Occasion : New Holland T6 : Un modèle populaire

La gamme T6 est certainement celle qui connaît un grand succès dans le catalogue des tracteurs de New Holland avec les T7 et T5. De fait, cette série est aujourd’hui bien présente sur le marché de l’occasion. Pour vous aider à flairer la bonne affaire et à y déceler d’éventuels défauts, nous nous sommes rendus chez T3M Lavail, concessionnaire New Holland dans la Haute-Garonne. Éric Ballestrin, responsable occasion, va partager son expertise avec nous, notamment sur les points clés à vérifier lors de l’achat de seconde main d’un de ces engins.

Le T6 représente l’un des tracteurs de cœur de gamme de la marque New Holland. Proposé dans des configurations basiques, notamment avec une simple semi-powershift, le tracteur peut aussi recevoir des équipements complets et plus haut de gamme, à l’image du guidage et de l’Isobus, et disposer de la transmission robotisée Dynamic Command ou de la variation continue Auto Command. En revanche, pour distinguer la bonne affaire de la mauvaise, des points clés sont à surveiller. Pour les connaître et vous aider à les identifier rapidement, nous avons fait appel à la société T3M Lavail et à son responsable occasion, Éric Ballestrin, habitué à la réception et à la préparation de ce modèle plébiscité dans les fermes.

L’aspect global extérieur

Comme d’habitude, lors de l’arrivée sur le site du vendeur, le premier coup d’œil sur l’engin repéré donne un aperçu du traitement qui lui a été réservé au cours de sa vie. Observez tout d’abord l’aspect général de la carrosserie puis, en faisant le tour du tracteur, contrôlez la présence et l’état des ailes, des garde-boue, des grilles de calandre, des carters et des rétroviseurs. Évaluez également l’usure des pneumatiques et vérifiez l’absence de craquelures. Vous pouvez connaître leur année de production grâce au pictogramme mentionnant quatre chiffres sur le flanc (semaine et année). Lors de ce tour de la machine, vous constaterez peut-être d’éventuelles fuites, avant même de vous focaliser sur les différents éléments. Insistez bien sur le contrôle du toit ! Si celui-ci présente des fissures dues à des branches ou à des chutes d’objets, le risque d’infiltration d’eau devient alors important et risque d’endommager les capitonnages et faisceaux électriques. Inspectez ensuite le châssis et les différentes pièces métalliques pour détecter toute présence de rouille, en particulier sur le pot d’échappement. Pour terminer cette rapide appréciation extérieure, notre interlocuteur spécialiste de l’occasion conseille de vérifier l’état puis le fonctionnement des blocs optiques, des phares et des gyrophares, mais aussi la présence des catadioptres et de tous les pictogrammes de sécurité souvent négligés mais bien utiles. Assurez-vous également que les boules, axes et attelages sont bien fournis avec le tracteur.

Surveillez l’état, l’âge et l’usure des pneumatiques. Sur du matériel d’occasion, ceux-ci représentent une partie importante de la valeur de l’engin. (© L.C.)

Sur la carrosserie, les ailes et calandres sont les éléments les plus souvent détériorés : soyez attentif à l’état et au fonctionnement des commandes extérieures. (© L.C.)

Vérifiez la présence des optiques et feux de signalisation, et n’hésitez pas à contrôler le bon fonctionnement des phares de travail. (© L.C.)

En cabine : un oeil sur les capitonnages

Avant de continuer l’inspection du tracteur, faites un premier tour en cabine afin d’évaluer l’état des capitonnages, du plafonnier, et des divers caches et rangements. Examinez ensuite le siège, dont la suspension sera testée lors de l’essai du tracteur en dynamique après avoir vérifié les niveaux du moteur. Vous profiterez également de cet essai pour contrôler l’état des joysticks, des leviers et des différents boutons. Ces derniers peuvent présenter des pictogrammes en partie effacés avec le temps, ne plus s’enfoncer correctement ou encore montrer un jeu ou un durcissement gênant leur utilisation. Pendant que le tracteur tournera, pensez aussi à vérifier le fonctionnement de la climatisation et du chauffage, lesquels doivent envoyer de l’air très froid ou très chaud rapidement après leur activation – pour la première, quelques dizaines de secondes, et, pour le second, lorsque le moteur sera chaud.

Le siège peut montrer des déchirures. Contrôlez le fonctionnement des réglages et de sa suspension. (© L.C.)

Testez joystick et boutons car ceux-ci peuvent avoir leurs pictogrammes effacés et être parfois disfonctionnels. (© L.C.)

Plastiques, capitonnages et ciels de toits doivent être en bon état et ne pas présenter d’apparition d’humidité. (© L.C.)

