Moissonneuse-batteuse
New Holland CX : La révision régulière fait la fiabilité
par Loris Coassin 01/11/2024 10 min de lecture
Les moissonneuses-batteuses de la gamme CX arborent plusieurs configurations de batteurs et nombre de secoueurs. En revanche, quel que soit le modèle, la fiabilité est au rendez-vous, et un entretien suivi est gage de tranquillité pour de longues heures. Pour connaître les points clés à contrôler lors de l’achat d’une CX, nous nous sommes rendus chez Locamoisson, spécialiste gersois dans l’achat-revente et la location de moissonneuses-batteuses.
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La moissonneuse-batteuse conventionnelle CX de New Holland , sur le marché depuis 2001, avait la lourde tâche de succéder aux célèbres TX. Les versions de 2017, inaugurant une nouvelle cabine et une numérotation différente (CX 7 ou CX 8), font leur apparition sur le marché de l’occasion. Pour découvrir les points essentiels à contrôler avant l’achat d’un de ces modèles de machines, la rédaction de Matériel Agricole s’est rendue dans le Sud-Ouest, chez Locamoisson. Ce spécialiste de la vente de matériels de récolte d’occasion offre également un service d’entretien et de réparation de moissonneuses-batteuses. Les mécaniciens de l’atelier ont vu passer des centaines de CX et nous font part de leur expertise.
Entretien et aspect général Lors de la visite pour l’achat de votre moissonneuse-batteuse CX, comme pour toutes les machines, le bilan et le suivi de l’entretien réalisé permettent de diagnostiquer le budget à allouer à la remise en état . « Les CX peuvent tourner 2 000 heures sans problème majeur après chaque révision importante et des révisions ponctuelles toutes les 500 heures » , précise Philippe Sentis, directeur de Locamoisson. Ce dernier évalue d’ailleurs le coût d’une révision complète entre 5 000 et 10 000 €, selon la main-d’œuvre. Surveillez donc le carnet d’entretien avec la plus grande attention et tentez de trouver les points qui manqueraient à l’appel. Ensuite, l’aspect général de la machine donne une idée du traitement qui lui a été réservé. Portez une vigilance particulière aux pneumatiques et surtout à leur année de production , car ceux-ci peuvent se craqueler et faire s’envoler le coût d’utilisation de la machine. Outre l’aspect extérieur de la machine, demander à l’ancien propriétaire un carnet d’entretien détaillé donne une idée sur les points à surveiller lors de la visite. (© L.C.) Sous les capots, un coup d’œil rapide sur les poulies et courroies d’entraînement donne une idée du sort qui a été réservé à la machine. (© L.C.) Les pneumatiques, s’ils sont anciens, sont sujets aux craquelures et hernies, surveiller l’année de production pour éviter une facture gonflée prématurément. (© L.C.) Barre de coupe Il n’est pas rare que l’achat d’une machine s’accompagne de celui d’une coupe adaptée. Les CX sont souvent accouplées à des barres de coupe à tablier variable Varifeed, de New Holland , dont les largeurs varient de 6,1 à 7,2 m, voire plus pour les plus gros modèles. Sur ce point, il y a de nombreuses pièces d’usure, à commencer par les sections et doigts de coupe qui peuvent avoir perdu leur tranchant, manquer à l’appel ou être tout simplement cassés. Vérifiez également la présence et l’état de la lame de secours , logée dans un emplacement dédié, derrière la barre de coupe. Ensuite, pour s’assurer que celle-ci n’a pas rencontré d’obstacles à l’origine de lourds dommages, surveillez le fond de coupe , qui ne doit pas présenter d’irrégularités. En cas de bosses, le flux de récolte pourrait s’en trouver ralenti. Dans le même but, il faudra inspecter avec attention le fond de vis puis l’état des sabots, sous la coupe, ainsi que celui des palpeurs. Sur la vis, les premiers éléments à contrôler sont les doigts escamotables . Assurez-vous tout d’abord de leur présence, puis de l’état du guide plastique qui les entoure. Inspectez ensuite l’intégralité de la vis pour détecter d’éventuelles fissures. Ces dernières se forment souvent au niveau des trappes d’accès et devront être réparées par un soudeur. Au niveau de l’entraînement de la coupe, protégé