Kuhn Maxima 3, la polyvalence par l’indexation du châssis

Les semoirs Kuhn Maxima 3 se déclinent en versions de 4 à 12 rangs, à châssis porté ou semi-porté, à poutre fixe ou télescopique indexable. (© H.E.)

Le Maxima 3, comme son nom l’indique, représente la troisième génération des semoirs de précision haut de gamme de Kuhn. Ces appareils sont conçus pour travailler sur sols préparés, faiblement travaillés, en TCS (technique de conservation des sols) ou en strip-till, et, dans certaines conditions, en semis direct. L’Alsacien annonce un semis à des vitesses comprises entre 5 et 10 km/h. Le Maxima se veut polyvalent par son large choix de châssis, notamment télescopiques et indexables par cales de réglage. Cette caractéristique d’interrangs variables, de 37,5 à 80 cm selon les modèles, le rend plus polyvalent puisqu'il est en mesure de semer différentes cultures avec un seul outil (maïs ou tournesol, mais aussi betterave, colza ou encore haricot et soja). La soufflerie crée une dépression dans le système. Un large panel de disques perforés permet de semer des populations à l’hectare variant de 40 000 à 600 000 pieds. Sur cette troisième génération de semoirs Maxima, Kuhn propose une distribution à entraînement mécanique ou électrique. Cette dernière facilite le semis dans les parcelles en rond. Le Maxima 3e (électrique) est en outre compatible Isobus en standard, autorisant, par exemple, la coupure rang par rang ou bien la modulation. Celle-ci s’appuie sur la cartographie de rendement afin de mieux valoriser le potentiel du sol. Enfin, la fertilisation et le microgranulateur complètent l’équipement des Maxima avec des trémies supplémentaires sur le semoir (possibilité également d'une trémie frontale).

Un large choix de châssis

Kuhn décline son semoir Maxima 3 en plusieurs châssis, de type porté fixe ou repliable, télescopique et indexable, ou encore semi-porté repliable. Dans tous les cas, prenez le temps de bien inspecter les éléments qui le composent, à commencer par la poutre principale. Vérifiez que cette dernière n'est pas endommagée, notamment au niveau des soudures, et surtout qu’une de ses sections n'est pas pliée. L’élément semeur a la capacité d’implanter, selon certaines conditions, une culture sur sol non préparé. Dans ce cas, renseignez-vous sur le type de sol dans lequel le semoir a évolué. Soyez également attentif aux réglages de la tension des ressorts qui assurent la compression du parallélogramme de l’élément, lesquels ne doivent pas non plus être cassés. En position intense, le châssis encaisse des contraintes plus importantes. Pour les modèles télescopiques, inspectez les patins en téflon qui guident les poutres les unes dans les autres. Leur renouvellement nécessitera une intervention chez votre concessionnaire. De manière générale, ces patins remplissent leur fonction durant la vie du semoir. L'état du vérin assurant le télescopage s'avère en revanche difficile à évaluer, car il est intégré dans les poutres. Vérifiez néanmoins les flexibles hydrauliques et, si l’outil est attelé, faites-le fonctionner afin de contrôler le bon coulissement des poutres. Pour le suivi du sol, le semoir repose sur des roues de jauge. Examinez leur bande de roulement et leurs flancs, et assurez-vous de l’absence de corps étrangers.

Pensez à contrôler l'absence de jeu au niveau du télescopage des poutres du châssis et vérifiez le bon état des patins en téflon. (© H.E.)

Pour valider l'interrang correct lors du télescopage hydraulique du châssis, les cales doivent être présentes sur le semoir. (© H.E.)

Vérifiez le jeu du parallélogramme qui maintient l'élément à la poutre du châssis. (© H.E.)

Un entraînement électrique fiable

Nos deux semoirs étudiés ici sont des modèles dotés d’un entraînement électrique évitant toute usure des chaînes. La prise de force dont ils s'équipent assure l’entraînement des turbines (dépression pour le semis et pression pour le transport de l’engrais) via deux courroies. Une troisième se charge de celui de l’alternateur générant la bonne tension de fonctionnement au niveau des moteurs électriques présents sur chaque élément. Vérifiez l'état des courroies et leur tension. Cette opération nécessite de démonter un carénage. La flexion de la courroie principale ne doit pas dépasser 20 mm. L’alternateur ne présente pas de défaut particulier. Demandez à l’ancien propriétaire si le pack de batteries a bien été débranché pendant les remisages hivernaux. Il s’agit de quatre accumulateurs au gel, de 12 V chacun, montés en série, soit une tension de 48 V. En fonctionnement, la tension doit être comprise entre 53 et 60 V. Vérifiez-la au niveau du terminal en cabine. Si elle est trop basse ((ok ?)), il faudra sûrement renouveler les batteries. Côté distribution, contrôlez la bonne dépression dans le circuit. Celle-ci doit être supérieure à 45 mbar. Mettez le semoir en route et faites tourner la prise de force, l’indication doit apparaître directement dans le terminal. Dans le cas contraire, il faudra renouveler les joints de chaque élément, au niveau de la trappe donnant accès au disque. Portez également une attention particulière à l'état de chaque disque. Demandez à l’ancien propriétaire de vous donner ceux qu’il a reçus avec son semoir.

