Un peu comme la Golf chez Volkswagen, les générations de pulvérisateurs traînés Meteor chez Evrard se succèdent, sans changer de nom ni la recette qui a fait leur succès depuis leur lancement, il y a plus de 20 ans.
Un châssis sans faille
L’état d’usure de l’anneau du timon d’attelage donne une première indication sur l’intensité d’utilisation du pulvérisateur traîné, notamment la fréquence de ses trajets routiers. Pour limiter cette usure, la boule d’attelage de type K80 se démocratise, notamment sur les modèles de grande capacité.

Vérifiez la présence de tous les équipements de sécurité, telle la protection du cardan à grand angle homocinétique. Inspectez les éventuelles fissures au niveau du châssis et contrôlez visuellement les soubassements, entre autres les passages des tuyaux de pulvérisation et ceux des faisceaux électriques, le bouchon de vidange de la cuve principale…

Le niveau d’usure des pneumatiques donne également une bonne indication sur le nombre d’heures réalisé sur la route. Faites un contrôle du fonctionnement des éclairages routiers et des feux de rampe.

Vanne de régulation et manomètres visibles depuis la cabine
L’Evrard Meteor accède à deux types de pompes : centrifuge ou à pistons membranes. Sur la première, vérifiez le niveau d’huile du carter du multiplicateur. Sur la seconde, soyez attentif à un éventuel bruit de claquement, synonyme de destruction interne.

Depuis l’avant de l’appareil, examinez le manomètre et la position de son aiguille, au niveau 0, ainsi que la couleur de son liquide. Si ce dernier n’est pas transparent, cela indique une pollution du circuit par la bouillie. Au niveau du poste de mise en œuvre, manœuvrez les vannes d’aspiration et de refoulement afin de déceler de possibles points durs ou jeux.

Manipulez la trémie d’incorporation et assurez-vous de la présence et de l’état de tous ces accessoires : rince-bidons, rampe de nettoyage intérieur, système Venturi… Inspectez ici les tuyaux ainsi que les vannes afin de déceler d’éventuelles fuites de bouillie.

La couleur blanche des cuves facilite l'inspection
Le Meteor d’Evrard étant équipé de cuves de couleur blanche, la moindre fissure se détecte immédiatement car les produits phytosanitaires auront laissé une trace le long de sa paroi externe. Depuis le trou d’homme, contrôlez l’intérieur de la cuve principale : sa propreté, la jauge ainsi que le système de rinçage. Inspectez l’état de la cuve de rinçage et du bidon lave-mains.

Vérifiez la présence de tous les équipements de protection de l’environnement, tel l’enrouleur. La tendance à la diminution des quantités d’eau pulvérisées, jusqu’à 50 L/ha, connue il y a dix ans semble avoir disparu au profit d’un retour à des volumes de l’ordre de 110 ou 120 L/ha, en raison, notamment, des conditions d’application.

Préférez donc, pour faciliter la revente, un modèle doté d'une cuve de 3 000 ou 4 000 L et d’une rampe de plus de 30 m de large à un pulvérisateur de 2 500 L et de 24 m. De plus, une grande capacité de cuve, outre qu'elle présente un intérêt pour l’engrais liquide, réduit le temps passé au remplissage et sur la route.
Les articulations de rampe à contrôler

La rampe, conçue en aluminium ou en acier, s’ajuste en hauteur à l’aide d’un parallélogramme animé par deux vérins hydrauliques. Décelez la présence éventuelle de fuites ou de points de rouille sur les tiges de ces derniers. Inspectez également l’état du système de verrouillage de ces articulations sur la route.

Vérifier la présence de fissures au niveau de la rampe, l’état de ses articulations et de ses points de pivot. Soyez également attentif aux fuites ou au piquage des vérins de la géométrie variable et de repliage. Tous les crochets de verrouillage doivent être fonctionnels, et la rampe bien alignée lorsqu’elle est dépliée.

Si les demi-rampes, à deux ou trois bras, ne se situent pas dans le même axe, les points de pivot sont usés et devront être changés. Contrôlez la présence de tous les jets et d’un jeu de buses, ainsi que l’état des lignes d’alimentation de la pulvérisation et de celles d’air assurant la coupure pneumatique des porte-jets.

