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Arracheuse intégrale à betteravesLes heures n’effraient pas la Ropa EuroTiger V8-4

Les heures n’effraient pas la Ropa EuroTiger V8-4

Avant de faire le pas vers l'achat d'une Ropa EuroTiger V8-4 d'occasion, voici les points clés à vérifier.

Commercialisée à partir de 2011, la Ropa EuroTiger V8-4 bénéficie à son lancement des scalpeurs Micro Topper encore commercialisés aujourd’hui. Si elle n’est plus vendue en Europe de l’Ouest depuis 2015, l’usine assemble toujours ce modèle pour l’Europe de l’Est où les contraintes antipollution sont moins importantes. Cette machine se trouve actuellement de plus en plus facilement sur le marché de l’occasion.

 

Le point névralgique

Avec le relevage à la verticale de la partie avant, il est aisé d'inspecter l’état de l’effeuilleuse et des scalpeurs. La tôle située autour du rotor demande une vérification de son niveau d’usure. Il convient de s’assurer qu’elle n’est pas percée, en particulier si l’intégrale a évolué dans un secteur pierreux. Dans le doute, les impacts de cailloux se repèrent facilement depuis l’extérieur. Pensez à jeter un œil aux roues de jauge qui, par leur positionnement, sont exposées aux chocs. Dépliez l’éparpilleur latéral si la machine en comporte un. Les scalpeurs peuvent présenter du jeu, celui-ci ne devant cependant pas être excessif. Assurez-vous qu’ils reçoivent le système Micro Topper, reconnaissable à son double parallélogramme. L’étape suivante concerne l’entraînement des socs oscillants. Les EuroTiger étant prévues pour arracher des rangs espacés de 45 et 50 cm, faites varier l’écartement hydraulique et, au passage, surveillez le réglage des scalpeurs. Jugez de l’état des roulements de la pièce entraînant l’oscillation en faisant bouger le soc à la main. Cette opération est également l’occasion de vérifier que les étançons disposent d'un montage mis à jour. La présence de bâtons de prolongement métalliques permet de s’en assurer puisqu’ils étaient en plastique sur la version précédente. Bien que les deux générations soient utilisables, l’angle de travail de la nouvelle offre une plus grande polyvalence, quel que soit le type de sol. Les cerclages de roues tâteuses peuvent s’user rapidement, s’ils n’ont pas subi de rechargement, et avoir été déformés. N’oubliez pas de contrôler le joint tournant du moteur d’entraînement. De son côté, la table à rouleaux demande peu de surveillance, hormis celle de son état général. Les boîtiers d’entraînement disposent d’une jauge de niveau ainsi que d’un œilleton. Pensez enfin à contrôler les roulements positionnés sur le côté droit.  

Vérifiez l’état d’usure de la tôle de l’effeuilleuse : les machines ayant travaillé dans les terrains caillouteux présentent souvent des impacts à cet endroit.

Le circuit de nettoyage n’est pas la partie la plus simple à observer. Heureusement, peu de choses sont à vérifier. Contrôlez l’état général du tapis sous la cabine. Ce dernier peut se décaler sur le côté et user le carter du boîtier d’entraînement situé à l’arrière gauche. Inspectez les barreaux et les grilles avec les queues-de-cochon présentes autour des turbines. Pensez à faire jouer le réglage hydraulique de la hauteur des grilles, si la machine en est équipée. Des boutons, installés sur la plateforme d’accès de la cabine, pilotent tous les éléments du circuit de nettoyage depuis l’extérieur. Attention, la présence d’une personne assise sur le siège conducteur désactive leur fonctionnement.

Inspectez le fonctionnement du réglage hydraulique de hauteur des grilles à queue-de-cochon.
Les barreaux des turbines de nettoyage sont considérés comme une pièce d’usure. Cependant, leur remplacement peut être retardé afin de gagner du temps avant la mise en route.
Sous la passerelle d’accès de la cabine, des boutons permettent la mise en route des différents éléments du circuit de nettoyage et du bâti arracheur.

