Épandeur à fumier d'occasion  L'entretien est la clé !

L'entretien est la clé !
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D’une manière générale, les machines bien entretenues constituent de meilleures affaires lorsqu’il s’agit d’investir dans un matériel d’occasion. Ceci est d’autant plus vrai pour les épandeurs à fumier, puisque les matières qu’ils transportent peuvent rapidement transformer leurs caisses en dentelle. Nous avons rencontré un concessionnaire qui a sélectionné deux modèles afin d’en apprécier les différences.

La caisse et la structure en général

Les épandeurs à fumier sont des machines bénéficiant d’une construction relativement simple. L’ensemble de leurs composants gravitent autour d’une caisse, dont la mission est de contenir le fumier, mais aussi de jouer le rôle de châssis. Prenez donc le temps d’en inspecter les moindres détails. Traquez la corrosion et les éventuelles fissures, en particulier au niveau des soudures. L’un des épandeurs de notre concessionnaire présente de vilaines cicatrices, laissées par des dents de chargeur. L’une d’elles a même traversé la tôle, si bien qu’une plaque soudée par-dessus bouche le trou. Si ce genre de séquelles se localise rapidement, il traduit surtout un manque d’attention vis-à-vis du matériel lors de son utilisation. Au contraire, un épandeur comportant une caisse exempte de chocs, et des rehausses en bon état, laisse penser que son propriétaire en prenait soin. Jetez un coup d’œil sous la caisse et dans ses recoins. L’absence de matière à ces endroits indique que l’appareil a été correctement lavé. Dans le cas contraire, et au fil des années, le fumier resté au contact de l’acier peut l’avoir dégradé. Vérifiez la présence de l’échelle et que celle-ci ne soit pas tordue. En général, les épandeurs comportent une grille en haut de leur face avant afin de protéger le tracteur d’éventuelles projections de pierres par les hérissons. Inspectez l’état de cette grille et, lorsqu’elle est démontable, sa bonne fixation.

L’épandeur Buchet ne souffre pas de déformations majeures au niveau de sa caisse et de sa structure supérieure.
Cette plaque soudée sur la paroi dissimule une perforation probablement provoquée par une dent de chargeur.
Lorsqu’une centrale hydraulique équipe l‘épandeur, vérifiez le niveau et l’absence de fuite ou de déformation de son réservoir.
La grille surplombant la paroi frontale de cet épandeur a souffert, de même que ses supports latéraux, tordus.

 

Attelage et train roulant

Pour vous simplifier la vie, commencez par l’avant de l’épandeur et suivez une progression logique jusqu’à l’arrière. Ainsi, vous ne passerez pas à côté de détails importants. Assurez-vous du bon état de la transmission à cardans et de celui de sa protection. Cette dernière doit être présente et immobilisée par des chaînettes. Les flexibles hydrauliques ne doivent pas présenter de craquelures importantes. Si leurs tresses métalliques apparaissent, ils devront faire l’objet d’un remplacement. Contrôlez aussi l’état et le serrage des raccords hydrauliques. Inspectez l’anneau d’attelage. Celui-ci ne doit pas être ovalisé à cause de l’usure. Son épaisseur peut aussi s’amenuiser avec le temps. Réclamez son remplacement si cette opération s’avère nécessaire. Dans certains cas, l’anneau est simplement boulonné. S’il est soudé, tournez-vous vers un professionnel qualifié pour ce remplacement. Scrutez ensuite l’articulation de flèche et assurez-vous que son axe soit en bon état et correctement graissé. Vérifiez la fixation des lames de ressort. Poursuivez jusqu’à l’essieu. Contrôlez la présence des brides de fixation de celui-ci et leur serrage. Assurez-vous de l’absence de fuite sur le circuit de freinage et de graisse dans les tambours de freins. À l’extérieur, vérifiez que la graisse ne s’échappe pas par le bouchon des moyeux de roues. Auscultez ces dernières en traquant d’éventuelles fissures dans les jantes. Observez minutieusement les pneus pour déceler des blessures qui pourraient conduire à leur éclatement, ou à une crevaison. Pensez à demander le certificat d’immatriculation si la machine a été mise en service depuis 2013. Pour le matériel plus ancien, il n’y a pas d’obligation d’immatriculation pour le moment.

