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Essai tracteur Essai tracteur New Holland T5.120 Dynamic Command : Héritage réussi

Le New Holland T5 Dynamic Command hérite de la transmission robotisée maison des T6. Cette dernière dispose de la technologie à double embrayage supprimant toute rupture de couple.

Initialement disponible sur la série T6, de 125 à 160 ch, la transmission robotisée à double embrayage Dynamic Command de New Holland complète à présent l’offre des tracteurs d’élevage T5, de 110 à 140 ch. Ces derniers héritent au passage de la cabine à quatre montants, dotée d’un toit plat rabaissé et vitré, et déclinée en deux niveaux de finition. Pour apprécier cette boîte de vitesses exempte de rupture de couple, nous avons essayé un T5.120 DC au transport et à la manutention sur une exploitation de polyculture-élevage dans la Haute-Saône.   

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Les automatismes d’une transmission facilitent la conduite d’un tracteur. Programmés et adaptés à la cartographie du moteur, à l’image du régime du passage des vitesses, ils réduisent notamment la consommation en GNR et, de ce fait, améliorent le rendement du tracteur, quelle que soit la nature des travaux : au transport, au champ ou même lors de la manutention. Bien évidemment, ces automatismes doivent être simples à mettre en place et utiles au chauffeur et à son utilisation. Pour s’en rendre compte, nous avons pris les commandes du tracteur New Holland T5.120 Dynamic Command durant deux jours au Gaec Girard-Clerc, une exploitation de polyculture-élevage à Bay, dans la Haute-Saône. Au programme, manipulation de balles carrées à l’aide de son chargeur frontal d’origine Stoll, puis conduite sur un parcours chronométré afin de connaître sa consommation.

En mode auto « route », la transmission gère elle-même le passage des trois gammes robotisées et des huit powershifts pour atteindre la vitesse cible paramétrée.

Tout d’abord, afin de lire les plages de puissance et de couple constants, le T5 est passé au banc de performance moteur de la Cuma de Bourgogne-Franche-Comté. Il a fourni une puissance maximale OCDE à la prise de force de 109,6 ch à 1 700 tr/min. Après cette première épreuve, je déconnecte l’arbre à cardans reliant le banc au tracteur et me dirige vers un deuxième site de l’exploitation pour atteler un plateau de 12 m. La prise en main de la transmission est assez rapide.

Le double embrayage évite toute rupture de couple. À bord, au bout de l’accoudoir prend place le joystick multifonction commun aux tracteurs New Holland. Un code couleur orange m’indique les fonctions liées au moteur et à la transmission.

Notre tracteur essayé dispose d’un pack éclairage totalisant 12 phares de travail, pouvant être poussé à 16 phares à technologie LED.

Un jeu d’enfant

Pour monter et descendre les powershifts, j’appuie sur « + » ou « - » à l’aide du pouce. Le passage des gammes nécessite, quant à lui, d’appuyer simultanément sur le bouton « Shift » à l’aide de l’index derrière le joystick. Ce dernier est fixe, et c’est bien dommage. J’aurais apprécié, par exemple, de pouvoir gérer la boîte avec des impulsions, au moins pour les powershifts. Pour pallier ce manque, New Holland équipe sa transmission d’automatismes. Je descends atteler le plateau, le charge de balles de paille et je vous explique ça après mon premier tour chronométré sur un parcours bien vallonné. Sur la bascule, le chargement de paille affiche 10 t, de quoi se rendre compte de la souplesse du passage des vitesses. Après un premier tour de 11,8 km réalisé en 21 min 34 s, je prends mes marques. Le T5 offre deux stratégies de conduite automatique : « champ » et « route ». Pour activer ce dernier, un double-clic sur le bouton « Auto » au joystick s’impose. Un pictogramme représentant une remorque m’indique que le mode transport est actif. Je bascule l’inverseur en avant de sorte que le tracteur gère lui-même les gammes et les powershifts, tout en adaptant le bon rapport selon la charge et l’allure souhaitée, contrôlée à l’aide du pied. Le régime du passage d’une vitesse à l’autre varie selon l'inclinaison de la pente, mais jamais en dessous des 1 700 tr/min lorsque l’agressivité est à son maximum.

La structure de la cabine à quatre montants renforce la visibilité lors des manœuvres à la ferme et durant les travaux de manutention.

Un bouton orange sur la console ICP, au niveau de l’accoudoir, permet de réduire cette agressivité. Lorsque celle-ci est lancée à 40 km/h, le régime moteur se stabilise sous les 1 700 tr/min. Dans une côte, ce dernier conserve une bonne réserve de couple. À l’aide de la fonction Dynamic Start/Stop, la pédale de frein me permet d’immobiliser l’ensemble, en débrayant électriquement la transmission. Une fois relâchée, elle m'autorise à repartir sans utiliser la pédale de l’embrayage. Sur notre modèle d’essai en version DOG « entrée de gamme », sans le terminal tactile IntelliView IV, le paramétrage de cet automatisme m’oblige à naviguer dans un tout petit écran au tableau de bord manquant de lisibilité. Une fois active, cette fonction est conservée, même après un redémarrage du moteur, ce qui est appréciable. Je réalise le dernier tour en réactivant le mode manuel de la transmission. Le résultat est sans appel. J’ai mis approximativement le même temps mais consommé 0,3 L/h de GNR en plus, soit 11,8 L/h, et j’ai dû gérer moi-même la transmission, ce qui est nettement moins confortable.

En cabine, les informations de la transmission sont, au choix du client à la commande, regroupées sur un petit écran « DOG » ou, pour les finitions haut de gamme, sur le terminal IntelliView IV.

Une visibilité panoramique

Avant de raccrocher le chargeur frontal, je tenais à vérifier le nombre de vitesses dans la plage de travail de 4 à 14 km/h au régime de 1 500 tr/min. Cette dernière en compte 13 sur les 24 disponibles, un autre point appréciable. L’écran en bout d’accoudoir, réservé aux informations de la transmission, me confirme le bon recroisement de cette transmission, schématisé par les petites barres verticales. Au chargeur frontal, la cabine à quatre montants favorise la visibilité, renforcée par le toit vitré. Le rétroviseur intérieur et les deux grands-angles extérieurs facilitent nettement les manœuvres dans la stabulation.

L’empattement court, de 2,49 m, confère au T5 de la stabilité au chargeur frontal, tout en générant un faible rayon de braquage, de 5,60 m.

Les commandes de la transmission sur le levier en croix électrique pilotant le chargeur apportent de la souplesse de conduite. Après plusieurs allers-retours dans le bâtiment de stockage, je me sens à l’aise et augmente les powershifts à l’aide de l’index au levier. Au début, le nombre important de boutons sur ce petit joystick est quelque peu déroutant. Une fois en main, il s'avère plaisant et ergonomique. L'un des associés me propose de déposer des balles de foin aux génisses. La cabine au toit plat, plus bas de 12 cm par rapport à une version standard, me permet d'entrer dans la stabulation sans craindre de détériorer le gyrophare culminant, une fois rabaissé, à 2,77 m. Les 12 phares à LED éclairent bien mon environnement de travail, l’affouragement s'opérant ainsi dans les meilleures conditions. Ces deux jours passés au volant du T5 m'ont permis d'apprécier le confort en cabine, l’ergonomie et l’agencement des commandes. L’héritage de la transmission robotisée à trois gammes et huit rapports powershift sur ce tracteur d’élevage est réussi.

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