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Essai chargeur frontal Stoll ProfiLine Isobus connected FS 43-34 : le champ des possibles

Le chargeur frontal Isobus Stoll ProfiLine FS 43-34 dispose d’une hauteur de levage de 4,3 m pour une capacité maximale de 3,4 t.

Nous avons pris les commandes de l’unique présérie du tout nouveau chargeur frontal Isobus de Stoll présente en France. Attelé sur un Deutz-Fahr 6.4, l'engin a été mis à l’épreuve au chargement de fumier au lycée agricole de Saint-Yrieix-la-Perche, dans la Haute-Vienne.

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Sur l’ensemble des outils, l’Isobus se déploie sans relâche, mais est-il réellement utile partout ? Nous avons eu l’occasion de prendre en main le chargeur frontal Isobus de Stoll. Dévoilée lors du dernier salon Agritechnica, à l’automne 2023, cette innovation est censée faciliter l’utilisation du chargeur et apporter de nombreuses options. La base du ProfiLine Isobus connceted FS 43-34 est totalement identique à celle du modèle FS 43-34 déjà disponible chez le constructeur. Le nouveau venu dispose de quatre vérins au total. Comme sa numérotation l’indique, il offre une hauteur de levage de 4,3 m pour une capacité maximale de 3,4 t. Ce modèle représente le cœur de gamme de Stoll, d’où son choix pour les dix préséries fabriquées (en début d’année 2024).

La pesée ainsi que les mémoires de positions du Stoll sont possibles grâce à l’ajout de deux capteurs d’angle. (© J.M.)

Seuls éléments pour différencier ce chargeur Isobus d’une version classique : l’ajout du terme « ProfiLine » devant le nom du modèle, ainsi que celui de deux capteurs d’angle. Ceux-ci sont intégrés, pour le premier, au niveau de l’articulation principale du brancard, au niveau du bâti, et, pour le second, sur l’axe de rotation du tablier.

(© L.C.)
(© J.M.)

Tout depuis le terminal

Avant de vous emmener au tas de fumier à charger dans l’épandeur, je prends ces quelques lignes pour vous présenter ce chargeur Stoll doté de l'Isobus. Comme pour tout outil compatible avec cette technologie, l’utilisateur dispose du pilotage de l'ensemble des fonctions, ainsi que des informations du chargeur frontal, depuis le terminal du tracteur. La manipulation du chargeur au travail, quant à elle, se contrôle comme un modèle classique, à l’aide du levier en croix sur l’accoudoir. L’ergonomie de l'interface du terminal dédiée à la gestion des fonctions Isobus du Stoll est claire, avec des pictogrammes et des schémas logiques. Par simple appui sur l’écran du bout du doigt, je peux verrouiller/déverrouiller l’outil ou activer/désactiver la suspension du chargeur. Celle-ci est composée d’un double accumulateur, permettant d’augmenter la capacité et le confort de l’outil de manutention. Le parallélogramme hydraulique du chargeur frontal permet de maintenir la position de l’outil lors des montées et descentes. Cette fonction est désactivable par un simple toucher du pictogramme correspondant sur l’écran.

Le maintien de la position de l’outil lors de la montée et de la descente du brancard est possible grâce au parallélogramme hydraulique. (© L.C.)

La liste des options du chargeur Isobus est complète : pesée, positions de l’outil et du chargeur mémorisables, réglages affinés du débit hydraulique, secouage automatique du godet… La commande électro-hydraulique du chargeur permet, en plus du réglage de progressivité de l’hydraulique, de réguler la pression (« Plimit ») pour chaque fonction. Par exemple, dans le cas d’une pince à balle enrubannée, l’utilisateur peut limiter le débit hydraulique de la troisième fonction pour éviter d’écraser la balle et d’endommager le plastique. Afin d'évoluer dans des bâtiments à hauteur contrainte, il est également possible de régler des butées sur le chargeur et son outil.

