Login

Etude matériel d'occasion Tonne à lisier Pichon TCI : quels sont les points à vérifier avant un achat ?

Outil polyvalent par son autonomie de remplissage et de vidange, la tonne à lisier d’occasion nécessite une attention particulière sur certains éléments, à l’image du compresseur ou du bras de pompage. Afin de vous apporter des clés avant l’achat d’un matériel de seconde main, nous nous sommes rendus à la concession Pagot Caput, dans la Haute-Saône, afin d’étudier deux modèles TCI de 11 350 L du constructeur Pichon présents sur parc. François Poirot, responsable occasion pour ce concessionnaire, nous donne également son avis d’expert.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Châssis, cuve et pneumatiques

La première chose à contrôler est bien évidemment l’état général de la tonne à lisier Pichon. S’il n’y a pas de compteur sur la machine, demandez à son ancien propriétaire une estimation du nombre de tonneaux épandus chaque année. Vérifiez l’état des soudures du faux-châssis et de la cuve. Contrôlez l’état de l’essieu et, en vous glissant sous la tonne, vérifiez bien que les freins n’ont pas chauffé. Une peinture noircie ou absente sur les tambours de frein témoigne d’un souci majeur à ce niveau. Si la machine est attelée à un tracteur, il est impératif de tester le freinage pour intervenir sur les chantiers en toute sécurité. Pensez également à vérifier la présence de tous les boulons de serrage des roues. Dans le cas d'une machine à deux ou trois essieux, jetez un œil aux suspensions. Contrôlez aussi l’état des lames et des brides de la suspension à ressorts de la flèche. Terminez par l’attelage, avec l’état général de la flèche et de l’anneau avant de passer aux pneumatiques. Sur une machine à simple essieu, ces derniers assurent la « suspension » par l’écrasement de la structure. Bien que la bande de roulement puisse être encore bonne, la carcasse a pu souffrir. Au-delà de dix ans, un renouvellement des pneumatiques est à prévoir. Enfin, pensez à regarder sur la cuve la date de fabrication de la machine. Après 2013, tout véhicule attelé doit être homologué et disposer d’une carte grise qui suit la vie de la machine. 

Contrôlez bien l’état de l’anneau d’attelage, du timon et des soudures du demi-châssis et du tonneau qui encaissent les charges de la tonne à lisier.

 

Vérifiez l’essieu, ne devant présenter aucune amorce de rupture sur le carré plein, et soyez attentif à tout échauffement anormal des freins.
Sur une machine à simple essieu, les pneumatiques jouent le rôle de suspension, si bien que la carcasse souffre énormément. Pensez à les changer au-delà de dix ans de vie.

La pompe, le poumon de la tonne

La pompe à vide, souvent de marque Jurop sur les matériels du constructeur Pichon, permet d’assurer le remplissage et la vidange de la tonne lors de l’épandage, respectivement par dépression et par pression dans la cuve. La vérification de l’état des palettes, situées à l’intérieur, est difficilement réalisable sans un démontage, mais elle est primordiale. Ces dernières ont pu être changées, renseignez-vous à ce sujet. Prenez le temps de regarder le système de lubrification de la pompe. Celui-ci assure justement l’étanchéité entre le corps de cette dernière et les palettes. Une pompe usée ou mal entretenue impliquera vite un surcoût lors de l'entretien. Si la lubrification s'est avérée insuffisante, il faudra en effet la démonter pour en usiner à nouveau le corps, voire la remplacer moyennant plusieurs milliers d’euros. Contrôlez l’état du vérin servant à inverser son fonctionnement. Idéalement, testez-le si la machine est attelée à un tracteur. Ce sera l’occasion d’éprouver toutes les fonctions hydrauliques de la tonne à lisier. Soyez attentif à l'état de l’arbre à cardans et au niveau d’usure des croisillons, et vérifiez que le double joint homocinétique est bien présent.

Contrôlez, dans la mesure du possible, l’état et le bon fonctionnement de la pompe à vide Jurop, ainsi que son système de lubrification.
La présence d’un compteur sur la tonne à lisier est un bon indicateur vous permettant de connaître précisément le nombre de tonneaux épandus.
Inspectez l’arbre à cardans et son niveau d’usure, et assurez-vous de la présence d’un double joint homocinétique pour travailler dans les courbes.

