Fendt 700 Vario S4 : les best-sellers bavarois

Un moteur Deutz AG de 6,06 L sans encombre

Depuis leur lancement en 2011, les tracteurs de la série 700 abritent un six-cylindres Deutz AG de 6 L de cylindrée. Équipés de la technologie de dépollution SCR – dont la série 700 tire son nom –, ces moteurs laissent échapper une fumée blanchâtre au démarrage. Celle-ci, due à l’utilisation de l’AdBlue, n’est pas le signe d’une anomalie, pas d’inquiétude donc. Avec l'arrivée de la série S4, ce bloc évolue pour recevoir une vanne EGR de recirculation des gaz d’échappement et un filtre à particules autorégénérant. Une inspection visuelle de son état permet d'avoir une idée de l’attention portée à son entretien. Le filtre à air, logé au-dessus du bloc, s'extrait en un tour de main. Il est un peu plus en hauteur sur les S4 que sur la précédente génération. La vérification du suivi de l’entretien peut s'effectuer sur l’écran. Le concessionnaire y indique en effet la date de la prochaine intervention à réaliser. À chaque passage en concession, le technicien opère également une mise à jour logicielle : une version récente est donc gage d’un passage en atelier. S’il fait lui-même ses vidanges, l’agriculteur peut aussi entrer manuellement les futures interventions dans des espaces dédiés. Une vidange du moteur est recommandée chaque année. Lors du démarrage, un bruit « métallique » indique un probable relâchement de la courroie du compresseur de climatisation. L’état du galet central et des galets tendeurs peut alors mériter un contrôle en retirant la courroie, même si cette opération s'avère difficilement réalisable lors d’une visite.

Le contrôle visuel de l’état des radiateurs donne une idée du soin porté à l’entretien quotidien du tracteur. (© L.C.)

Le filtre à air est accessible sur le dessus du moteur. Une quantité élevée de poussières signifie peut-être un manque d’attention. (© L.C.)

Le niveau de liquide de refroidissement est visible depuis l’extérieur. Son contrôle s'opère en ouvrant simplement le capot. (© L.C.)

Le pont avant et ses secrets

Le gabarit des S4 grossit par rapport à celui des 700 SCR. Ils gagnent aussi en capacité de relevage. L'ensemble du système de freinage devient pneumatique. Malgré la fiabilité notoire du pont avant, il arrive que le soufflet de la noix d’entraînement se perce, la graisse contenue se dispersant alors très vite. Le contrôle visuel est compliqué, mais si ce soufflet est détérioré, un bruit de claquement se manifestera rapidement. Un manque d’entretien peut également créer un jeu au niveau du pont central. Deux graisseurs en assurent la lubrification mais sont difficiles d’accès, et la circulation du liquide ne s'y montre pas optimale. Idéalement, le graissage s'effectue une fois le pont avant soulagé, afin que le produit atteigne tous les points sensibles. Enfin, pour contrôler l'état de la suspension, il suffit de la baisser puis de la remonter au maximum. En faisant rouler le tracteur à plus de 1,5 km/h, elle se mettra automatiquement en position médiane. Ensuite, en avançant plus vite et en inversant rapidement le sens de marche, les vérins de suspension devraient compenser. Si ces derniers ne bougent pas, ils pourraient être grippés.

La suspension se teste en la mettant manuellement à chaque butée. Un inversement rude permet de vérifier si le système bouge et n’est pas grippé. (© L.C.)

Le pont central peut avoir du jeu, car ses deux graisseurs sont difficilement accessibles. La circulation de la graisse n’y est optimale qu’en soulageant le pont avant. (© L.C.)

Le pivot de la roue peut présenter du jeu au bout d’un grand nombre d’heures d’utilisation. Il se contrôle en mettant le pont avant sur cales. (© L.C.)

Jusqu’à 190 L/min

Avec la série S4, Fendt installe des pompes délivrant jusqu’à 190 L/min en option. Le contrôle du bloc hydraulique est principalement visuel. Détecter d’éventuelles fuites est simple à l’arrière du tracteur. Toutefois, monter en cabine pour manipuler les distributeurs, en les passant l'un après l'autre en position flottante, permet également de vérifier leur état. Si l'un d'eux est défectueux, un code d'erreur se déclenche presque systématiquement. Les Fendt Vario S4 disposent désormais de série d'une prise de force à quatre régimes. Le contrôle de son bon fonctionnement repose sur une inspection visuelle et auditive en l’enclenchant à chaque régime. Pour tout le reste, manipuler les boutons en cabine et à l’extérieur sera de rigueur afin de s'assurer que tout fonctionne et de surveiller l'apparition de codes d'erreur en cas d'anomalies invisibles.

Une inspection visuelle permet de déceler d’éventuelles fuites au niveau des trompettes et du bloc hydraulique. (© L.C.)