de l’extérieur par les capots latéraux, la tête de lame assure le renvoi d’angle et l’animation des sections. En l’absence de graisseur, son remplacement est encouragé toutes les 500 heures. Même constat horaire pour les chaînes et leurs pignons, dont le jeu et l’état sont à surveiller avec attention. La courroie ne doit présenter ni craquelures, ni jeu au niveau de ses poulies pour fonctionner correctement. Le remplacement des galets de chemin de came des rabatteurs est également conseillé après 500 heures d’utilisation. L’aspect de la barre de coupe est important. Vérifier l’absence d’impact sur le tablier, la vis, les sabots ou encore les palpeurs permet de s’assurer que la machine n’a pas été brutalisée. (© L.C.) La tête de lame de section sans entretien nécessite un remplacement toutes les 500 heures pour éviter une casse éventuelle en pleine saison. (© L.C.) Vérifier la présence de tous les doigts escamotables et de celle de leur guide en plastique. Dans le même temps, contrôlez l’absence de fissures sur la vis. (© L.C.) Convoyeur et batteur Le convoyeur est la première étape lors de l’entrée du flux de récolte dans la machine. C’est donc le premier à rencontrer d’éventuels corps étrangers et à connaître des bourrages si ceux-là franchissent la barre de coupe. Jetez un œil à ses lattes pour vous assurer qu’elles ne sont pas tordues . Détendez ensuite la chaîne afin de vérifier le jeu entre les maillons, dans les pignons et dans les roulements des rouleaux. À la sortie du convoyeur, la matière passe à travers le batteur. Ici, les vérifications se concentrent sur l’état des battes et sur le maillage du contre-batteur , qui garantissent la bonne séparation de la graine et de sa paille. Une trappe sur le côté de la machine permet d’accéder et donne un bon point de vue sur cet organe. Contrôlez l’état des lattes du convoyeur afin de détecter le passage d’un corps étranger ou de trop nombreux bourrages. (© L.C.) Selon l’état du maillage du contre-batteur, celui-ci devra ou non être remplacé afin d’assurer une séparation correcte du grain et de la paille. (© L.C.) Les battes du batteur sont une pièce d’usure. Leur remplacement est conseillé après 2 000 heures d’après Locamoisson mais un contrôle visuel est encouragé. (© L.C.) Entraînement, secoueurs et caisson de nettoyage Pour les secoueurs comme pour le caisson de nettoyage, le nombre de pièces en mouvement nécessaires à l’entraînement est élevé . En ouvrant les grands panneaux latéraux de la machine, vous aurez accès aux diverses poulies et courroies d’entraînement. L’opération peut s’avérer longue, mais vérifiez l’état des courroies une à une, à la recherche de craquelures ou de fissures. Ensuite, inspectez le jeu des poulies. Pour le caisson comme pour les secoueurs, vous devez contrôler l’état des silentblocs, surtout ceux qui sont logés à l’intérieur. L’un et l’autre seront en bon état si l’axe est au centre du silentbloc. Pour vérifier l’état des grilles, passez derrière la machine, sous le broyeur. Surveillez également l’état des secoueurs, qui peuvent être endommagés à la suite d’un trop grand nombre de bourrages de la machine. Un accès par le haut de la moissonneuse-batteuse offre un bon point de vue pour cette opération. L’arbre à came des secoueurs est lui aussi fragilisé lors des bourrages, pensez à le contrôler en le faisant tourner. Contrôlez l’état des grilles dans le caisson de nettoyage. Celles-ci peuvent être parfois salies par des résidus de culture humides ou même endommagées. (© L.C.) Un regard sur les secoueurs peut être jeté depuis une trappe sur le toit de la machine. Les secoueurs peuvent présenter des anomalies dues à des bourrages importants ou successifs. (© L.C.) Pour contrôler le bon état d’un silentbloc, assurez-vous que l’axe soit bien au centre de la pièce. (© L.C.) Retour à ôtons, élévateur à grains et vis de vidange Connus pour être un point de fragilité sur les CX, les roulements du retour à ôtons se contrôlent en détendant puis en faisant tourner l’entraînement à la recherche d’un éventuel jeu . Si la machine a avalé un nombre important de cailloux, les picots du batteur à ôtons auront subi un