Tecnoma a su conquérir les campagnes françaises avec ses pulvérisateurs. Qu’ils soient portés, traînés ou automoteurs, bon nombre d'appareils de la marque, appartenant désormais au groupe France Pulvé, sont convoités sur le marché de l’occasion. Nous nous penchons ici sur la gamme traînée Tecnis et sur les éléments à surveiller lors d'un achat de seconde main, avec l'aide de François Prost, responsable commercial à la concession Pagot Caput de Saône, dans le Doubs.
La réalisation de cette étude occasion s’appuie sur un pulvérisateur traîné Tecnoma Tecnis 3100 de 2008, un modèle très présent sur les sites de petites annonces. Avant d'entrer dans le détail des points clés à vérifier sur cette machine, faisons un rapide point technique. La capacité de la cuve principale du Tecnis 3100 s'élève à 3 100 L , et celle du réservoir de rinçage à 390 L . Ses rampes, en aluminium ou en acier , peuvent mesurer entre 18 et 30 m , et comporter de quatre à huit tronçons . Les porte-buses, quant à eux, disposent de cinq buses, dont deux pour l’azote. Leur sélection est manuelle ou pneumatique. Positionnée dans la flèche, la pompe à pistons membranes affiche un débit de 240 L/min . En option, l’hyperaspiration monte à 350 L/min. La régulation, quant à elle, offre un débit proportionnel à l’avancement électronique (DPAE). Enfin, la coupure de tronçon et la modulation de dose par GPS sont des options souvent présentes sur ces appareils. Les présentations étant faites, passons aux points de vigilance à ne pas manquer lorsque l'on se prépare à acquérir un Tecnis 3100 d’occasion.
Comme toujours, faites le tour !
Avant de procéder à une inspection méticuleuse et d’échanger plus en détail avec le vendeur, un petit tour de la machine vous donnera d’ores et déjà un bon avis général. En premier lieu, cherchez la vignette du contrôle technique et voyez son échéance. Ce contrôle est à effectuer tous les trois ans. En matière d’esthétisme, ensuite, si le vert de la cuve est encore relativement éclatant, c’est que votre Tecnis a dormi à l’abri. Un blanc resté vif au niveau des jantes signifie, pour sa part, que la machine était lavée régulièrement, sans quoi les produits auraient jauni la peinture. Vérifiez par ailleurs que le niveau d’usure des pneus est acceptable et que ceux-ci ne présentent pas de déchirure sur les flancs, notamment. Lors de votre inspection, profitez-en pour traquer d’éventuelles traces d’huile , au niveau des vérins, des flexibles et de leurs raccords. Observez tous les axes, qui doivent être bien graissés. Vous pouvez ensuite ouvrir la trappe côté gauche et sortir l’incorporateur afin de vous assurer qu'il se manipule bien et que rien n’est cassé. Enfin, vérifiez l’état et la présence de tous les petits éléments, tels les feux, le protège-cardan, les phares sur la rampe, le gyrophare… Un tour général de l’appareil vous donnera d’ores-et-déjà un ordre d’idée du soin qui lui était accordé par son propriétaire. (© A.G.) Bien que ce modèle soit de 2008, la peinture blanche encore éclatante des jantes signifie que la machine était lavée régulièrement. (© A.G.) Assurez-vous que le niveau d’usure des pneus ainsi que leur état vous conviennent. Ceux-ci par exemple, neufs, ont été montés par la concession pour la vente. (© A.G.) Dépliez les rampes
Demandez au vendeur, éventuellement en amont de votre venue, d’accrocher le pulvérisateur à un tracteur. Pourquoi ? Vous devez impérativement inspecter les rampes lorsqu’elles sont dépliées ! En effet, si celles-ci sont repliées, les éventuels points de pivot détériorés, les soudures rompues ou encore les fissures seront masqués. Ainsi, dépliez l’ensemble et longez-le sur toute la largeur, mètre par mètre, en portant une attention vigilante sur les zones sensibles. Scrutez chaque soudure, chaque angle et chaque point de pivot. Traquez la corrosion. Maniez buses et porte-buses pour vous assurer de leur bon état. Lors du dépliage ou du repliage, guettez toute apparition de fuite. Ces manœuvres doivent s'effectuer sans accroc. Tendez l’oreille et vérifiez qu’aucun grincement, ni claquement ne se font entendre, et que les rampes se repositionnent bien sur les supports. Enfin, jetez un œil à ces derniers, qui peuvent montrer une forte usure avec le temps. Du côté des rampes, soyez méticuleux dans votre inspection. Avec le ballant les arrêtes de soudures peuvent se rompre. (© A.G.) Des traces de la sorte sur le dernier tronçon signifient que ce dernier a percuté plusieurs fois des piquets, des arbres ou des poteaux. (© A.G.) N’hésitez pas à manipuler les buses et porte-buses, même si la tâche est redondante, afin de vous assurer que rien ne soit casser. (© A.G.) La bonne option