Mettre les distributeurs en position flottante, mode le plus sensible, déclenche presque à coup sûr un code d'erreur en cas de défectuosité. (© L.C.)

En cabine, l’écran et le joystick peuvent parfois avoir été brutalisés par des utilisateurs peu attentionnés. (© L.C.)

Une technique pour contrôler la transmission

Véritable atout de la marque Fendt, la transmission à variation continue à deux gammes dont bénéficiaient à l’époque les 700 SCR et S4 n'était pas encore présente chez tous les tractoristes. Gage de confort, celle-ci efface les passages de rapports et permet de travailler à de très faibles vitesses, au joystick comme à la pédale. Le système TMS gère la boîte pour que le chauffeur n’ait plus qu’à pousser le manche. Jean-Pierre Broch, chef d’atelier de la concession Manager Fendt du Gers, nous confie rencontrer très peu de problèmes avec cette transmission, réputée fiable. Il nous livre cependant son secret pour diagnostiquer une éventuelle défaillance : « Lors de l’acquisition, il existe une manipulation simple pour contrôler la Vario. Il suffit d'entrer dans le menu diagnostic du terminal tactile (l'onglet avec un tracteur relié à une valise). La pression dans le module Vario s'affiche alors. Il faut à présent engager le neutre, la deuxième gamme et régler le régime moteur sur 1 600 tr/min, puis pousser le joystick vers l’avant avant de le tirer vers l’arrière. Dans les deux cas, la pression à l'écran doit se situer autour de 540 bar. Cette vérification doit s'effectuer rapidement, car la transmission n’appréciera pas la manipulation trop longtemps. Prendre la route et rouler sur toute la plage de fonctionnement permet également de vérifier son bon fonctionnement. »

Jean-Pierre Broch, chef d’atelier de la concession Manager Fendt du Gers estime la gamme 700 S4 très fiable si l'entretien est bien suivi. (© L.C.)

La manipulation pour vérifier l’état de la variation continue consiste à lire la pression dans le module Vario. Celle-ci doit, au cours du protocole, se situer autour de 540 bar. (© L.C.)

Si le soufflet de protection de la noix de transmission du pont avant se perce, un bruit de pignonnerie lié à l’absence de lubrification sera rapidement perceptible. (© L.C.)

Calendrier des évolutions

2011

Lancement de la gamme Fendt 700 de 4^e génération, baptisée « SCR » en l’honneur de son système de dépollution utilisant de l’AdBlue. Les trois modèles proposés sont les 720, 722 et 724.

2012

Les 714, 716 et 718, de plus petite puissance, viennent compléter la gamme, qui s’étend alors de 140 à 240 ch.

2014

Fendt renouvelle sa série 700 à l’occasion du passage du moteur à la norme Stage IV, grâce à l’utilisation de la vanne EGR et d’un filtre à particules. Cette nouvelle génération est baptisée « S4 ». Elle affiche un gabarit plus haut et arbore un essuie-glace avant offrant une rotation de 300°. Les finitions d’entrée de gamme Power et Power+, issues des Fendt 500, arrivent au catalogue. Toutefois, le niveau d’équipement ne diminue pas, au contraire. Les quatre régimes de prise de force sont installés en standard, tandis que le système de freinage du tracteur et la ligne remorque deviennent pneumatiques. La cabine est suspendue pneumatiquement de série. En option, le constructeur propose l’installation d’une pompe hydraulique, dont le débit monte à 190 L/min.

2016

Changement de couleur pour passer au « Natural Green », qui distingue l’intégralité de la gamme Fendt encore aujourd’hui. Celui-ci s’accompagne d’un siège à suspension pneumatique en prise directe avec le compresseur du tracteur, et non plus avec un compresseur indépendant. Les LED remplacent les phares au xénon, et la prédisposition GPS passe de Topcon à Trimble NovAtel. Les deux dispositifs sont toutefois compatibles pour que les utilisateurs puissent conserver leur antenne ou adapter leur nouvel équipement sur d’anciens tracteurs.

2017

Passage obligé par la norme Tractor Mother Regulation, plus communément appelée « TMR ». S'il est déjà capable de cette prouesse, le tracteur est officiellement homologué à 50 km/h. Pour le reste, peu de changements.

2019

La norme Stage V s'applique sans forcer puisque le bloc-moteur était déjà compatible. Le fabricant en profite pour installer un boîtier de télémétrie de série sur les finitions Profi+.

2020

Début de la révolution en cabine avec l’environnement FendtOne qui cumule plusieurs écrans et un nouveau joystick surmontant un accoudoir repensé.

2022

Arrivée de la Gen7 et du six-cylindres maison Agco Power de 7,5 L de cylindrée. Le design extérieur du tracteur est calqué sur celui des plus gros modèles du constructeur.