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Essai tracteur standard Claas Axos 3.105 : capot bas !

Le chargeur FL100, d’origine MX, équipant le tracteur d’essai dispose d’une hauteur de levage maximale de 4 m et d’une capacité de charge de 2 220 kg.

La rédaction a pris en main durant une semaine le Claas Axos 3.105 sur la ferme du lycée agricole de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). Équipé d’un chargeur frontal MX, ce « valet de ferme » compact au capot ultraplat et à la généreuse cabine à six montants a été mis à rude épreuve lors de travaux de curage, de transport de fumier et de travail du sol et de traction avec du labour.

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Un tracteur simple et polyvalent ! Ce sont les arguments mis en avant par Claas pour présenter l’Axos 3. Avant de monter à son bord, voici un petit rappel de son positionnement dans la gamme. Le nouveau venu s’intercale entre l’Arion 400 et l’Axos 200. Successeur de l’Axos 300, le tracteur délaisse le moteur Perkins de 4 L pour un Fiat Powertrain Technologies (FPT) de 3,6 L, à l’instar de ses petits frères Axos 200. Il profite cependant d’un empattement de 2,4 m, soit plus de 10 cm supplémentaires. Si la monte de pneumatiques minimale de 30 pouces lui permet de passer sous les 2,5 m de hauteur hors tout pour évoluer dans des bâtiments exigus, il se montre aussi à l’aise en traction à l’aide des pneumatiques de 38 pouces (1,6 m). Durant la semaine d’essai, nous avons justement eu l’opportunité de jauger ses performances au champ avec du labour. L’Axos 3 essayé est également équipé d’un chargeur FL100 à parallélogramme hydraulique fourni par le Français MX et monté d’usine, idéal pour curer la stabulation. Enfin, le valet de ferme s’essaiera au transport avec une benne chargée de fumier et au labour avec une charrue réversible à quatre corps.

À l’air libre

Les portes, s’ouvrant à 180° vers l’avant et rappelant les anciennes séries Axos et Celtis 300, attirent bien évidemment mon attention avant de monter en cabine. Elles peuvent être bloquées en position ouverte. L’évolution se trouve dans la possibilité de les déverrouiller tant de l’extérieur que de l’intérieur grâce à de petites manettes, ce qui nous rappelle les tracteurs orange. Le pare-brise ainsi que le toit panoramique peuvent également s’ouvrir, de quoi profiter du grand air ! La montée à bord est facilitée par une première marche et un plancher de cabine relativement bas.

Le capot plat de l’avant à l’arrière de l’Axos confère une très bonne visibilité sur l’avant pour les travaux au chargeur. (© L.C.)

Une fois au volant, je me dirige vers le chargeur FL100. Son attelage est facilité par le verrouillage Fitlock sur le bâti et par le multicoupleur Mach, connectant prises hydraulique et électrique simultanément. Une fois ce dernier branché, j’active le joystick électronique E-Pilot S alloué au chargeur via le bouton de déverrouillage. La benne multiservice (BMS) attelée, je me dirige vers la stabulation. Sur les chemins cabossés, je remarque que la suspension du chargeur n’est pas activée d’office, ce que je regrette. Elle doit l’être à chaque démarrage du tracteur (une récente mise à jour l'active désormais d'office). Pour la désactiver/activer, il faut maintenir le bouton « X » du levier pendant quelques secondes. Une vibration et une diode bleue indiquent alors sa bonne activation. La différence se fait instantanément sentir à moyenne vitesse sur le chemin, les secousses sont bien amorties. Dès les premiers godets de fumier chargés, cette fonction prend davantage son sens. Le dispositif adoucit le démarrage et l’arrêt de chaque mouvement du chargeur. Je suis alors bien moins secoué, le tracteur ne bénéficiant ni de cabine, ni de pont avant suspendu. La mécanique en est aussi préservée.

Un chargeur bien équipé

Le tracteur d’essai profite de l’optionnelle pompe hydraulique de 30 L/min, s’ajoutant à la première de 60 L/min. Pour une utilisation gourmande en débit comme le chargement de fumier, j’active cette pompe à l’aide d’un bouton en cabine. Le levier en croix E-Pilot S est disposé sur la console de droite, auprès du levier de vitesse. De taille réduite, il se prend en main facilement, et mon coude repose bien sur l’accoudoir. Le chargeur commandé électroniquement dispose de deux sensibilités : « dynamique » et « doux ». La première est très réactive et provoque alors des à-coups à l’utilisation. Je préfère le second mode, plus progressif, me permettant d’être plus précis. À noter cependant : la procédure pour passer d’un mode à l’autre est complexe. Elle nécessite d’être à l’arrêt, la manipulation se faisant via un appui simultané sur plusieurs boutons du levier. Pour éviter de creuser la stabulation non bétonnée, je prends soin de mettre le chargeur en mode flottant. Pour cela, j’appuie avec mon pouce sur le bouton carré tout en poussant le levier vers l’avant. Une vibration se fait ressentir, et la diode bleue clignote.

