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Essai tracteur  Valtra A115 : À mettre entre toutes les mains

Le Valtra A115 et son chargeur G4 semblent nés ensemble. Ce binôme s’avère parfaitement adapté à la manutention.
Le Valtra A115 et son chargeur G4 semblent nés ensemble. Ce binôme s’avère parfaitement adapté à la manutention. (©Pierre Peeters)
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Avec ses 115 ch, le tracteur A115 se positionne au cœur de la série A5 de Valtra, dont les puissances s’échelonnent de 75 à 135 ch. Nous avons profité de l’essai des presses à balles rondes de cet été pour tester sur le terrain ce tracteur équipé d’un chargeur frontal, pour ramasser les balles de paille.

Simple et pratique. Voilà comment se définit la série A5 de Valtra. Elle compte les plus petits modèles standards du constructeur finlandais. Ceux-ci s’échelonnent de 75 à 135 ch. Ils profitent d’un équipement simple, répondant à la plupart des applications d’un tracteur de cour de ferme. Pour les utilisateurs à la recherche d’une dotation plus riche, il faudra se tourner vers la série G5. Le modèle A115 de notre essai coche l’option de la transmission HiTech 4, une semi-powershift comptant quatre gammes et quatre rapports sous charge. Celle-ci est proposée sur les modèles A105 et A115, en plus de la traditionnelle boîte mécanique 12/12. À bord, l’aménagement de la cabine ne déborde pas de fioritures. Le tracteur affiche clairement sa vocation utilitaire. Pour autant, la finition s’avère soignée, à la hauteur des standards de la marque. Ici, pas d’écran, mais un simple afficheur monochrome disposé dans le tableau de bord. À l’aide d’un pavé à touches disposé à côté de la colonne de direction, il permet d’effectuer un certain nombre de réglages, en particulier ceux de sa transmission, afin d'en personnaliser le comportement. Rien n’est plus simple que de conduire le A115. Il suffit d’engager l’inverseur dans un sens ou dans l’autre, ce qui permet au passage de desserrer le frein de parking, commandé par ce même inverseur. Une poignée fixe sur la console de droite comporte deux basculeurs, l’un pour les gammes, l’autre pour les rapports sous charge.

Lesté d’environ 10 t de paille, le Valtra exprime tout son potentiel sur la route, fort de son gros moteur de 4,4 L. © Pierre Peeters

Le chargeur du bout des doigts

Ce tracteur a beau s’avérer simple, il n’en néglige pas pour autant le confort de son conducteur. Installé dans le siège, le joystick de pilotage du chargeur frontal tombe sous la main. Sa progressivité offre une grande précision. Un filet de gaz permet d’obtenir des mouvements un peu plus rapides. J’ai pu me rendre compte de l’efficacité de ce tracteur lors de nos essais comparatifs de presses à balles rondes à chambre variable. Affecté au ramassage des balles, j’ai attelé au Valtra un plateau fourrager de 10 m et me suis rendu dans les parcelles de paille. Lors du chargement, avec deux balles sur le pique-botte, soit près de 1 t, le tracteur reste stable malgré l’absence de lestage à l’arrière. Cependant, son pont avant fixe me fait regretter la souplesse offerte par la suspension des modèles supérieurs. Il faut voir le Valtra A5 comme un tracteur destiné avant tout à travailler dans la cour de la ferme, par exemple pour charger ou entraîner une mélangeuse. Il s’aventurera à l’occasion hors des bâtiments d’élevage pour donner un coup de main à ses aînés. Ceci ne veut pas dire qu’il peine à faire le travail, bien au contraire. Sur la route du retour, son moteur, fort de sa généreuse cylindrée de 4,4 L, montre une certaine détermination à tirer la charge, grâce à son couple disponible dès 1 200 tr/min. Sa boîte de vitesses s’avère bien étagée pour exploiter les capacités de son moteur. En charge, le bruit qu’elle émet se montre néanmoins omniprésent dans la cabine, ce qui gâche quelque peu l’expérience de conduite.

Bien qu’il soit plutôt destiné à travailler dans la cour de ferme, le A115 semble parfaitement dans son élément, au milieu de cette parcelle. © Pierre Peeters

Tout pour bien travailler

Les ingénieurs de Valtra ont privilégié la facilité de prise en main lors de la conception de ces tracteurs de la série A. Cela se sent, par exemple, par le positionnement des commandes, regroupées sous la main au niveau de la console latérale. La commande de montée et de descente du relevage est placée sous le pouce, tandis que le réglage de sa hauteur de travail tombe sous les doigts. Les engagements du pont avant et du blocage de différentiel se trouvent juste à côté. Tous les interrupteurs concernant l’éclairage et les automatismes de transmission prennent place dans le montant droit. Les trois distributeurs à commande mécanique voient leurs leviers disposés près de la porte vitrée. Ils sont identifiés par des couleurs rappelées sur leurs bouchons à l’arrière. Dans la liste des équipements disponibles, citons la suspension de cabine à ressorts. Le tracteur peut également recevoir un relevage avant, moyennant un passage par le Studio Unlimited, l’atelier de personnalisation du constructeur que l’on ne présente plus. Celui-ci peut également monter à la demande une prise de force frontale, un quatrième distributeur, une ligne hydraulique avant, un système de graissage centralisé ou encore des équipements propres au travail forestier. Les utilisateurs les plus exigeants pourront commander une couleur différente de celles que propose le catalogue, faire installer une caméra et même bénéficier d’un intérieur en cuir. De son côté, le chargeur frontal peut prétendre à un dispositif de pesée.

Attention aux passages de pulvé ! Sans suspension de pont avant, cela peut secouer lorsque l’on arrive trop vite. © Pierre Peeters

Tracteur et chargeur font la paire

À l’usage, on jurerait que le tracteur et le chargeur ont été développés ensemble. Ceci n’est pas totalement faux, vu le long partenariat entre Valtra et Ålö. Notre modèle d’essai reçoit un chargeur G4. Ce dernier atteint une hauteur de levage de 3,79 m à l’axe de rotation de son tablier et peut soulever une charge de 1 290 kg sur toute sa course. Le brancard large de 1 040 mm offre une bonne visibilité vers l’avant, sans trahir le gabarit compact du A115. L’absence de parallélogramme sur notre modèle essayé impose de prendre l’habitude de remettre à niveau le pique-botte lors de la levée du chargeur, afin de garder les fourches horizontales. Cependant, ce type de chargeur autorise des angles de cavage et de bennage supérieurs à ceux des chargeurs dotés d'un parallélogramme mécanique, plus couramment rencontrés. Pour protéger sa calandre, le tracteur s’équipe de deux cornes, disposées de part et d’autre de son capot, à l’avant. L’absence de barre transversale facilite l’accès au compartiment moteur, d’autant plus que la batterie et le filtre à air se tiennent en position frontale, juste devant le bloc de refroidissement. Concernant l’entretien, la présence du chargeur impose de passer derrière son bâti pour atteindre les filtres des deux côtés du moteur. Enfin, tout ceci n’entame pas ma satisfaction d’avoir essayé ce petit tracteur. Celui-ci saura, j’en suis sûr, déployer des trésors de polyvalence dans une exploitation d’élevage grâce à son petit gabarit et à ses capacités lui permettant de s’essayer aux travaux hors de la cour de ferme.

Le brancard large de 1,04 m procure une excellente visibilité lors du chargement de la remorque. © Pierre Peeters
Le chargeur étant dépourvu de parallélogramme, il faut s’habituer à remettre les fourches à niveau. © Pierre Peeters

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