John Deere 9RX 640 : le moteur maison est il plus efficace que le Cummins ?

Un moteur maison

Précédemment motorisé par un Cummins de 15 L de cylindrée, le 9RX abrite désormais un moteur maison. Notre tracteur d'essai, le 9RX 640, embarque un John Deere JD 14X. Ce six-cylindres de 13,6 L utilise un turbo à géométrie fixe et une wastegate pour développer 691 ch, au lieu de 670 ch pour le modèle 9620 RX qu’il remplace dans la gamme. Ce bloc perd en cylindrée par rapport à son prédécesseur mais gagne en réserve de couple. Celui-ci atteint en effet le chiffre impressionnant de 2 954 Nm. Un changement remarqué lors de notre essai et validé en particulier à bas régime par l’agri-essayeur, propriétaire d’un 9620 RX. Pour la dépollution, ce moteur se conforme à la norme Stage V à l’aide d’un filtre à particules, d’un catalyseur DOC, d’une vanne EGR et d’un système SCR utilisant de l’AdBlue. Le carburant est puisé dans un réservoir de 1 490 L prenant place derrière la cabine. Celui-ci présente une jauge visible depuis la cabine. Sa conception en « U » avec deux reniflards lui permet de se remplir uniformément. Son capuchon se situe en hauteur, mais une plateforme sécurise le remplissage. Le bouchon pour l’AdBlue est quant à lui placé en bas du tracteur, au niveau du marchepied, le réservoir offrant une contenance de 120 L. Pour le refroidissement, le fabricant utilise un ventilateur entraîné hydrauliquement. L’ouverture de l’énorme capot monobloc est assistée par une poignée ainsi que par une double articulation, contrairement aux modèles antérieurs qui n’ont pas d’assistance. Le premier radiateur, monté sur charnières, s’ouvre pour laisser accès au suivant afin d’en faciliter le soufflage. La jauge servant à contrôler le niveau d’huile moteur et le bouchon de remplissage se situent derrière une trappe, sur le côté gauche. Le filtre à air est accessible à l’entrée de la cabine. L’ajustement du jeu des soupapes est désormais automatisé, ce qui réduit le bruit général émis par le moteur. Le train d’engrenages, désormais intégré directement dans le bloc en fonte, prend place à l’arrière du moteur dans l’objectif, ici aussi, de réduire les émissions sonores.

L’ouverture du lourd capot monobloc est assistée par une double articulation, et une poignée facilite sa manipulation. (© L.C.)

Le radiateur monté sur une charnière s’ouvre sur le côté. Le ventilateur de refroidissement est entraîné par un moteur hydraulique. (© L.C.)

La jauge de l’huile moteur prend place à côté du bouchon de remplissage, derrière une trappe sur le côté gauche du tracteur. (© L.C.)

On a aimé

- L’ouverture du capot assistée et la présence d'une poignée.

- Le couple disponible à bas régime.

- La réduction du bruit

Transmission connue

Le John Deere 9RX 640 s’équipe d’une transmission full-powershift maison conçue aux États-Unis, à Waterloo. Baptisée « e18 », cette boîte de vitesses offre au conducteur 18 rapports en marche avant et 6 en arrière. Si elle est limitée à 25 km/h pour son homologation européenne, elle est pourtant, dans son habitat naturel (l’Amérique du Nord), capable d’atteindre les 40 km/h. La transmission de la puissance vers les essieux avant et arrière est assurée par des cardans. Pour l’essieu arrière, un arbre à cardans est disposé entre les deux parties du tracteur. L’articulation au centre, dédiée à la direction, est assurée par deux vérins hydrauliques. La gamme 9RX se démarque de la concurrence par la conception de ses trains de chenilles triangulaires. La grande couronne (barbotin) de 900 mm de diamètre assure un entraînement positif de la chenille crantée à l’intérieur. Ce barbotin reçoit des racleurs pour maintenir sa propreté et son efficacité. Au sol, le constructeur installe deux galets tendeurs avec deux galets centraux. Leur écartement est assuré hydrauliquement par un vérin. Celui-ci reçoit des raccords de type push-pull pour faciliter le branchement d’un flexible afin d'injecter la graisse assurant la mise en tension de la chenille. Deux largeurs de train roulant sont disponibles, de 760 ou 915 mm. Avec le second, le tracteur dépasse les 3 m de largeur hors tout. Les chenilles, fournies par Camso, se déclinent en deux modèles, les 3500 ou 6500 Ag. Le freinage de l’outil attelé est assuré par une simple ligne hydraulique pour notre modèle d’essai mais sera en double ligne dès 2025 pour se conformer à la réglementation. John Deere propose l'installation d'une prise de force en option, avec un seul régime disponible de 1 000 tr/min.

La jauge de l’huile moteur prend place à côté du bouchon de remplissage, derrière une trappe sur le côté gauche du tracteur. (© L.C.)

La couronne d’entraînement de 900 mm de diamètre est conçue pour accueillir les crans et entraîner positivement la chenille. (© L.C.)

Au niveau de l’articulation, un arbre à cardans transmet le mouvement vers le pont arrière. (© L.C.)

On a aimé

- Deux largeurs de chenilles possibles.

- L'imposante surface au sol grâce aux quatre chenilles.

On a moins aimé

- Un seul choix de transmission.

L’hydraulique à la carte

Pour les nouveaux modèles de sa série 9RX, John Deere propose deux systèmes d’alimentation hydraulique. De série, le tracteur reçoit une pompe à débit variable load sensing simple, délivrant un débit maximal de 208 L/min. En option, une seconde pompe, elle aussi à signal de charge, complète la première pour offrir un débit maximal de 416 L/min. La ou les pompes alimentent de 4 à 8 distributeurs à l’arrière du tracteur. L'utilisateur a le choix entre deux tailles de raccord – 12,7 ou 19 mm – pour permettre l'adaptation des outils présents dans son parc. Sur ces 9RX de dernière génération, la pompe de gavage voit sa capacité grimper, passant de 54 à 75 cm³, afin que la ou les pompes hydrauliques des distributeurs puissent maintenir un débit plus élevé à des régimes moteur inférieurs. Le fabricant s’appuie sur un nouveau capteur d’inclinaison du plateau oscillant pour surveiller le débit et la pression hydrauliques, et ajuster le régime moteur à la demande. Le niveau d’huile hydraulique partagée avec le relevage, dans un réservoir de 235 ou 242 L, se contrôle à travers une jauge visible depuis l’extérieur, au niveau de l’articulation du tracteur. Le bouchon de remplissage prend place juste à côté et se veut accessible, à condition d’avoir articulé le tracteur en conséquence. Pour l’attelage, le 9RX reçoit une barre oscillante de catégorie 5. Cette dernière peut être transformée en catégorie 4 à l’aide d’un réducteur. En option, l’Américain propose d’installer un relevage arrière d’une capacité de 6 800 ou 9 000 kg avec un contrôle d’effort.

De série, le tracteur reçoit une barre oscillante de catégorie 5. Un adaptateur peut également la transformer en catégorie 4. (© L.C.)

On a aimé

- La possibilité d’avoir un débit hydraulique réduit.

- L’installation possible d'un relevage.

On a moins aimé

- L'accès difficile aux distributeurs en présence du relevage.

- L'huile partagée.

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Loris Coassin

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