Ensileuse d'occasion
Claas Jaguar 940 : Une affaire de professionnels
par Florentin Portail20/10/20238 min de lecture
Les Claas Jaguar 900 sont des ensileuses automotrices largement répandues. Nombre d’exemplaires se retrouvent sur le marché de l’occasion. Cependant, tous ne se valent pas. En effet, ces machines requièrent un entretien rigoureux pour rester au top de leurs performances. Nous avons pris conseil auprès de Fabrice Caballud, responsable commercial automoteurs de récolte chez Lagarrigue SAS, dans l’Aveyron.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Des frais faciles à estimer
Avant de vous lancer dans des vérifications approfondies, prenez le temps d’observer l’état général de l’ensileuse. Celui-ci vous donnera une idée assez précise des conditions dans lesquelles la machine a pu travailler. Gardez à l’esprit que les pièces de carrosserie – capots, ailes, éléments de cabine… – coûtent cher. Le remplacement d’une d’entre elles aura un impact sur le prix de vente. Contrôlez également l’état des pneumatiques. En plus de l’usure normale, le poids conséquent des outils portés met leurs carcasses à rude épreuve. Des fissures peuvent apparaître sur les flancs, à proximité des crampons. Des pneumatiques fortement endommagés devront être changés. D’une manière générale, s’ils sont âgés de sept ans ou plus, ils présentent un plus grand risque de détérioration pouvant mener jusqu’à l’éclatement.
Commencez l’inspection des organes de récolte par les rouleaux d’alimentation. Ceux-ci arborent des barrettes qui s’arrondissent au fil du temps. Elles font partie de pièces d’usure. Les rouleaux en eux-mêmes ne doivent présenter ni déformation ni coups, synonymes du passage de corps étrangers. Demandez à faire pivoter la chambre d’alimentation afin de découvrir le rotor. Selon les modèles, ce dernier compte de 20 à 36 couteaux. L’état de leur tranchant s’avère primordial. Des couteaux émoussés limitent le débit de chantier et entraînent une surconsommation de carburant. Le contre-couteau doit lui aussi présenter une arête vive pour un maximum d’efficacité. Notez qu’il comporte deux faces d’usure, autorisant son retournement avant son remplacement. Si possible, lancez un cycle d’affûtage. Ceci vous permettra de vérifier non seulement que le rotor tourne rond et sans bruit suspect, mais aussi que la pierre d’affûtage n’est pas trop usée. Celle-ci, tout comme les couteaux et le contre-couteau, est en principe remplacée de manière préventive dans le cadre d’une révision effectuée par un concessionnaire.
Les machines amenées à récolter du maïs reçoivent un éclateur de grains. Si celui-ci n’est pas monté dans l’ensileuse lors de votre visite, faites tourner ses rouleaux à la main et portez votre attention sur un éventuel ronronnement émis par les roulements. Vérifiez également que les poulies ne sont pas voilées. Placez-vous au-dessus de l’éclateur pour apprécier l’espace entre ses deux rouleaux. Si nécessaire, celui-ci peut se réduire grâce au réglage d’écartement. Une technique consiste à meuler les rainures moins usées sur les extrémités, donc plus hautes, afin de finir d’user le centre des rouleaux. Assurez-vous que les ressorts ne sont pas cassés. Sur les éclateurs plus récents, ceux-ci laissent place à des modèles plus compacts et moins fragiles. À l’aide d’un levier, contrôlez l’absence de jeu au niveau des paliers de la soufflerie. Traquez les bruits suspects émis par les roulements. Enfin, inspectez la goulotte, notamment sa couronne de rotation et l’intégralité de ses tôles d’usure. Notez que Claas propose plusieurs gammes de pièces, dont les Premium Line, plus chères mais résistant davantage à l’abrasion.
Sous ses capots, la Jaguar 940 loge un moteur à six cylindres d’origine Mercedes-Benz. Ce bloc de 12,8 L développe 520 ch. Il profite de la fonction Dynamic Power, qui modifie la cartographie de puissance en fonction de la sollicitation, afin de limiter les baisses de régime. Le moteur en lui-même requiert seulement un entretien courant, comprenant la vidange et l’échange de ses filtres. Par contre, attardez-vous sur le boîtier supportant la poulie d’entraînement du rotor. Les roulements et le flector dédiés à son entraînement doivent faire l’objet d’un remplacement, en général après environ 3 000 heures de service. La transmission hydrostatique, dont la pompe prend place de l’autre côté du boîtier principal, ne souffre pas de problèmes particuliers. Assurez-vous simplement qu’elle fonctionne correctement et qu’elle ne présente pas de fuite. Certaines ensileuses profitent d’une transmission à quatre roues motrices, ce qui s’avère un avantage dans les régions montagneuses.