Repérer les éventuels chocs

La trémie pose rarement problème. Les organes qui gravitent autour de celle-ci nécessitent en revanche une certaine surveillance. Inspectez le niveau d’usure de la tôle du fond de la chaîne élévatrice. Les taquets d’entraînement en caoutchouc peuvent également se réduire avec le temps. Le niveau de tension de cette chaîne se contrôle depuis l’intérieur de la trémie grâce à deux tirants. Lorsque ces derniers sont sortis de près de 20 cm, le changement est proche. Vérifiez que la partie supérieure de la chaîne élévatrice n’ait pas été pliée en rentrant ou en sortant d’un bâtiment. Dans la trémie, la tôle de fond placée au point de chute des betteraves sera la première à montrer des signes de fatigue. Le même contrôle s’effectue sur la tôle de la zone de vidange. Observez les trois roulements du fond mouvant arrière : ceux-ci n’étant pas graissés par le système centralisé, ils peuvent avoir été oubliés par l’opérateur chargé de la maintenance. Le bras de vidange est l’un des éléments les plus exposés sur les chantiers d’arrachage. Vérifiez qu’il ne soit ni plié ni ressoudé de façon inappropriée. L’entraînement du tapis s’effectuant par les barreaux, inspectez l’état de ces derniers.

La tôle du fond mouvant arrière peut s’user au point de se percer. Attention, dans ce cas, à l’état des barrettes.
L’usure des barrettes du tapis de vidange est à contrôler. Il est parfois nécessaire, comme ici, de remplacer le tapis.
La partie supérieure de l’élévateur, exposée aux chocs, nécessite une inspection de son état général.
Les taquets d’entraînement en caoutchouc de l’élévateur s’usent avec le temps. Lorsqu'un grand nombre de ces derniers viennent à manquer, il est temps de remplacer le tapis.

La tour de contrôle

La cabine de l’EuroTiger V8-4 ne présente pas de point particulier à vérifier, mis à part le fonctionnement des différents boutons et joysticks. La solution la plus simple consiste à mettre en route la machine pour contrôler le fonctionnement de chaque composant. En cas de souci, le terminal dispose d’un mode « diagnostic » permettant d'inspecter un à un chaque bouton ou interrupteur. Ce menu permet également d’allumer toutes les LED du tableau de bord. Dans le terminal de la cabine, vous trouverez l’ensemble des compteurs horaires de travail et de déplacement ainsi que les kilométrages parcourus.

Le terminal intègre des compteurs d’heures et de distance.

Ne pas hésiter à se fier aux apparences

Avant toute inspection d’une intégrale à betteraves, demandez son nettoyage. La terre peut en effet jouer un rôle de « cache-misère » et dissimuler d’éventuels défauts. La mise en route de l’automotrice et l’activation de ses différentes fonctions font partie des impératifs. Soyez attentif aux bruits anormaux provenant de la machine. L’ensemble du châssis ne souffre d'aucun point de faiblesse particulier dans le cadre d’un usage normal. Côté transmission, le jeu des croisillons d’entraînement ainsi que les niveaux d’huile doivent être contrôlés. Le graissage du cardan animant les roues avant mérite une attention particulière. Celui-ci s’effectuant manuellement, il peut avoir été oublié. Lorsque c’est le cas, cela constitue un risque d’usure du roulement de sortie de la transmission. L’état général des pneumatiques peut donner un indice sur le nombre de kilomètres effectués sur la route par l’EuroTiger. Attention, le renouvellement des pneus représente un coût relativement important du fait de leur dimension large et de la technologie IF utilisée. Pensez à jeter un œil au système de graissage centralisé. En effet, ce dernier peut se boucher, entraînant un vieillissement prématuré de certains composants. La présence de graisse à l’extérieur du bocal peut indiquer une occlusion. La propreté du lubrifiant à l’intérieur informe sur l’attention portée à l’entretien. De même, la réserve donne une indication sur la graisse utilisée. À l’image des organes de transmission, le moteur présente peu de soucis tant que son entretien a été suivi. Demandez un historique de sa maintenance. Grâce à la grande ouverture des capots, il est aisé de déceler d’éventuelles fuites d’huile.