Un bras sans joint, mais non sans contrôle

Chez Pichon, le bras de pompage est exempt de joint tournant, ce qui limite les frais de maintenance. Néanmoins, il est important de contrôler avec attention plusieurs de ses éléments, à commencer par l’armature du parallélogramme au niveau des articulations. Le vérin hydraulique nécessite un contrôle afin de traquer les éventuelles fuites au niveau du fut. Poursuivez en inspectant l'état des flexibles et des raccords hydrauliques. Le tuyau souple assurant la jonction avec le cône souffre particulièrement de la pression exercée lors de l’accouplement par le vérin du bras de pompage. Si celui-ci est trop endommagé, pensez à le renouveler afin de bénéficier d'une bonne connexion et d'une étanchéité parfaite avec le cône. Vérifiez la présence de ce dernier et sa compatibilité en termes de diamètre – 150 ou 200 mm – avec la section du bras de pompage de la tonne. Sur ce bras comme au niveau de l’arrière de la cuve, contrôlez l’étanchéité des vannes guillotines. Assurez-vous de la présence de la buse d’épandage arrière. Enfin, vérifiez celle des tuyaux souples et du tuyau plongeur ?? devant accompagner la machine, ainsi que le bon fonctionnement de l’éclairage. 

 

Bien qu’il ne dispose pas de joint tournant, le bras de pompage Pichon nécessite une attention particulière au niveau de son armature.
Contrôlez les axes composant le parallélogramme d’abaissement du bras ainsi que le bon état du vérin et de ses raccords et flexibles hydrauliques.
La vanne guillotine souffre particulièrement de l’abrasion des cailloux et des corps étrangers présents dans le lisier lors de sa fermeture.

Équipements arrière en rétrofit

La société Pichon, propriété du constructeur danois Samson Agro, propose à ses clients d'équiper ses machines d’occasion des outils d’épandage arrière de type pendillard ou injecteurs à patins, quand celles-ci n’en sont pas dotées. Pour cela, le fabricant demande, par l’intermédiaire de son concessionnaire, de remplir un formulaire précis de demande de rétrofit, complété de photos de la machine à équiper. Plusieurs informations telles que le numéro de série, la capacité en litres de la tonne à lisier ou encore les équipements qui la composent doivent être mentionnées. Toutes ces données font ensuite l'objet d'une étude minutieuse pour évaluer la compatibilité de la solution avec la machine d’occasion. Ce travail détermine les possibilités, la largeur et le type d’outil pouvant équiper le matériel. Pichon fournit ensuite le relevage et les diverses pièces reliant l’outil arrière à la tonne à lisier, ainsi que l’éclairage adéquat. 

Le constructeur Pichon propose depuis peu le montage en rétrofit d'un outil d’épandage ou d’enfouissement arrière sur les machines d’occasion.
Des équipements sont ainsi commercialisés après une étude de faisabilité et de compatibilité avec la tonne à lisier, à l’image de ce relevage arrière.
La marque dispose d’un atelier dédié à la fabrication des outils arrière et envoie des kits complets chez les concessionnaires en vue d’un montage en rétrofit.

A lire aussi : Joskin Modulo 2 de 11000 L d’occasion  : une tonne à lisier à la carte

Avis d’expert

François Poirot, responsable occasion à la concession Pagot Caput

« L’aspect général de la tonne à lisier et la présence ou non des tuyaux et raccords donnent un premier avis sur son état. Si elle est équipée d’un compteur, cela peut rassurer le futur acquéreur. À la concession, quand nous reprenons une machine de plus de dix ans, nous renouvelons souvent les pneumatiques et la pompe à vide. Cela permet à l’agriculteur de repartir sur de bonnes bases. Sur des modèles à simple essieu, il est important de bien vérifier l’état de ce dernier ainsi que des soudures du châssis et de la cuve. Ces types de tonnes à lisier, exemptes de suspensions, souffrent plus que des machines à essieu tandem ou boggie. Dans la globalité, ce sont des matériels qui durent bien dans le temps. Comme tout autre équipement, l’important, c’est l’entretien. Une machine bien suivie à l’atelier, que ce soit à la ferme ou par le concessionnaire, tiendra plus longtemps. Enfin, pour les machines construites après 2013, ne pas oublier de demander la carte grise. Elle est obligatoire. »

À la suite du rachat de la marque par le Danois Samson Agro, les tonnes à lisier Pichon arborent une couleur verte "green Pichon", en plus du traditionnel gris de la galvanisation.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement