Le nouveau Fendt 211 Vario ne veut plus être relégué au rang de valet de ferme dans les exploitations d’élevage. Il arrive avec des arguments pour challenger ses grands frères et propose des prestations dignes d’un tracteur de tête. Alors pourquoi ne pas l’utiliser pour animer un groupe de fauche de grande largeur ? Attelé à une faucheuse frontale Fendt Slicer 310 F et à une Slicer 860 à l’arrière, notre Fendt 211 Vario d’essai fut conduit dans une parcelle sur la commune de Murol, dans le Puy-de-Dôme. À près de 1 000 m d’altitude, celle-ci présente des plateaux, mais aussi des pentes prononcées. L’ensemble de fauche se passe de conditionneur, affichant ainsi un poids total réduit et un gabarit compact, en adéquation avec celui du tracteur. Avant de me lancer dans la coupe du fourrage, je m’installe à bord du tracteur, que je découvre à cette occasion. La nouvelle cabine me donne d’emblée une impression d’espace, ce qui n’était pas le point fort de la précédente génération. Désormais, le passager profite d’un véritable siège, au lieu de se contorsionner pour prendre place sur l’aile, aux côtés du conducteur. Au volant, je retrouve rapidement mes repères dans l’environnement FendtONE, commun aux plus grands modèles de la marque.

Un seul écran pour tout
Notre tracteur d’essai se présente en finition Power, soit l’entrée de gamme. Il se contente d’un unique écran, positionné devant le volant. Cette interface en couleur de 10” fait office de tableau de bord et donne accès à l’ensemble des réglages et des informations du tracteur. La navigation dans les affichages s’opère à l’aide d’une molette et de touches de raccourci placées à côté de la colonne de direction. Les versions mieux équipées Profi et Profi+ reçoivent un second terminal à l'écran tactile de 12’’ disposé en bout d’accoudoir. Après avoir configuré l’affectation des distributeurs sur les commandes du joystick, je peux lancer les faucheuses. D’abord, j’active la prise de force frontale et laisse le régime moteur se stabiliser avant de démarrer les lamiers à l’arrière. La première partie de la parcelle est quasiment plate et rectangulaire. Aucune difficulté donc. Ceci me laisse le temps de prendre en main l’ensemble. Le tracteur maintient une allure de 10 km/h sans peiner. Son trois-cylindres turbocompressé encaisse bien les variations de charge. Le régime chute légèrement mais ne s’effondre jamais en dessous de 1 700 tr/min.
© Vincent Lastennet - Avec une vitesse moyenne de 10 km/h et une largeur de travail de 8,60 m, le débit théorique atteint 8,6 ha/h.
Léger et agile
Lors des manœuvres en bout de parcelle, les deux faucheuses arrière relevées équilibrent avantageusement le 211 Vario. Avec un seul lamier latéral, le tracteur serait sans doute moins à son aise. Il faut dire qu’il affiche un poids à vide de seulement 4 280 kg. Son empattement court, de 2,37 m, et son châssis à taille de guêpe lui procurent un rayon de braquage réduit. Les demi-tours s’effectuent rapidement. Une fois aligné sur le passage suivant, je n’ai plus qu’à reposer les faucheuses et à activer le régulateur de vitesse Tempomat en basculant le joystick vers la droite. Dans la partie plus pentue de la parcelle, le Fendt montre de quoi il est capable. À la descente, une légère augmentation du régime moteur se fait ressentir, la cylindrée de 3,3 L étant un peu juste pour offrir un effort important de retenue. Dans les montées, le système de gestion de la transmission TMS fait son boulot et épargne le moteur d’une charge trop importante, au prix d’une diminution de l’allure. De retour sur le plat, le tracteur reprend sa vitesse de croisière.
Le 211 Vario, avec son gabarit ramassé, paraît tout à fait à l’aise dans cet environnement de montagnes auvergnates.
Équipements à la carte
Au terme d’une bonne heure de travail, je termine le chantier. Je dois dire que la capacité du 211 Vario à rivaliser avec des tracteurs de plus grande puissance m’a convaincu. Équipé d’un chargeur frontal, il serait, à mon avis, un véritable couteau suisse dans une exploitation d’élevage. Son gabarit compact faciliterait les travaux de manutention, et son moteur nerveux le rendrait efficace pour les opérations de transport ou de travail du sol. Le seul bémol serait sa prise d’embonpoint par rapport aux 200 Vario de génération précédente. Pour les utilisateurs ayant besoin d'un tracteur aux dimensions restreintes, il ne sera pas toujours possible de sauter le pas vers les derniers modèles. Les férus de technologie ne seront pas en reste, en optant pour les finitions Profi et Profi+. L’écran supplémentaire en bout d’accoudoir leur donnera accès aux fonctions Isobus. En version Profi+, les informations relatives aux tâches effectuées peuvent être communiquées à l’ordinateur de l’exploitation. Le tracteur profite également du prééquipement pour le guidage Fendt Guide. Enfin, le Fendt Task Doc autorise la création de tâches et de rapports d’activité. Ainsi, les trois versions Power, Profi et Profi+ offrent un équipement modulable, du plus simple au plus complet, n’ayant rien à envier aux autres gammes du constructeur bavarois.
© Vincent Lastennet - Les deux faucheuses à l’arrière du tracteur équilibrent ce dernier et facilitent ses manœuvres, même en travers de la pente.
Tout comme ses grands frères, le 211 Vario profite d’une signature lumineuse soulignée par deux bandeaux à LED.