 

Le cardan d’entraînement des roues avant doit avoir été graissé régulièrement, sans quoi le rouleau de sortie de la transmission risque d'être endommagé.
Vérifiez l’état général du moteur et contrôlez l’absence de fuite.
Si le graissage centralisé est bouché, des débordements de graisse apparaissent au niveau des coudes de sortie.

 

Calendrier des évolutions

1998-2005 La première génération d’EuroTiger reçoit un moteur MAN à six cylindres de 460 ch, puis de 508 ch. La trémie contient 40 m3 de betteraves. À partir de 2001, l’articulation passe de 15° à 30° pour faciliter les manœuvres. L’intégrale peut désormais arracher des deux côtés.

2005-2007 Sur l’EuroTiger V8-h, le moteur Mercedes-Benz V8 biturbo de 593 ch intègre un automatisme de régulation du moteur en fonction de la charge. L’intégrale étrenne le bâti arracheur PR à entraînement hydraulique. Les roues tâteuses profitent également de ce mode de transmission. En cabine, un terminal à écran couleur apparaît.

2007-2011 La troisième génération d’intégrales EuroTiger V8-3 reçoit un moteur conforme à la norme antipollution Stage IIIA. Ce dernier reste un V8 Mercedes-Benz de 604 ch.

2011-2015 L’EuroTiger V8-4 satisfait à la norme antipollution Stage IIIB avec l’apparition d’un dispositif SCR à injection d’AdBlue sur son V8. L’essieu avant reçoit des pneus à la norme IF pour limiter l’impact sur le sol. La trémie passe à 42 m3, et l’effeuilleuse mixte fait ses débuts. La profondeur d’arrachage se régule désormais électroniquement. Les scalpeurs Micro Topper sont lancés.

2015-2017 La Tiger 5 abandonne le moteur V8 pour un six-cylindres conforme à la norme Stage IV. Les pneumatiques IF se généralisent sur les trois essieux, et le châssis Soil Protect à correction de dévers et à répartition de la charge est disponible. La cabine se modernise avec un écran tactile et l’interface R-Select. L’intégrale profite d’une nouvelle transmission hydrostatique.

Depuis 2018 La Tiger 6 abandonne son moteur Mercedes au profit d’un Volvo Penta développant 768 ch. Le tapis de déchargement voit sa longueur augmenter. Ropa lance le bâti arracheur RR avec une conception favorisant la visibilité.

 

Avis d’expert

François FLAMANT, responsable occasions Ropa France

« L’état d’une intégrale peut varier énormément selon son utilisation, son entretien, son nettoyage, sa région d’origine ou encore son stockage. Le marché de l’occasion se destine souvent à des achats en commun entre plusieurs exploitations, Cuma ou entrepreneurs cherchant une machine d’appoint pour les périodes de pointe. Avant d’acheter une machine, une inspection approfondie est nécessaire. Le nombre d’heures n’est pas l’élément le plus déterminant, ces machines pouvant facilement atteindre 11 000 heures grâce à leur conception proche des standards utilisés dans les travaux publics. En revanche, il faut veiller à faire le tour d’une automotrice lavée pour éviter les surprises cachées par la terre. Si possible, voir l’intégrale à la lumière du jour permet de se rendre compte de son état général. Si la machine n’est pas une première main, il est préférable que l’acheteur sache si ses différentes mises à jour techniques ont été effectuées. En effet, lorsqu’une EuroTiger repasse dans nos locaux, nous lui ajoutons les nouveaux éléments. »

 

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