La protection de cardan est présente, mais un bol protecteur devrait prendre place au niveau du manchon côté épandeur.

 

L’état de cet anneau d’attelage, légèrement ovalisé, n’est pas encore critique, mais son remplacement sera à envisager.
Assurez-vous de l’absence de fissures au niveau des lames de ressort de la flèche, et la correcte fixation de celles-ci.
Inspectez les pneus pour traquer d’éventuelles blessures, qui pourraient entraîner un éclatement ou une crevaison.

Le tapis

Le fond des épandeurs à fumier comporte un tapis constitué de chaînes et de barrettes. Ces dernières servent généralement de fusibles lors d’un blocage du tapis. Tordues, elles risquent d’endommager d’autres organes de l’épandeur, les hérissons par exemple. Prenez donc soin de contrôler l'état de ces barrettes et leur fixation sur les chaînes. Celles-ci doivent être bien parallèles à la paroi frontale de la caisse. Dans le cas contraire, une chaîne pourrait avoir rompu ou s’être décalée sur l’une des noix d’entraînement du tapis. Ces dernières s’usent et doivent faire l’objet de votre attention. Vérifiez que les mailles de chaînes, qu’elles soient rondes ou de type Vaucanson, descendent correctement au fond des créneaux des noix, dont les crêtes ne doivent pas être trop émoussées. Portez votre attention sur le moteur hydraulique et sur le réducteur animant le tapis. Traquez les fuites d’huile. Si l’avancement du tapis obéit à un boîtier électronique, effectuez un test en faisant varier la vitesse. Contrôlez aussi le fonctionnement du boîtier de débit proportionnel à l'avancement (DPA), lorsque l’épandeur en compte un.

Les chaînes de ce tapis semblent en bon état, et les barrettes sont bien parallèles à la paroi frontale.
Sous l’épandeur Buchet, des tubes ronds relient les deux parties des chaînes qui ne sont pas en contact avec le fumier.
Le boîtier réducteur d’entraînement du tapis ne présente pas de fuite d’huile, et son œilleton permet d’en contrôler le niveau.
Cette chaîne, de type Vaucanson, s’engrène correctement dans les noix d’entraînement peu usées.

Les hérissons

Plusieurs types d’équipements peuvent prendre place à l’arrière d’un épandeur à fumier. Dans le cas présent, nous nous intéressons aux hérissons verticaux. Au nombre de deux, ceux-ci arborent en général des spires hélicoïdales, sur lesquelles prennent place des couteaux visant à émietter le fumier. Jugez également du niveau d’usure de ces derniers. Si nécessaire, ils seront retournés ou remplacés. Contrôlez l’absence de ficelles entortillées autour des hérissons, au centre desquels les tubes ne doivent pas être marqués par la rencontre avec des corps étrangers. Inspectez le cadre en tôle autour de ces hérissons pour y déceler d’éventuelles détériorations dues à des coups ou à la corrosion. Portez une attention particulière au carter de fond, sous les hérissons. Du fumier ou de l’eau stagnante risquent d’attaquer la tôle et de la perforer. Là encore, un propriétaire méticuleux aura pris soin de laver cette partie après chaque utilisation. Sous ce carter, la transmission entraînant les hérissons compte plusieurs boîtiers à renvoi d’angle. Assurez-vous que ceux-ci ne présentent pas de fuite et contrôlez leur niveau d’huile grâce à l’œilleton prévu à cet effet. Inspectez les arbres de transmission qui passent sous la caisse. Ces derniers reposent en général sur des paliers, dont le graissage devrait faire l’objet d’un suivi régulier. Leurs protections doivent être en bon état et correctement fixées. La plupart des épandeurs intègrent une porte placée devant le cadre d’épandage, interdisant la chute de fumier pendant le transport. Demandez au vendeur d’effectuer quelques cycles d’ouverture et de fermeture. En effet, il n'est pas rare que les glissières ne soient plus parfaitement rectilignes et gênent les mouvements de la porte. Par ailleurs, de la matière accumulée à l’intérieur de celles-ci peut provoquer le blocage du mécanisme. Profitez de ce test pour faire tourner les hérissons à plein régime afin de vous assurer qu’ils sont correctement équilibrés.

