La gamme de chargeuses articulées compactes de type valet de ferme de la marque Thaler est fabriquée à Polling, en Allemagne, en plein cœur de la Bavière, au sein d’une entreprise familiale. Elle offre une panoplie de véhicules à brancard ou à bras télescopiques, avec une plage de puissance allant de 20 à 75 ch. Un large choix d’accessoires peut s’adapter sur ces engins de manutention pour répondre aux diverses applications. L'ensemble de la gamme Thaler est équipé d’une motorisation signée Yanmar. Pour l’hydraulique et la transmission hydrostatique, le Bavarois fait appel à des équipementiers ayant pignon sur rue, à l’image de Bosch Rexroth.
Le cœur de gamme étudié
Pour cette étude de chargeuse articulée compacte d’occasion, nous avons choisi de nous concentrer sur le modèle 2848S, une machine de 48 ch dotée du châssis dénommé « 28 » pour 2,8 t de capacité. Ce valet de ferme affiche une charge de basculement de 1,4 t lorsque les roues sont alignées. Pour la manutention, le 2848 S offre une hauteur de levage de 2,55 m au niveau du godet, et ce, avec un brancard standard. Afin de connaître les points clés à vérifier avant l’investissement d’un tel matériel de seconde main, nous nous sommes rendus à Valdahon, dans le Doubs, chez Ogimat, le distributeur et importateur de la marque Thaler pour la France. Sylvain Delacroix, démonstrateur dans cette société familiale, m’a donné rendez-vous chez un client utilisateur d’une machine pour me détailler ses conseils lors d’un achat.
Châssis, ponts et pneumatiques
Commencez par faire le tour du véhicule. Appréciez son état général en inspectant l’arceau de sécurité et le poste de conduite, puis faites le tour et terminez par la partie inférieure du châssis. Au travail, ce genre de petit véhicule articulé peut facilement se coucher sur le côté. L’état de la masse arrière ou du parechoc vous donne une idée, par la présence d’impacts ou de tôles froissées, de la conduite de son ancien propriétaire. L’état du siège et des commandes permet également d'évaluer le niveau d’entretien porté par son précédent utilisateur. Si l’engin est stationné depuis plusieurs heures, profitez-en pour inspecter le sol, à la recherche d’éventuelles fuites de liquides (huile, carburant ou eau). Contrôlez l’arbre à cardans assurant la transmission entre les deux ponts, et plus particulièrement le jeu dans les croisillons. Les ponts présentent peu de risques d’usure, l’articulation se faisant au centre du châssis. Avec l’engin, essayez de monter sur un obstacle afin d'évaluer le niveau de jeu dans les rotules de la bielle de l’oscillation centrale. Profitez-en pour vérifier l’état des vérins de direction. Portez une attention à l’usure des pneumatiques et à l’état des jantes. Ces dernières peuvent avoir particulièrement souffert dans les couloirs de raclage, contre les maçonneries des logettes. Regardez la bande de roulement, la taille des crampons puis les flancs des pneus afin de vous assurer qu’ils ne sont ni usés, ni déchirés par des corps étrangers.



Le moteur et les pompes hydrauliques
Avant d'ouvrir le capot, vérifiez tout simplement que le valet de ferme démarre bien. Tendez ensuite l’oreille, à l'écoute d’éventuels bruits suspects au ralenti comme lors des accélérations. Profitez-en pour contrôler le nombre d’heures indiqué par le vendeur. À partir de là, et une fois le contact coupé, vous pouvez ouvrir le capot en basculant le compartiment du siège en avant afin d'inspecter la mécanique. Chez Thaler, le moteur, fourni par le spécialiste japonais Yanmar, est monté en position longitudinale. Vérifiez l’état des ailettes des radiateurs et des pales du ventilateur. Contrôlez les éventuelles fuites en passant la main sur les durites du circuit de refroidissement. Démontez le filtre à air et évaluez son état. Jetez éventuellement un œil à la cartouche filtrante de l’huile moteur, au cas où le mécanicien aurait écrit le nombre d’heures lors du dernier renouvellement. Cela donne une information rapide sur l’intervalle de maintenance suivi par le précédent propriétaire du véhicule. Le moteur thermique entraîne une succession de pompes hydrauliques, la première pour la transmission hydrostatique et la ou les autres pour les fonctions de la direction, du bras et des accessoires. Traquez les éventuelles fuites et assurez-vous de l’absence d’écoulement au niveau des pompes. Terminez par un test dynamique pour contrôler le bon fonctionnement de la transmission et de la direction.



Le brancard encaisse les chocs
Levez le brancard afin d’apprécier son état. Assurez-vous qu’il ne soit pas cintré. Les chocs importants générés lors d’activités de raclage, par exemple, peuvent parfois le fragiliser, l’endommager voire le plier légèrement. Vérifiez l’état des flexibles et des vérins de levage et de bennage/cavage. Il n’est pas rare qu’un valet de ferme ait subi une chute d’une ou plusieurs balles. Contrôlez bien les soudures au niveau des articulations et du pivot de fixation du brancard et des vérins de levage. À l’aide de vos deux mains, secouez le tablier de manière à déceler le jeu dans les différents axes. Malgré la présence de bagues en bronze et le graissage des paliers, l’utilisation de certains accessoires comme une BMS entraîne de l’usure. Poursuivez votre analyse des soudures du tablier. Ce dernier se dote du verrouillage hydraulique de l’outil. N’hésitez pas à le tester avec un outil afin de vérifier que les broches coulissent bien et tombent en face des orifices de l’accessoire attelé. Afin de vous en rendre compte, prenez place au volant, testez toutes les fonctions hydrauliques et essayez de percevoir d’éventuels bruits suspects ou fuites. Pour vérifier le niveau d’huile hydraulique, baissez le brancard puis rendez-vous sous le capot. Un œilleton visible de l’extérieur permet un contrôle rapide du remplissage du réservoir hydraulique.


