Succédant aux Combi Pack reconnaissables entre toutes avec leurs capots taillés à la serpe, les Comprima C de Krone bénéficient d’un design plus flatteur ainsi que d’un grand nombre d’évolutions. Cette famille de presses-enrubanneuses réunit deux technologies : la chambre variable CV 150 XC et la chambre fixe à diamètre variable CF 155 XC. Nous nous intéressons ici à cette dernière. Je suis allé à la rencontre de Jean-Luc Maison, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles installé à Saint-Bonnet-le-Courreau, dans le département de la Loire. Déjà équipés de presses à balles rondes et à haute densité de la marque, lesquelles sont enrubannées à poste fixe, cet exploitant et son frère ont opté en 2014 pour ce combiné presse-enrubanneuse afin de simplifier leur logistique de chantiers. Florent Imbach, inspecteur technique pour Krone, est venu apporter son expertise afin de vous aider à déceler les meilleures affaires sur le marché de l’occasion.
Premier contact avec la machine
Les presses-enrubanneuses Krone CF 155 XC reposent sur un châssis supportant l’ensemble des organes. Aucun problème particulier n'est à signaler de ce côté. Prenez tout de même le temps d’inspecter cette structure afin d'y déceler d’éventuelles fissures, casses et autres réparations plus ou moins bien réalisées. Le châssis repose sur quatre roues, réparties en deux boggies. Le constructeur ne propose pas de système d’essieu suiveur. Pour les machines effectuant de longs trajets sur la route, ceci peut se traduire par une usure plus importante du train de pneumatiques arrière par rapport à l’avant. Vérifiez également la compatibilité du système de freinage avec celui du tracteur que vous envisagez d’utiliser. En effet, Krone propose de série un dispositif à double ligne pneumatique mais monte, en option, une simple ligne hydraulique. De même, plusieurs types d’attelages, à anneau ou à boule de type K80, sont proposés. Terminez votre inspection par la carrosserie afin de repérer d’éventuelles fissures ou des signes d’usure au niveau des charnières et des loquets des capots latéraux.



Un système unique sur le marché
La chambre fixe à diamètre variable de la Comprima CF 155 XC peut former des balles de six dimensions différentes, de 1,25 à 1,50 m, par paliers de 5 cm. La sélection entre ces différentes dimensions s’opère grâce à deux axes à déplacer le long de tubes percés de chaque côté de la chambre. Un gros rouleau inférieur porte la balle pendant sa formation. Contrôlez l’état de ses roulements, qui supportent des efforts importants, principalement avec des fourrages verts. Ce rouleau est complété par deux éléments plus petits sur l’avant de la chambre, facilitant notamment l’entraînement du filet. Ceux-ci s’avèrent sensibles aux corps étrangers, en particulier les pierres, qui risquent de tordre leurs barrettes horizontales ou leur racleur fixe. Après avoir ouvert la porte de la presse et actionné son verrouillage de sécurité, inspectez l’intérieur de la chambre. Contrôlez également l’état des sangles NovoGrip supportant les barrettes de pressage. « Sur les presses à chambre fixe, ces sangles se trouvent à l’extérieur de la chambre de pressage, alors que, sur les chambres variables, elles sont à l’intérieur, détaille Florent Imbach. Elles sont donc moins exposées dans le cas présent. » Enfin, vérifiez le bon état de toutes les barrettes. Celles-ci pourraient se tordre en cas de rencontre avec un corps étranger.



Des chaînes et des pignons
La chaîne cinématique de la presse Comprima s’avère relativement simple. Elle repose sur un boîtier principal recevant la puissance depuis la prise de force du tracteur. Celui-ci répartit l’effort entre les deux côtés de la chambre de pressage : à gauche pour l’animation des rouleaux et barrettes formant les balles, à droite pour l’entraînement du pick-up et du rotor de coupe. Des chaînes assurent ensuite la transmission du mouvement jusqu’aux différents organes. Contrôlez leur état, leur tension, et vérifiez le bon fonctionnement de leur système de lubrification. La pompe à huile se situe sur le flanc gauche de la presse et est activée grâce à un excentrique vissé sur le pignon d’entraînement principal. En modifiant sa position, il est possible de faire varier le débit d’huile. Inspectez également les pinceaux, qui doivent effleurer les chaînes afin d’y déposer le lubrifiant. Vérifiez également l’état du pick-up. Si ce dernier ne nécessite pas d’entretien, en raison de l’absence de cames, il pourrait néanmoins avoir subi de mauvais traitements, au niveau des dents ou des garants, sur des sols irréguliers ou en présence de corps étrangers. Le rotor d’alimentation et son système de coupe, à 17 ou 26 couteaux, réclament eux aussi toute votre attention. Notez qu’il est possible de ne travailler qu’avec la moitié des couteaux et d’alterner les deux groupes afin de prolonger le temps de travail avant l’affûtage.