Les spires des hérissons, tout comme les parois latérales du cadre, n’accusent pas de déformations importantes.
La corrosion commence à attaquer les tôles et les hérissons, après de nombreuses années de service.
Un coup d’œil sur la transmission des hérissons permet de détecter une fuite d’huile et de contrôler le niveau.
La tôle de fond du cadre d’épandage ne souffre pas de corrosion excessive, l’épandeur étant lavé régulièrement.

 

La paroi accompagnatrice

L’un des épandeurs sélectionnés par notre concessionnaire provient du constructeur saône-et-loirien Buchet et présente la particularité d’intégrer une paroi frontale accompagnatrice, évitant au tas de fumier de s’ébouler pendant l’épandage. Le tapis tire cette paroi jusqu’aux hérissons pendant le travail et, lorsque l’épandeur est vide, l’ensemble repart dans l’autre sens pour reprendre sa position initiale. Les chaînes du tapis sont donc sollicitées dans les deux sens. Elles ne comportent des barrettes que sur la partie supérieure du tapis, à l’intérieur de la caisse. En dessous, seules quelques barres maintiennent l’écartement entre les chaînes. Contrôlez simplement leur état. Inspectez les noix, de la même façon que pour un épandeur standard. Assurez-vous que l’étanchéité entre la paroi accompagnatrice et la caisse soit bien assurée par des racleurs en caoutchouc. La linéarité des parois s’avère encore plus importante sur ce type d’épandeur. Le système DPA développé par Buchet repose sur un unique peson, placé au niveau de la fixation des lames de ressort de la flèche. L’idéal serait de réaliser un essai afin de contrôler le fonctionnement du dispositif de pesée et du boîtier de contrôle.

L’épandeur Buchet intègre une porte dont le système d’ouverture original nécessite une attention au niveau des différents axes.
Ce boîtier permet l’animation de la centrale hydraulique et doit faire l’objet d’un contrôle de son étanchéité.
Vérifiez l’état et la fixation du capteur d’avancement du tapis, situé à la sortie du réducteur d’entraînement.
La hotte de bordure compte des articulations et des vérins, dont vous devrez contrôler le graissage et le jeu.

 

AVIS D’EXPERTS

Jean-René et Rémi Mazurkiewicz, concessionnaires et directeurs d’Aveo, entreprise spécialisée dans le matériel agricole d’occasion, à Neuville-les-Dames (Ain)

« Les épandeurs à fumier sont des matériels de conception relativement simple. Une inspection minutieuse devrait vous permettre de déceler la majorité des défauts d’une machine d’occasion. Une fois les impacts et les fissures sur la caisse écartés, faites-vous une idée générale de l’entretien apporté à l’épandeur pendant ses années de service. Une machine bien suivie ne devrait pas vous réserver de mauvaises surprises. Prenez le temps d’inspecter l’attelage et le train roulant, en particulier au niveau des freins, qui constituent des organes de sécurité. Ensuite, renseignez-vous auprès du vendeur pour connaître la fréquence de vidange des divers boîtiers de transmission. En ce qui concerne les pièces d’usure, telles que les chaînes, les barrettes et les couteaux des hérissons, gardez en tête que toutes se remplacent à un prix raisonnable. Enfin, pensez à inspecter le boîtier de contrôle électronique. Assurez-vous qu’il propose les fonctions dont vous avez besoin, par exemple la pesée, ou le DPAE. »

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