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Essai tonne à lisier Joskin Euroliner 28000 TRS : huit roues motrices

La tonne à lisier Joskin Euroliner de 28 000 L est attelée à un John Deere 8R 410 doté d’une transmission à variation continue eAutoPowr.

La tonne à lisier Joskin Euroliner 28000 TRS, avoisinant les 28 000 L, repose sur un essieu tridem. Grâce à l’électrification d’un module de la transmission à variation continue eAutoPowr du tracteur John Deere 8R 410 auquel elle est attelée, elle bénéficie de deux ponts moteurs à entraînement électrique. Cette solution E-drive double le nombre de roues motrices de l’ensemble et permet de passer presque partout. Pour le vérifier, nous avons pris les commandes de cet attelage durant deux jours à l’épandage de digestat.

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Quatre roues motrices supplémentaires qui s’activent automatiquement dans les situations délicates et difficiles, un rêve pour combler le manque d’adhérence et de traction lors des chantiers d’épandage d’effluents liquides ou de digestat. Les sols sont mieux respectés, tout comme l’humeur de l’agriculteur ou du client.

Quatre minutes environ sont nécessaires pour remplir les 28 000 L de la cuve à l’aide de la pompe à vide et de l’accélérateur de flux du bras tourelle. ( © H.E.)

Deux ponts sur trois de la tonne à lisier Joskin Euroliner 28000 TRS sont entraînés par un moteur électrique : une première sur le marché agricole. Cette performance est rendue possible par le module électrique de la transmission à variation continue eVT du John Deere 8R 410 eAutoPowr (un essai à découvrir dans votre prochain mag Matériel Agricole no 300, de juillet-août). Une prise normalisée et un câble de section importante transmettent la puissance électrique fournie par la génératrice de la transmission à un moteur installé sous la cuve de la tonne à lisier. L’ensemble fut dévoilé pour la première fois sur le salon Agritechnica de 2019, puis l’année dernière, sur Innov-Agri, à Ondes (Haute-Garonne).

Pour nos travaux sur prairie et sol nu en vue d’un semis direct de maïs, nous avons utilisé un outil Joskin Solodisc de 6,2 m de large. ( © U.D.)

Actuellement, trois attelages comme celui-ci arpentent les exploitations européennes. À la rédaction, nous avons eu l’opportunité de prendre en main l’un d'eux et d’apprécier son fonctionnement. Pour ce faire, je me suis rendu au Gaec Girard-Clerc, une exploitation en polyculture-élevage d'environ 600 ha, située en Franche-Comté, qui nous a déjà accueillis pour certains de nos essais. À mon arrivée, le tracteur de plus de 410 ch et la tonne à lisier de 28 000 L trônent fièrement dans la cour de la méthanisation. En m’approchant, je prends conscience de la dimension du convoi. Après une présentation faite par les chefs de produit des deux matériels et une discussion avec l'un des associés du Gaec, le programme est simple : épandage de digestat.

Pour nos travaux sur prairie et sol nu en vue d’un semis direct de maïs, nous avons utilisé un outil Joskin Solodisc de 6,2 m de large. ( © H.E.)
L’assistance Traction Assist Management fournit la puissance électrique à la tonne à lisier en automatique jusqu’à 14 km/h. ( © H.E.)

Trois niveaux d’agressivité

Avant de partir au champ, je dois prendre mes marques avec la tourelle de pompage. Celle-ci peut se piloter depuis le terminal tactile du tracteur, via l’Isobus et le menu Joskin dédié. Un joystick est également présent pour plus de souplesse dans les mouvements. J’opte pour cette seconde solution. Une fois le bras posé dans le cône, je démarre la prise de force pour faire le vide dans la cuve. J’ouvre les vannes et active l’accélérateur en bout de tourelle. Il faut quatre minutes pour remplir les 28 000 L de la Joskin. Une fois les vannes fermées et la prise de force coupée, je replie la tourelle, d'abord en manuel, puis, une fois libéré de tout obstacle, j’active le mode auto. Le bras vient se reposer en souplesse en position de transport.

La génératrice intégrée à la transmission eAutoPowr du 8R 410 délivre une puissance électrique de 100 kW aux deux ponts moteurs de la tonne à lisier via une prise normalisée ( © H.E.)
La génératrice intégrée à la transmission eAutoPowr du 8R 410 délivre une puissance électrique de 100 kW aux deux ponts moteurs de la tonne à lisier via une prise normalisée. ( © John Deere)

Direction une prairie pour prendre mes marques avec l’ensemble. Je déploie l’outil Solodisc de 6,2 m de largeur dédié à l’épandage sur prairie grâce à des disques montés par paires et espacés de 21,5 cm, suivis de cônes d’injection. J’actionne la prise de force entraînant cette fois-ci la pompe centrifuge qui alimente l’outil d’épandage. Je commence par la partie plate de la parcelle avant d'entrer dans le vif, autrement dit dans la pente la plus imposante de cette prairie. Depuis le terminal du tracteur, j’enclenche le niveau d’agressivité le plus important du « TAM », le Traction Assist Management.

Avec une agressivité de niveau 3, l’activation des deux ponts moteurs de la Joskin se fait automatiquement dès que le taux de patinage du tracteur atteint 4 %. ( © H.E.)

Une fois actif, ce dernier offre trois niveaux d'assistance automatique, de 1 à 3, correspondant à un taux de patinage du tracteur (dans l’ordre : 10, 7 et 4 %). Dans notre cas, lorsque le tracteur atteint les 4 % de patinage, la génératrice fournit 100 kW, l’équivalent de 136 ch, au moteur électrique entraînant les ponts.

Un confort notable sur route

Dans le terminal, les deux roues arrière de la tonne à lisier schématisée s’éclairent en bleu lorsque les ponts sont actifs. Dans nos conditions d’adhérence, ces derniers se sont enclenchés durant quelques dizaines de mètres seulement. Pas de quoi se rendre réellement compte de l'efficacité du TAM, mais assez pour rassurer les utilisateurs dans les parcelles accidentées.

Les deux ponts moteurs de la tonne à lisier ont permis à l’ensemble de gravir la pente sans trop marquer ni abîmer la prairie encore fraîche des récentes pluies. ( © H.E.)

Le technicien Joskin nous a d'ailleurs expliqué que le meilleur avantage de ce système sera tiré lors des chantiers d’épandage recourant à des outils à dents pour enfouir le lisier à plus de 15 cm de profondeur. Après quelques tonneaux épandus sur prairie, je me rends dans une parcelle en préparation pour du semis de maïs, avec une dose à l’hectare de 25 m3 que je sélectionne dans le menu Joskin du terminal.

L’essieu tridem à suspension hydraulique associé à la suspension de flèche oléopneumatique apporte un réel confort sur la route. ( © H.E.)

Les kilomètres qui séparent les champs de la méthanisation me permettent d’apprécier à juste titre la qualité de roulage de l’Euroliner. À vide, un coup d’œil dans les rétroviseurs me rappelle que la tonne est bien attelée au tracteur, tant elle se fait discrète. Grâce aux essieux directeurs, je slalome aisément entre les trottoirs du village traversé, ce qui est très agréable. Au terme de ces deux jours d'essai, je peux dire que j'ai pris plaisir à conduire ce bel ensemble. Des travaux en conditions plus délicates m’auraient évidemment permis d’apprécier pleinement l’assistance des ponts, mais quand celle-ci s’active, c’est que l’on commence à être à la limite, non ?

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