Demandez à l’ancien propriétaire s’il a pris soin de débrancher le pack de batteries et de le ranger à bonne température durant l’hiver (© H.E.)

Soyez attentif à l'étanchéité du système de dépression et notamment au joint de la porte donnant accès au disque. (© H.E.)

Depuis le terminal, contrôlez la tension du circuit électrique (de 53 à 60 V en fonctionnement) et la dépression minimale (-0,45 mbar). (© H.E.)

De 5 à 10 km/h

L'élément semeur, supporté par un parallélogramme pour le suivi du sol, ne présente pas de défaut majeur. Assurez-vous néanmoins de l'absence de jeu au niveau des axes de maintien sur la poutre principale. Comme tout outil de travail du sol et de semis, le Maxima dispose de pièces d’usure, notamment le double disque ouvreur à travers lequel sont déposées les graines. Mesurez-en les diamètres afin de connaître leur niveau d’usure, sachant que, neufs, ceux-ci sont de 382 mm. Pincez-les entre deux doigts et vérifiez le jeu. Si ce dernier est important, cela peut signifier que le roulement à billes à double contact oblique, reprenant des charges axiales et radiales, est usé. Vérifiez les roues de jauge et le niveau d'usure de leur racleur donnant une idée de la vie du semoir. Derrière prend place la roulette en inox de rappui de la graine en fond de raie, qui présente peu de problèmes. Devant, l’élément dispose d’un chasse-débris. Assurez-vous de leur présence et de leur état d’usure. Kuhn propose différentes roues de rappui. Contrôlez leur état et vérifiez que leur réglage ne pose pas de problème, ce qui peut arriver si un ressort de tension est cassé.

Profitez que le semoir soit levé pour inspecter le niveau d’usure de l’élément semeur dans sa globalité, du chasse-débris aux roues de rappui. (© H.E.)

Examinez l'état de la roue en inox et du soc profilé en « V » prenant place entre les disques ouvreurs. Ce dernier doit avec une forme triangulaire. (© H.E.)

Assurez-vous du bon diamètre des disques ouvreurs (382 mm) et de l'absence de jeu entre eux, lequel serait synonyme de roulements en mauvais état. (© H.E.)

L’Isobus en standard

Les semoirs Maxima 3 dotés d’une distribution électrique disposent de série de la compatibilité Isobus, certifiée « AEF ». Cette caractéristique facilite le contrôle de différents points depuis le terminal en cabine (soit celui du tracteur, soit un écran CCI 800 ou 1200, respectivement de 8” et 12”). Un menu permet notamment de vérifier l'état des capteurs du semoir ou encore, comme nous l'avons vu précédemment, la dépression dans le circuit ou la tension de fonctionnement. Ces opérations exigent évidemment que le semoir soit attelé à un tracteur. Le terminal vous donnera d’autres informations enregistrées durant toute la vie du semoir, à l’image de la surface totale travaillée. Prenez le temps de l’explorer afin de contrôler ces informations. Les pictogrammes sont assez clairs, favorisant la navigation dans les différents menus. Pour obtenir plus d’informations avant d’investir, rendez-vous sur YouTube pour visionner le tutoriel des réglages de sortie d’hiver posté par le constructeur. Cela peut vous permettre de mieux connaître cet outil avant d’aller en visiter un chez un agriculteur ou un concessionnaire pour un achat de seconde main.

En version à entraînement électrique, le Maxima 3 dispose de série de la compatibilité Isobus certifiée par l’AEF (norme vérifiée). (© H.E.)

Le terminal du tracteur, ou le terminal CCI commercialisé avec le semoir Maxima 3, permet de vérifier, entre autres, le total d’heures et d’hectares. (© H.E.)

Évaluez l’état des connexions, pour l’Isobus comme pour les prises hydrauliques, et vérifiez la présence de l’arbre à cardans. (© H.E.)

Avis d’expert

Paul Ferry, responsable occasion chez le concessionnaire Déméterre

« Les semoirs de précision Kuhn ne présentent pas de défaut particulier. Il est néanmoins important de bien vérifier l’aspect général de la machine. Ces outils peuvent disposer d’un niveau d’équipement simple, à savoir une poutre supportant les éléments semeurs, ou plus avancé, comme ici, avec un châssis télescopique à indexage. Le futur acquéreur doit prendre en considération le niveau de dotation du matériel (entraînement électrique, fertilisation, microgranulateur…). Le ventilateur ainsi que l’étanchéité des tuyaux, en dépression pour le semis et en pression pour le transport de l’engrais, doivent être irréprochables pour fonctionner correctement. Ces accessoires vieillissent généralement bien dans le temps, mais un contrôle est un gage de sérénité avant d’investir dans un tel outil en occasion. En seconde main, l’acquéreur doit bien se renseigner sur la présence du terminal. Cet écran permettra, en cas de compatibilité Isobus mais en l'absence de terminal en bout d’accoudoir, de piloter intégralement le semoir depuis le poste de conduite. »