Le pulvérisateur Tecnoma Tecnis 3100 peut recevoir un large panel d’options . Assurez-vous que le modèle convoité comporte toutes les fonctionnalités nécessaires à vos cultures. Commencez par les buses : vérifiez que les porte-buses comportent celles dont vous avez besoin. La plupart des modèles présents sur le marché de l’occasion sont équipés de pentajets , à savoir trois buses pinceaux et deux buses azote. L’Isobus et la coupure de tronçon par GPS, ensuite, ne sont pas forcément de mise, le freinage peut être pneumatique ou hydraulique , et l’essieu fixe ou télescopique, et directeur ou non. Les rampes, quant à elles, peuvent être en acier ou en aluminium, et pourvues ou non d’un système automatique de suivi du relief. Enfin, tout bête, la monte de pneumatiques ! Les modèles reçoivent en majorité des roues étroites, mais certains spécimens sont chaussés de pneus larges, jusqu’à 580 mm. Soyez alors au clair avec votre vendeur sur la monte prévue pour votre achat. Si la voie de l’appareil est fixe, sa valeur devra correspondre à votre largeur de passage de roues. Toutefois, en jonglant avec les jantes et leur voile, celle-ci peut être modifiée. En résumé, soyez sûr d’acheter un modèle convenant à vos besoins et compatible avec vos tracteurs . Du côté des rampes, sachez si les porte-buses sont à sélection manuelle ou pneumatique et s’ils comportent les buses dont vous avez besoin. (© Tecnoma) Le panel d’option possible autour des roues peut aller de simples garde-boues à un essieu directeur par exemple. (© Tecnoma) Du côté des roues, si la monte de pneumatiques et/ou la voie ne vous convient pas, voyez en amont avec votre concessionnaire pour changer l’ensemble. (© A.G.) Qui dit options supplémentaires, dit inspection plus approfondie
Si vous convoitez une machine riche en options, il va sans dire que son inspection prendra davantage de temps. En premier lieu, si le Tecnis étudié comporte un système de guidage, la coupure automatique des tronçons, la traçabilité parcellaire ou encore la modulation des doses, naviguez dans le terminal . Demandez au propriétaire de vous montrer ses cartes afin de vous assurer que l’intégralité des fonctionnalités est au rendez-vous. Quitte à être en cabine, utilisez éventuellement le boîtier afin de vérifier que celui-ci fonctionne correctement. Du côté de la mécanique, si l’appareil est pourvu de porte-buses à sélection pneumatique, testez cette fonctionnalité. La suspension pneumatique Axair est également une fonction qui nécessite un coup d’œil spécifique. À l’arrière de l’appareil, passez sous la rampe et inspectez les poumons . Ceux-ci ne doivent pas être craquelés. Quant aux « petites » options, comme les garde-boue ou la lance à main, vérifiez la bonne attache des premiers, ainsi que l'absence de fêlures ou de casse, puis déroulez et enroulez la seconde afin de tester l’enrouleur. Que l’appareil possède un boîtier de base Tectronic ou à écran Novatop comme ci-dessus, vérifier que celui-ci fonctionne en naviguant dedans. (© Tecnoma) La suspension Axair mérite toute votre vigilance. Présente en option, celle-ci requiert une attention particulière des poumons. (© A.G.) Tout bête, déroulez et réenroulez la lance à main afin de tester le bon fonctionnement de l’enrouleur. (© Tecnoma) Avis d'expert
François Prost, responsable occasion chez le concessionnaire Pagot Caput
« Comme toute machine finalement, l’état du pulvérisateur dépendra de ses tâches passées et du niveau d’entretien qui lui était accordé. S’il y a bien cependant une pièce maîtresse sur laquelle vous devez vous attarder, ce sont les rampes : toujours les déplier lors d’une visite. C'est impératif ! Vous voyez, par exemple ici en Franche-Comté, nous avons des piquets et des arbres qui bordent les champs. Les rampes peuvent taper dedans. Il est donc important de vérifier l’intégralité de l’armature en inspectant les soudures et en étant attentif aux éventuelles fissures. » François Prost, responsable occasion chez le concessionnaire Pagot Caput. (© A.G.)