec la gestion APM. Celle-ci adapte automatiquement le régime moteur selon la charge infligée à la transmission. La conduite est souple et agréable.
Ces deux actions s’avèrent efficaces pour ralentir le convoi mais ne permettent pas de contenir l’ensemble de plus de 20 t dans les fortes descentes, ce qui m’oblige donc à appuyer sur les freins. La suspension mécanique de la cabine associée au pont avant suspendu offre un bon niveau de confort. Lors des arrêts du tracteur et de son attelage dans les pentes, celui-ci maintient l’ensemble immobilisé sans aucune intervention du chauffeur. C’est très sécurisant. Une fois les trois tours bouclés, la consommation relevée sur le Vestrum 120 CVXDrive dépasse de seulement 0,1 point celle de la moyenne du groupe, et ce, malgré une puissance relevée au banc inférieure à celle des autres tracteurs du test.

Un toit panoramique dédié à la manutention
L’agriculteur me demande de lui préparer l’affouragement dans les aires de distribution, d'abord pour les vaches laitières puis pour les génisses.

L'enclenchement sur le bâti effectué, il me suffit de descendre connecter le branchement rapide de l’hydraulique du Stoll puis de relever les béquilles. Je me rends alors dans le bâtiment de stockage pour descendre quatre balles rondes. La cabine offre une bonne visibilité générale au chargeur. Notre version à toit panoramique, dont la vitre affiche une largeur de 70 cm, m’épargne des contorsions sur mon siège pour prendre les balles en hauteur. Je bénéficie d’un large angle de vision sur l’environnement autour de l’outil lorsque le chargeur atteint sa hauteur maximale. Ce dernier dispose d’un parallélogramme mécanique intégré au brancard. Monté d’usine, le Stoll se pilote via le petit levier en croix à commande électrique qui prend place en bout d’accoudoir. Cette commande est agréable et précise pour manier le chargeur, mais il en va tout autrement lorsqu'il s'agit de piloter la troisième fonction.

En effet, les boutons placés en partie supérieure m’obligent à utiliser le pouce ou l’index. Leur position n’est pas très ergonomique à la longue. En fin de journée, je prends la route pour peser le tracteur sur une bascule. Sur ces quelques kilomètres de route nationale, le Vestrum évolue au régime économique de 1 550 tr/min à 43 km/h. Dans l’ensemble, la transmission CVXDrive le met à l’aise sur la route comme dans la cour de la ferme, et le rend polyvalent pour les travaux.