L’essai dynamique pour valider moteur et boîte de vitesses

Les T6 embarquent, selon les modèles, un moteur maison à quatre ou six cylindres délivrant une puissance maximale s’échelonnant de 125 à 175 ch. Ces deux blocs sont fabriqués en France et présentent, d’après Éric Ballestrin, un très bon niveau de fiabilité. En revanche, la confiance n’exclut pas le contrôle. Avant de tourner la clé pour effectuer un essai dynamique, levez le capot afin d’accéder aux organes du tracteur. Vous obtiendrez ainsi un premier diagnostic. Commencez par vérifier les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement, puis traquez d’éventuelles traces de gras, signe de fuites potentielles. Surveillez l’état du filtre à air. Ce dernier vous renseignera sur le niveau d’exigence porté par l’ancien propriétaire en matière d’entretien. Contrôlez ensuite les courroies et le jeu dans les divers galets. Une fois cette inspection terminée, rendez-vous en cabine pour un essai routier que vous ferez durer, comme le conseille Éric Ballestrin, au moins une heure pour détecter tous les potentiels défauts. Roulez sur toutes les plages de vitesse en passant les rapports un à un, quelle que soit la transmission : simple semi-powershift Electro Command, Dynamic Command à double embrayage ou Auto Command à variation continue. Assurez-vous, pendant cet essai, que la pression et la température des huiles et du liquide de refroidissement se maintiennent à leur niveau recommandé. Mettez également en route la prise de force. En cas d’anomalie, un code erreur s’affichera sur le terminal.

Une fois le capot levé, la détection de tâches d’huile ou de gras sera synonyme de fuites ou d’un éventuel défaut. (© L.C.)

Ouvrez et contrôlez le filtre à air, souvent témoin de l’entretien quotidien accordé au tracteur. (© L.C.)

Avant de mettre en route le tracteur, vérifiez les niveaux. Ceux-ci sont aussi un témoin du suivi quotidien de la machine. (© L.C.)

Ponts : surveillez les suspensions

Si le test en dynamique permet de déceler des bruits suspects au niveau des ponts, vous pouvez ensuite confirmer ces parasites en statique. Avant cela, assurez-vous lors du roulage du bon fonctionnement de la suspension du pont, si celui-ci en est équipé, en avançant puis en freinant. Des problèmes au niveau des faisceaux ou des boules d’azote peuvent survenir. Sur l’essieu avant, contrôlez l’éventuelle présence de jeu dans les rotules ou d’une fuite dans les vérins de direction. Ensuite, mettez le tracteur sur cric au niveau du centre du pont avant. Cela vous permettra de libérer les roues et de détecter de potentiels jeux de serrage sur les moyeux et la direction. Vous pouvez également surveiller l’état des trompettes sur le pont arrière. Demandez la date de la dernière vidange des réducteurs, dont vous pourrez aussi contrôler le niveau. Pour le pont arrière, le niveau d’huile est visible via une jauge. Cette huile joue en plus un rôle de lubrification, à la fois sur la transmission, le pont et les fonctions hydrauliques du tracteur.

Traquez la présence de rouille sur les ponts et soyez attentif à l’état des rotules et des vérins de suspension au niveau de l’essieu avant. (© L.C.)

Assurez vous que les réducteurs ne présentent pas de fuites et demandez au propriétaire à quand remonte sa dernière vidange. (© L.C.)

Hydraulique : traquez les fuites

Pour diagnostiquer l’état des relevages avant et arrière, inspectez tout d’abord les vérins (avant et arrière) à la recherche d’éventuelles fuites. Ensuite, vous pouvez tenter d’ajuster les stabilisateurs et chandelles afin de vous assurer qu’ils ne sont pas grippés. Pour les distributeurs hydrauliques, vérifiez tout d’abord la présence de tous les éléments (caches rabattables avec code couleur, bol de récupération). Dépistez ensuite toute fuite autour du bloc hydraulique ou sur les divers conduits rigides ou souples. Enfin, si vous en avez la possibilité, testez lors de l’essai dynamique le fonctionnement de chaque distributeur avec un outil, depuis les boutons en cabine et à l’aide des commandes extérieures. Assurez-vous également que le troisième-point est bien présent et non grippé.

Vérifiez le bon fonctionnement des prises push-pull, la présence du bol de récupération d’huile et celle des codes couleur. (© L.C.)

Contrôlez visuellement l’état des vérins de relevage, la présence des attelages et si les chandelles et stabilisateurs ne sont pas grippés. (© L.C.)

Avis d’expert

Éric Ballestrin, responsable occasion chez T3M Lavail

« Il est important de s’informer sur l’entretien et le suivi du tracteur à travers ses carnets d’entretien d’origine ou de recueillir ces données auprès du concessionnaire qui a réalisé le suivi en atelier. Quoi qu’il en soit, lors d’un achat chez un professionnel, il est nécessaire d’exiger l’entretien complet du tracteur, avec vidange et filtration des ponts avant et arrière, des réducteurs et du moteur, ainsi qu’un contrôle de tous les éclairages. Un document d’entretien répertoriant toutes ces opérations fait partie des exigences à formuler auprès du vendeur. Dans le cas où le tracteur proviendrait d’un achat extérieur au réseau, il sera préférable de repasser par un entretien complet chez le concessionnaire de la marque le plus proche, lequel sera capable d’évaluer au mieux la remise en état ou de réaliser les entretiens périodiques. »

Occasion New Holland T6 : Un modèle populaire

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