Le terminal du tracteur, grâce à l’Isobus, permet de piloter les fonctions et d’afficher les informations du chargeur. (© J.M.)

Stoll propose également deux autres options pour une utilisation souple et précise de son chargeur frontal. Tout d’abord, la possibilité de régler une plage d’amortissement de fin de course : en clair, à partir d’une zone donnée, le débit hydraulique est automatiquement réduit afin d’éviter les à-coups, voire les claquements en bout de course. Cette astuce limite les contraintes sur l’outil, et donc sur son chargement ou son contenu, par exemple un godet rempli de céréales. Dans le même esprit, la vitesse de descente devient indépendante de la charge. Pour cela, elle se voit réduite par un étranglement du côté du retour hydraulique. Ainsi, quel que soit le poids sur le chargeur, la descente restera stable et contrôlée.

Prise en main au fumier

Les présentations faites, direction le champ où mon collègue Loris m’attend avec son Deutz-Fahr 6180 TTV(1) auquel est attelé l’épandeur à fumier. Avant de commencer le chargement, je prends soin de régler la position à plat de mon outil, une benne multiservice (BMS), pour ne pas avoir à vérifier l’angle à chaque prise de fumier dans le tas et éviter de creuser dans la parcelle. Pour cela, je le place dans la position souhaitée, l’enregistre dans le terminal par un simple toucher sur l'écran et y associe le bouton P1 du petit joystick alloué au chargeur. Je trouve cette fonction très appréciable, particulièrement lors de grosses journées de chantier, une chose en moins à laquelle penser ! Grâce au terminal Isobus, j'aurais également pu régler des positions de chargeur haute et basse, avec un angle spécifique. Que ce soit pour la position de l’outil ou celles du chargeur, l’utilisateur peut affecter le bouton de son choix sur le joystick dédié. Le fait de gérer le chargeur via l’Isobus m’offre aussi la possibilité de commander ma troisième fonction, ici le grappin de la BMS, via deux boutons au lieu d’un bouton simultanément à l'actionnement du levier en croix. J’enregistre donc cette fonction sur les boutons 2 et 3 du levier, pour l’ouverture et la fermeture du grappin, un vrai confort au travail. Autre option m'apparaissant intéressante pour le fumier : le secouage automatique du godet, lui aussi actionnable depuis un bouton au choix sur le joystick en croix. Cette fonction est efficace, quoique moins sèche et moins rapide qu’un secouage manuel.

Le chargeur se commande via le levier en croix du Deutz-Fahr 6.4 lors de notre essai, les fonctions annexes via les boutons programmables. (© J.M.)
(© J.M.)

Afin d’essayer la pesée intégrée du modèle, j'ouvre le menu associé dans le terminal. Je repère rapidement la plage dans laquelle je peux utiliser la pesée grâce aux schémas clairs définissant des zones rouges à ne pas dépasser. Avant de réaliser une série de pesées, il est préférable de faire la tare, le résultat pouvant être faussé s’il reste de la matière dans le godet. Stoll offre la possibilité d’effectuer un décompte en partant, par exemple, de la charge maximale autorisée, une fonction pratique lors du chargement d’un camion. Pour le moment, la précision de pesée est estimée avec une marge d’erreur de 4 %, le constructeur visant les 1 à 2 % prochainement, voire moins de 1 % pour bénéficier de la certification pesée. Comme toutes les fonctions, la pesée peut être programmée sur l'un des boutons du levier en croix. Je regrette leur nombre rapidement insuffisant sur le joystick de mon 6.4 dans ces conditions. Dans mon cas, l'activation de la fonction reste néanmoins possible directement dans le terminal, je n’ai donc pas à modifier mes boutons précédemment programmés. Stoll propose la création de plusieurs profils selon l'outil et les fonctions utilisés. Après plus de six mois d'utilisation sur des préséries, l'option ProfiLine Isobus connected est disponible dès maintenant sur le marché français.

(1) Voir notre essai tracteur dans Matériel Agricole no 311, daté de juillet-août 2024, p. 22.

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