Pulvérisateur amazone UF01 une bonne occasion ?

Lancés en 2003, les pulvérisateurs portésAmazone UF 01 ont envahi les campagnes françaises. Plusieurs raisons expliquent ce succès. Leur entretien, tout d'abord, s'avère extrêmement simple. En effet, la rampe et son support ne comportent pas de graisseurs et présentent des jonctions coniques pour rattraper le jeu automatiquement. Le système de repliage de la rampe, ensuite, en portefeuille sur l’arrière, a eu l’avantage de libérer de la visibilité au transport pour le chauffeur. Enfin, point essentiel, la version Twin et sa cuve frontale FT permettent d’embarquer, au choix, 1 000 ou 1 500 L supplémentaires de bouillie. Cette configuration représente un bon compromis en matière de capacité et de maniabilité, face à un pulvérisateur porté classique ou à un modèle traîné. Un point qui lui a valu d’être quasi systématiquement préféré à ce dernier dans les régions vallonnées. L’ensemble est en outre « intelligent » puisque les deux cuves, frontale et principale, se vident au même rythme afin de conserver en permanence une bonne répartition des charges sur le tracteur. Notons, enfin, que cette gamme de pulvérisateurs était déjà pourvue à l’époque de technologies d’agriculture de précision. Tous ces facteurs font aujourd’hui des UF de très bonnes occasions. Afin de découvrir les points à vérifier sur ces appareils, je me suis rendu sur le site d’Auch de la concession T3M Mécadoc, où Romain Lacombe, responsable occasion, et Alexis Merlo, inspecteur commercial sur la région pour Amazone, m’ont donné les clés pour investir sereinement dans un de ces pulvérisateurs.

Un coup d’œil en dit long

Comme d’habitude, et les pulvérisateurs n’y coupent pas, l’aspect général de la machine est à surveiller en priorité. La première inspection est visuelle et globale afin de vérifier que la ou les cuves ne présentent pas de fuites ou d’impacts évidents. Ensuite, vous pourrez rechercher d'éventuelles traces de rouille ou de choc sur la rampe, une fois celle-ci dépliée. Les produits phytopharmaceutiques ou fertilisants liquides sont bien souvent corrosifs. La présence de rouille témoigne donc du traitement réservé à l’appareil par le précédent utilisateur.

La cuve frontale mérite la même attention lors de l’inspection que le pulvérisateur en lui-même. (© L.C.)

Vérifier, une fois dépliée, la présence de fissures ou encore de rouille le long de la rampe qui sont en général des témoins d’impacts. Les boudins élastomère peuvent aussi être usés. (© L.C.)

Assurez-vous de bien récupérer tout le faisceau électrique. Bien que les UF puissent être Isobus, avoir en sa possession les consoles de pilotage et une antenne de géolocalisation est un plus. (© L.C.)

Une rampe sans entretien

La rampe se démarque par son repliage en portefeuille sur l’arrière du pulvérisateur. Les liaisons entre les tronçons sont coniques afin de rattraper automatiquement le jeu. Un mauvais entretien n’a donc aucune incidence sur cette partie. Ainsi, de ce côté-là, rien n'est à vérifier. En revanche, un contrôle minutieux le long de la rampe permet de détecter la présence d’éventuelles fissures liées à un choc avec un arbre, un poteau ou même le sol. Un mauvais état des boudins en élastomère est également le signe d'une utilisation brutale. Le cadre central, ensuite, qui relie la rampe au châssis via une suspension pendulaire, doit aussi être surveillé attentivement. Dans certains cas, des lésions se créent et entraînent une chute de la rampe. Le mât et le coulisseau, lui aussi partie intégrante de la liaison entre cette dernière et le châssis, doivent être lubrifiés à sec à l'aide d'un spray silicone afin d'éviter que poussières et autres impuretés ne se collent et freinent le bon coulissement des éléments. Pour clore l’inspection des rampes, prêtez attention aux différents vérins qui ne doivent montrer aucune fuite. Les flexibles et le faisceau électrique reliant les capteurs du suivi de sol doivent eux aussi être en bon état pour assurer le bon fonctionnement du système.

Les différentes liaisons de la rampe sont assemblées sur des pièces coniques rattrapant automatiquement le jeu. (© L.C.)

Le mat et le coulisseau se lubrifient à sec avec du spray silicone favorisant un bon glissement des pièces sans impuretés ou poussières. (© L.C.)

Assurez-vous qu’il n’y ai pas de fissures ou de faiblesses sur le cadre de suspension de la rampe car il arrive parfois que celui-ci casse. (© L.C.)

2 pompes à pistons membranes

Qui dit deux cuves, dit deux pompes, l’une destinée à la cuve principale et l’autre à la cuve frontale. Pour diagnostiquer l’état de ces pompes à pistons membranes, commencez par contrôler le niveau d’huile. Demandez ensuite au propriétaire la date du dernier changement de leur membrane et des clapets. Cette information donne une idée du délai dont vous disposerez avant leur prochain remplacement. Elle peut donc constituer un levier de négociation, bien que l’opération ne soit pas très coûteuse d’après Romain Lacombe, responsable occasion chez T3M Mécadoc. Côté circulation de la bouillie, la vérification s’impose au niveau de la tuyauterie pour détecter une fuite potentielle. Et il y en a des mètres, surtout en présence d'une cuve frontale. Beaucoup de raccords sont regroupés autour du panneau de commande latéral. L’idéal est donc de mettre en route le pulvérisateur avec de l’eau claire. Ceci permet également de contrôler l'apparition ou non de codes d'erreur. Les électrovannes, quant à elles, seront déclenchées une à une afin de s’assurer de leur bon fonctionnement. Cette mise en route avec de l’eau est aussi l'occasion de surveiller le jet à la sortie des buses et la bonne pression dans le circuit.