Deux satellites et la télé-vision
Derrière la presse, la table d’enrubannage réceptionne les balles fraîchement formées afin de leur appliquer plusieurs couches de film. Deux rouleaux de film, hauts de 750 mm, prennent place de chaque côté d’une arche métallique suspendue à un cadre s’avançant au-dessus de la table d’enrubannage. Un moteur hydraulique, alimenté par une centrale embarquée, permet la mise en rotation des dérouleurs de film. Accordez-lui donc toute votre attention, car il peut montrer des signes de faiblesse. Veillez également aux palpeurs, dont la mission consiste à détecter la présence de la balle sur la table d’enrubannage. « Il arrive que leur tige en acier se casse si une balle tombe dessus », admet Florent Imbach. Souvent, les utilisateurs de Comprima CF 155 XC installent une ou deux caméras, achetées indépendamment, afin de veiller au bon fonctionnement de l’enrubanneuse, puisque la presse obstrue totalement la vue depuis la cabine. La machine de Jean-Luc Maison en compte deux : l’une braquée sur la table d’enrubannage et l'autre permettant de surveiller la dépose de la balle au sol. De plus, l’agriculteur a adapté une barre latérale visant à retenir les balles dans les forts dévers afin de leur éviter de dévaler la pente.



Avis d'utilisateurs

« Nous avons acheté cette presse-enrubanneuse Krone Comprima CF 155 XC en 2014. Jusque-là, nous faisions les balles avec une presse simple, puis nous les enrubannions en poste fixe. Notre projet de départ consistait à revendre la presse pour réaliser tous les travaux avec la machine combinée. Cependant, le débit de chantier de cette dernière s’avère parfois moins élevé, en particulier dans les parcelles en pente, lorsqu’il faut effectuer de nombreuses manœuvres pour déposer les balles. Nous avons donc gardé notre ancienne presse. De plus, lorsque nous n’emballons pas les balles sous film, nous devons les faire basculer sur la table d’enrubannage avant de les déposer, ce qui fait perdre un peu de temps. La Comprima CF 155 XC se conduit assez facilement sur les terrains plats mais demande une bonne prise en main dès lors que le relief se complique. Je préfère que ce soit toujours le même chauffeur qui s’en serve. En plus, avec l’habitude, il sait exactement où se trouvent tous les graisseurs et gagne du temps lors de l’entretien quotidien. Nous n’avons pas connu de pannes avec cette machine, mais nous n’avons fait que 8 900 balles en six saisons, ce qui est relativement peu. Ce modèle présente deux inconvénients : la position basse du pick-up et l’absence d’essieu suiveur. Pour le premier point, nous avons préféré atteler la presse assez haut afin de passer plus facilement les petits talus ou les fossés à l’entrée des parcelles. Du coup, le support du pick-up se retrouve un peu trop à la verticale et a tendance à piocher davantage. Le second point, avec les quatre roues toujours alignées, oblige à être vigilant lors des demi-tours, en particulier si le sol est humide. Le ripage des essieux peut arracher la motte. C’est pourquoi nous préférons prendre un andain sur deux ou trois, et faire plusieurs tours, plutôt que de tourner court. En dehors de cela, cette machine s’avère performante. Nous affûtons les couteaux tous les jours en utilisant une moitié du groupe de coupe par demi-journée. J’aimerais que ceux-ci puissent se démonter en tirant leur support sur le côté, comme c’est le cas sur les remorques autochargeuses, plutôt que de devoir se glisser sous la presse pour réaliser cette opération. Nous utilisons un disque à lamelle monté sur une meuleuse. L’idéal serait une machine d’affûtage à l’eau, qui limiterait l’usure et garantirait un bon angle pour le profil coupant. Il faut aussi veiller à ce que le réservoir d’huile des chaînes ne soit jamais vide, sous peine de les endommager rapidement. Je recycle l’huile de la transmission à variation continue issue des tracteurs. En effet, son indice de viscosité correspond parfaitement et, après l’avoir filtrée, elle s’avère suffisamment propre pour lubrifier les chaînes. Lorsque le système de liage est bien réglé, je conseille d’utiliser toujours la même marque de filet afin d’éviter les mauvaises surprises pendant la saison. Enfin, concernant l’enrubanneuse, nous préférons un pré-étirage à 70 %, mais, lorsqu’il fait chaud, le film peut devenir cassant, alors nous passons à 50 %. Le système permet de terminer le cycle d’enrubannage avec le bon recouvrement lorsqu'une des bobines est terminée ou que le film vient à rompre. Ceci est très pratique, car nous ne descendons ainsi de cabine qu’une fois pour changer les deux rouleaux. »
Calendrier des évolutions
1977
Première presse à balles rondes Krone à chaînes et barrettes.
1997
Premier combiné d’enrubannage CombiPack.
2007
Sortie du pick-up sans cames et du rotor de coupe Xcut. Mise au point du système à sangle NovoGrip en remplacement des chaînes et lancement du combiné version Comprima.
2013
Krone dévoile l’Ultima, une presse-enrubanneuse non-stop ne nécessitant pas d’arrêt pour décharger la chambre de pressage.
2019
Première présentation du combiné d’enrubannage Comprima Plus, une presse-enrubanneuse de nouvelle génération visant plus de débit et de densité.