niveau d’usure important, un élément à surveiller avec une attention particulière donc. Pour l’élévateur à grains, il faudra inspecter minutieusement la chaîne en la détendant et en contrôlant le jeu entre les maillons. De même, soyez attentif aux pignons. Dans la trémie, assurez-vous du bon état des vis sans fin et de leur axe. À cette fin, vous pouvez contrôler les chaînes d’entraînement et pignons à l’extérieur. La vis de vidange ne doit pas, non plus, présenter d’anomalies. Dans le cas contraire, son remplacement représente quelques heures de main-d’œuvre. Il est possible de contrôler certaines vis sans fin au travers des trappes de vidanges, profitez du contrôle visuel pour vérifier les roulements et paliers. (© L.C.) Contrôlez les godets de l’élévateur ainsi que l’absence de jeu entre les maillons de sa chaîne d’entraînement. (© L.C.) Les picots du batteur à ôtons s’usent bien plus rapidement lorsqu’ils travaillent fréquemment en présence de cailloux ou de pierres. (© L.C.) Broyeur et éparpilleur Avant même de contrôler le broyeur, assurez-vous que la hotte, à l’arrière de la machine, ne présente aucune anomalie. La présence d’impacts peut signifier deux choses : soit la machine a fonctionné dans beaucoup de maïs, soit elle a eu affaire à quantité de pierres, ce qui est rarement un bon traitement. Sur le broyeur, ensuite, vérifiez en premier le bon état des diffuseurs. Puis, dans un second temps, faites tourner le rotor à la recherche de couteaux endommagés. Ce dernier tournant à grande vitesse, un déséquilibrage lié à l’absence d’un couteau peut grandement affecter l’état des roulements et engendrer de fortes vibrations. Enfin, si les couteaux sont usés, tournez-les ou procédez à leur remplacement. Mieux vaut les renouveler tous en même temps pour éviter, là encore, un défaut d’équilibrage du rotor. Les picots du batteur à ôtons s’usent bien plus rapidement lorsqu’ils travaillent fréquemment en présence de cailloux ou de pierres. (© L.C.) Les diffuseurs du broyeur doivent être en bon état pour bien répartir la paille sur la largeur de la machine. (© L.C.) Si vous décidez de remplacer les couteaux du broyeur, mieux vaut tous les changer en même temps afin d’éviter de déséquilibrer le rotor. (© L.C.) Moteur et transmission Dernière étape et non des moindres, faites un tour du côté du compartiment moteur. Cet espace doit être tenu propre face aux agressions des poussières afin d’éviter départ de feu et surchauffe, en particulier du turbocompresseur. Vérifiez les différents niveaux d’huiles – moteur, hydraulique et transmission – grâce aux jauges et œillets prévus à cet effet. Attention tout de même, car certains sont bien cachés. Contrôlez l’état des grilles du radiateur en l’ouvrant. Ici, les intervalles d’intervention, de vidange et de remplacement des filtres ont une importance toute particulière : l’entretien du moteur aura ainsi lieu toutes les 500 heures. Quant à la transmission, inspectez le jeu dans la boîte ou dans les réducteurs en déplaçant simplement la machine. Le compartiment moteur doit être propre et l’intégralité des niveaux doit être correct, sinon, il y a peut-être une fuite. (© L.C.) Le compartiment moteur doit être propre et l’intégralité des niveaux doit être correct, sinon, il y a peut-être une fuite. (© L.C.) À l’intérieur de la cabine, contrôlez l’état de l’environnement de travail, puis démarrez la machine et faites-la fonctionner pour tenter de déclencher d’éventuels codes erreur. (© L.C.) Avis d’expert Philippe Sentis, directeur de Locamoisson (Gers) « Nous sommes spécialistes de l’achat-revente de moissonneuses-batteuses d’occasion et, en particulier, de la marque New Holland. Nous avons vu passer un grand nombre de CX dans la cour. Ces machines ont la réputation d’être à l’aise dans tous les milieux et ont l’avantage de conserver la paille. Si l’entretien hors saison est suivi avec attention, ces moissonneuses-batteuses peuvent survivre un grand nombre d’années sans causer de tort à leur propriétaire au cours des campagnes. Elles sont alors rassurantes, polyvalentes et performantes. » (© L.C.)
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