Essai épandeur Prise en main épandeur Bergmann TSW 2140 : « Deutsche Qualität »
L’épandeur Bergmann TSW 2140 est le premier modèle surbaissé doté d’une caisse étroite du constructeur allemand. Son volume atteint 15 m3 avec le dôme, tandis que le châssis autoporteur offre une charge utile de 8,5 t. Grégory Girard, agriculteur dans la Haute-Saône, a pris en main ce tombereau pour assurer l’épandage sur prairie de 250 t de digestat issu de la méthanisation. La table, composée de deux plateaux de 900 mm de diamètre, génère un bon émiettement du produit et une répartition homogène sur une largeur de travail de 12 m.
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Il y a un peu plus d’un an, le Gaec Girard-Clerc, installé à Bay, dans la Haute-Saône, a démarré le moteur de son unité de méthanisation en cogénération. Les cinq associés souhaitent valoriser les deux phases du digestat, solide et liquide, de la meilleure des manières.
À la rédaction, nous avons profité de cet essai mis en place par la filiale de Ropa France, importateur de la marque allemande Bergmann dans l’Hexagone, pour recueillir les propos de notre agri-essayeur Grégory Girard. Le produit à épandre – phase solide du digestat – correspond à un engrais NPK dont les valeurs nutritionnelles sont de l’ordre de 5,5/4/5,5 kg par tonne brute.
Il présente une masse volumique comprise entre 460 et 500 kg/m3. Avant de partir au champ, nous faisons le tour de l’épandeur afin de découvrir sa conception. Le TSW 2140, un modèle à caisse étroite d’une largeur de 1,8 m, repose sur un simple essieu. Celui de notre essai se chausse de pneumatiques de dimensions 680/80 R42.
Le double fond mouvant se compose de quatre chaînes de type marine, dont le diamètre des mailles mesure 14 mm. Sur la bascule, le tombereau ne dépasse pas les 6 t, autorisant une charge utile de près de 8 t et un PTAC de 14 t avec un attelage Scharmüller K80. Pour y parvenir, le constructeur s’appuie sur un châssis autoporteur intégré à la caisse.
Émiettement de qualité
Il est temps d’atteler l’outil à un tracteur de l’exploitation, un John Deere 6175 R. L’attelage de type semi-cylindrique présent sur l’épandeur informe que celui-ci est équipé de la pesée. Cette dernière dispose d’un capteur à ce niveau et de deux autres sur l’essieu.
Pour les connexions hydrauliques, le Bergmann reçoit des raccords power beyond avec signal de charge, non présent sur le tracteur du Gaec, nécessitant de les changer afin de travailler en pompage continu sur un distributeur du 6R, associé à un retour libre.
Le dernier branchement installé comprend la prise Isobus. Au champ, avant de charger, il est important de réaliser la tare de la pesée. Après sept ou huit godets, le menu principal affiche 7,2 t.
Avant de déterminer la largeur des passages pour le guidage par satellites, nous réalisons deux allers-retours dans la prairie. Les deux plateaux de 900 mm, évoluant à un régime de 500 tr/min, soit une vitesse périphérique de 23,3 m/s, projettent la matière en formant une nappe de 18 m. N’ayant pas de bac pour vérifier précisément le recouvrement, nous avons estimé la largeur de travail à 12 m.
Une fois ces données entrées dans le menu de l’épandeur, celui-ci propose une ouverture de la porte guillotine d’une cinquantaine de centimètres. Cette section de passage, calibrée par le système embarqué, se réfère à la densité du produit et à la dose hectare choisies. La porte freine et retient plus ou moins la matière vers sa sortie dans la hotte, à l’intérieur de laquelle prennent place deux hérissons horizontaux composés de doigts en Hardox.
Ces derniers émiettent le produit en le projetant à l’intérieur, contre la paroi de la hotte. Une tôle inférieure guide le flux juste au-dessus des disques. Avec le réglage d’usine, la matière tombe quasiment au centre des plateaux, équipés chacun de quatre aubes en forme de cuillère. Ce point de chute favorise l’accélération du digestat qui parcourt toute la longueur des aubes. Deux boulons et leurs contre-écrous permettent de modifier ce point de chute, moyennant deux clés.
Un appareil bien fini
Les tuyaux hydrauliques rigides passent tous du même côté de l’appareil, à un endroit qui ne craint pas d’être endommagé. « Il y a peu de nervures où la matière reste agglutinée. Une barre en matière composite placée en haut de la paroi évite les déformations avec le godet au chargement… Rien à redire, c’est bien fini ! Je regrette néanmoins l’absence d'une suspension de flèche montée de série. Au champ, ce n’est pas très gênant mais, pour les déplacements routiers à charge, cela reste à voir », se questionne Grégory Girard.
On a aimé
- La qualité d’épandage et d'émiettement.
- Le niveau de finition.
- Le poids à vide de l’épandeur.
On a moins aimé
- La transmission principale passant sous l’essieu.
- La suspension de flèche et le DPAE en option.
- La largeur hors tout de 3,2 m (pneus de 680 mm).
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