Le levier électro-hydraulique E-Pilot S permet, notamment, la remise à plat de l’outil (bouton gris) et la gestion synchronisée benne/griffe (bouton vert + gauche/droite). (© J.M.)
(© J.M.)

Autre avantage fourni par le chargeur FL100 : la gestion synchronisée benne-griffe. Pour charger et vider les godets, j’ai la possibilité d’utiliser le bouton placé au-dessus de celui de la troisième fonction afin de gérer simultanément l’ouverture-fermeture de la griffe et le bennage-cavage. Ainsi, lorsque je vide dans la benne, je n’ai qu’à appuyer sur ce bouton et actionner mon levier sur la droite pour que la BMS s’ouvre en même temps que le bennage, un vrai confort. Ce chargeur à commande électro-hydraulique bénéficie aussi de la remise à plat du godet et du secouage automatique. Malgré la simplicité du tracteur, il offre une réelle productivité. Pour jauger réellement ses performances, j’utilise l’Axos sans masse arrière. Celui-ci se montre malgré tout stable grâce à son empattement de 2,4 m et à sa répartition de masses de 60/40 % entre l’avant et l’arrière avec le chargeur attelé. Son capot bas et plat de l’avant à l’arrière offre une très bonne visibilité. Le pare-brise remonte assez haut, et le toit panoramique, séparé par un montant réduit, est un vrai plus. La vue sur le chargeur et l’outil est elle aussi très bonne, facilitée par l’intégration des conduites hydrauliques dans le brancard du chargeur frontal.

Tracteur à tout faire

Je retire ensuite le chargeur et attelle à l’Axos une benne de 14 t de PTAC. Une fois celle-ci chargée d’une dizaine de tonnes de fumier, je me dirige pour un essai routier avant d’aller vider dans une parcelle. Après plusieurs allers-retours, le tracteur se montre volontaire avec sa boîte mécanique à six vitesses et deux gammes. Le rapport sous charge appelé « Hi-Lo » me permet d’adapter ma vitesse dans les petites côtes et reste souple, que la benne soit chargée ou non. Lorsque celle-ci est vidée, je retourne sur la ferme du lycée et attelle une charrue à quatre corps Kverneland.

La benne de 14 t de PTAC chargée de 10 t de fumier, n’effraie pas l’Axos 3.105 qui atteint facilement les 40 km/h au régime économique de 1 750 tr/min. (© L.C.)

Si je doute au départ de son aptitude à la lever sans cabrer, l’Axos ne tremble pas avec sa capacité de relevage arrière de 5,3 t. Lesté de 300 kg seulement de masses jerricanes, me voilà parti au champ.

Malgré son gabarit réduit, l’Axos 3 soulève facilement la charrue Kverneland à quatre corps et évolue à 8 km/h à près de 20 cm de profondeur. (© L.C.)

La parcelle, un ancien verger, a été travaillée uniquement au déchaumeur à dents auparavant. Pour les réglages du relevage (vitesse de descente, contrôle d’effort…), les boutons sont idéalement situés sur la console de droite, vers l’arrière. Je les modifie alors facilement tout en observant le travail réalisé. L’Axos évolue sans peiner à 8 km/h aux alentours de 1 500 tr/min. L’hétérogénéité du champ fait varier la profondeur selon le tassement, mais la charrue approche les 20 cm de profondeur. Dans les tournières, son rayon de braquage de 4,3 m le rend maniable. En ajoutant à cela la « direction dynamique », réduisant le nombre de tours de volant de moitié, activable en cabine, le tracteur se manœuvre aisément.

La gamme de tracteurs Axos 3, intégrée entre les Axos 200 et Arion 400, s’équipe désormais d’un moteur FPT à quatre cylindres de 3,6 L. (© L.C.)

Après une semaine aux commandes de l’Axos 3, j’ai apprécié sa simplicité de prise en main. La bonne visibilité qu’il procure sur l’avant est un réel confort pour une utilisation au chargeur. Malgré sa cabine et son pont avant non suspendus, il s’est montré confortable, sans faire de miracle pour autant. Son gabarit réduit et sa bonne capacité de relevage et de traction en font un réel allié polyvalent pour les fermes en polyculture-élevage.

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