Sixième génération de Regulor
Attelez l’appareil à un tracteur et testez l’ensemble des fonctions du boîtier, tels les mouvements de la rampe ou le fonctionnement de l’essieu suiveur.

Le terminal donne l’indication du nombre d’hectares travaillés. En augmentant ou en diminuant le débit, vous vérifierez le bon état de marche de la vanne de régulation DG, visible à l’avant de l’appareil, depuis la cabine du tracteur.

Certains modèles de Meteor peuvent être dotés d’une poignée multifonction assurant, notamment, les mouvements de la rampe. Testez le fonctionnement manuel de la coupure des tronçons.
AVIS D'EXPERT
ÉRIC LUTIGNEAUX, responsable technique chez Artois Motoculture, concessionnaire dans le Nord et le Pas-de-Calais
« Comme bon nombre de machines d’occasion, l’état du pulvérisateur, au premier coup d’œil, donne une bonne appréciation de l’état d’usure de l’appareil. Mais ne pas se limiter au seul critère de propreté, car il existe aujourd’hui des produits de nettoyage particulièrement efficaces permettant d’obtenir un pulvérisateur parfaitement propre. Le passage obligatoire sur un banc de contrôle de pulvérisation, tous les cinq ans, donne une excellente information. Il témoigne notamment de probables défaillances en matière de débit des buses, de régulation et de filtration, ou de la pompe. Il assure également le contrôle de l’état général et la présence de tous les équipements de sécurité. Globalement, le nombre d’hectares travaillés, affiché sur le boîtier en cabine, donne une meilleure information que son année de fabrication. Un pulvérisateur se détériore dans deux conditions : au travail lors de la pulvérisation et sur la route. Préférez donc un modèle doté d’une suspension d’essieu qui se revendra mieux. De même, pour faciliter la revente, optez pour des équipements tels que l’essieu suiveur ou encore la circulation par retour. Les rampes à trois bras sont, elles aussi, davantage plébiscitées que celles à deux bras pour leur encombrement plus faible au transport. Dans tous les cas, préférez un achat en concession afin de bénéficier d’une mise en route et d’un conseil technique sur le choix et la présence de tous les équipements. »
CALENDRIER DES ÉVOLUTIONS
1997
Lancement du pulvérisateur traîné Meteor avec :
- cuves de 2 500, 2 800, 3 400 et 4 100 L ;
- boîtier de régulation Regulor 4 (Agrotronix) ;
- suspension mécanique d’essieu.
1998-2002
Lancement de l’essieu suiveur.
Arrivée de la cuve en polyéthylène rotomoulé.
Lancement de la poignée multifonction.
2003
Lancement du Meteor Plus avec :
- cuves de 2 800, 3 400 et 4 100 L ;
- boîtier de régulation Regulor 5 ;
- vannes de mise en œuvre multivoies ;
- nouveau cadre LPA2 pour rampes à deux bras, de 24 à 36 m.
2006-2008
Arrivée de la coupure de tronçons Rinex ASC200.
Lancement du modèle 5400.
2010
Montage de la rampe en aluminium B3 (Pommier), de 32 à 48 m.
Lancement du cadre LPA5 avec antifouettement indépendant et dépliage synchronisé.
2011
Nouveau design des cuves 3500 et 4200 pour intégration des rampes B3.
Boîtier de régulation Regulor 6 avec technologie bus CAN.
Relevage de rampes renforcé.
Gyroscope pour commander l’essieu suiveur.
Incorporateur TurboFiller.
Premier système de sélection automatique de buses Opti-Spray.
2013-2015
Montage de la rampe en aluminium Slim B3, de 28 à 33 m.
Lancement du modèle 6800.
Norme Isobus sur les boîtiers de régulation Regulor.
Système de sélection automatique de buses Duo-Spray.
Finition BlueLine sur tous les Opti et Duo-Spray.
2018
Nouveau cadre de rampe LPA6.
Lancement du suivi de sol AutoTerrain.