Il se présente ici avec une finition noire, mais les couleurs d’origines de la marque Kramer en agricole sont bien le vert et le gris. (© H.E.)
Arrivée sur le marché agricole en 2018, à la suite de la rupture de l’accord de fourniture des chariots télescopiques Claas, qu'elle construisait, la marque Kramer s’est rapidement fait connaître dans les campagnes. Ses machines disposent de l’expérience du groupe Wacker Neuson, déjà bien connu dans le secteur des travaux publics. Pour le marché agricole, ce dernier construit, en plus des engins de manutention Kramer, ceux de la marque Weidemann. Sept ans après leur arrivée en France, de nombreuses machines aux couleurs de Kramer sont désormais disponibles sur le marché de l’occasion. La gamme de chariots télescopiques compte huit modèles avec des capacités de levage de 3 à 5,5 t, et des hauteurs de manutention de 6,1 à 9,5 m. Deux versions compactes complètent l’offre. Ces engins disposent d’une cabine large, protégée par un parebrise profilé et arrondi améliorant la visibilité sur toute la hauteur de travail de l’outil. Pour la conduite, le joystick permet de gérer la partie manutention et les gammes de la transmission hydrostatique, mais aussi l’inversion du sens de marche à l’aide du pouce. Afin de vous apporter le plus de points à vérifier sur ces engins, nous nous sommes basés sur le cœur de gamme du marché français, soit un modèle KT407, ici proposé en couleur de capot noire. Chez Kramer, le premier chiffre correspond à la capacité de levage, et le dernier à la hauteur de manutention.
Moteur, transmission et train roulant
L’ouverture du capot monobloc vous donne rapidement accès au moteur Deutz AG de 136 ch. À l’avant, séparée par un joint, la partie dite « froide », avec le bloc de refroidissement. Portez une attention à l’état des radiateurs. Il arrive que de la poussière s’accumule en partie basse et colmate les ailettes. Vérifiez l’absence de fuite en passant la main sur les durites. La partie chaude se compose du moteur et de l’échappement. Entre les deux se place le ventilateur. Inspectez son état et testez la réversibilité des ailes depuis le poste de conduite. Les différents filtres, de même que la jauge à huile, sont facilement accessibles grâce à la position transversale du moteur. Ouvrez le filtre à air. Cela vous donnera une idée du niveau d’entretien apporté par le précédent propriétaire. Depuis le poste de conduite, simplement en tournant la clé de contact, vous pourrez contrôler le nombre d’heures avant le prochain entretien. Le moteur thermique entraîne une succession de pompes hydrauliques, la première pour la transmission hydrostatique et la seconde pour les fonctions de la flèche et de l’outil. Glissez-vous sous l’engin afin de traquer les éventuelles fuites. Pour le déplacement du chariot télescopique, Kramer fait appel à deux arbres à cardans. Rassurez-vous, ils sont graissés à vie. Contrôlez le niveau d’usure des plaquettes des disques montés sur chacun des ponts. Pour finir, faites un essai dynamique pour tester la transmission ainsi que les quatre modes de direction, et traquez les bruits suspects. Le capot monobloc donne accès au moteur et à ses accessoires. Vérifiez principalement les radiateurs ainsi que l’état du ventilateur et sa réversibilité. (© H.E.) Glissez-vous sous l’engin afin de traquez les éventuelles fuites et contrôlez le bon état des arbres à cardans et des disques et plaquettes. En cabine, un simple tour de clé de contact vous donnera la possibilité de naviguer dans l’écran et ainsi de vous renseigner sur le prochain entretien. (© H.E.)
La flèche et son tablier
Testez les différentes fonctions hydrauliques liées à la manutention ainsi que le télescopage de la flèche, et essayez de percevoir d’éventuels bruits suspects. Amusez-vous à secouer l’outil afin de juger par vous-même le niveau d’usure des bagues qui maintiennent le tablier. Ces dernières se changent assez facilement, mais leur remplacement nécessite une intervention chez votre concessionnaire. Les KT sont, pour la plupart, équipés du verrouillage électrohydraulique de l’outil. Vérifiez qu’il fonctionne normalement. Après avoir validé les mouvements, prenez le temps de descendre de la machine et d’apprécier les parties hydraulique et mécanique de la flèche. Contrôlez l’état des flexibles, des conduites et des joints des vérins (levage, parallélogramme, bennage/cavage, verrouillage de l’outil). Inspectez les patins en téflon qui guident le télescopage et passez votre main sur la flèche, une fois celle-ci entièrement sortie, pour évaluer son usure. Si cette dernière est « profonde », il faudra sûrement renouveler les patins. Portez une attention aux soudures au niveau du pied de flèche et du pivot de fixation du vérin de levage principal. Il est important de contrôler la présence de graisse sur tous les axes. En vous rendant derrière la cabine, et une fois la flèche rentrée et baissée, vous pourrez juger du niveau d’huile hydraulique par un œillet. N’hésitez pas à demander le carnet d’entretien, et renseignez-vous sur la dernière vidange et le renouvellement des filtres. Testez toutes les fonctions hydrauliques liées à la manutention et vérifiez le niveau d’usure des patins de la flèche télescopique. (© H.E.) Levez la flèche et montez jeter un œil au graissage des axes. Pensez également, en cabine, à vérifier le jeu dans les axes supportant le tablier. (© H.E.) Le tablier sera un élément important pour accueillir les outils dont vous disposez : contrôlez le fonctionnement du verrouillage de l’accessoire. (© H.E.) Une cabine, deux hauteurs
Kramer décline ses chariots télescopiques selon deux hauteurs hors tout. Comptez le nombre de marches pour monter en cabine. S'il n'y en a qu'une, cela signifie que l’engin est équipé d’une cabine plus basse, pour une hauteur hors tout de 2,31 m. La seconde version, plus haute de 18 cm, améliore simplement la visibilité au travail et sur le côté droit pour le chauffeur, notamment par-dessus le capot et sur la roue arrière. Assurez-vous du bon état de la porte, notamment sa fermeture, et de la demi-porte vitrée, souvent appréciée pour curer. À bord, la marque allemande propose un agencement qui vieillit bien, malgré de nombreux boutons. Testez-en un maximum, notamment ceux qui apportent des gains de productivité en manutention. Portez une attention particulière au bon fonctionnement de la climatisation. L’importante surface vitrée transforme vite la cabine en sauna l’été. Une recharge en concession est possible mais représente encore un coût supplémentaire. Le terminal qui affiche également les informations sur le véhicule vous fournira le nombre total d’heures d'utilisation du chargeur ainsi que des données sur des aspects de maintenance et d'éventuels défauts. Enfin, contrôlez les phares de travail et les essuie-glaces : c’est du détail, mais leur bon fonctionnement a vite son importance. L’état du siège et des commandes donne une rapide idée de l’utilisation faite par son ancien propriétaire. (© H.E.) Sur les modèles à cabine dite « standard », une seule marche avec un plancher échancré permet la montée à bord. (© H.E.) Le code couleur vert regroupe les fonctions de manutention. Testez en priorité celles qui améliorent la productivité. (© H.E.)
Avis d’expert
Paul Ferry, responsable occasion à la concession Déméterre
(© H.E.) « Les chariots télescopiques Kramer s’appuient sur l’expérience du groupe Wacker Neuson, qui fabrique des engins de manutention pour différents domaines, notamment les travaux publics et l’agriculture. Ces machines s’équipent de composants de qualité, à l’image de l’hydraulique, fournie par Bosch Rexroth, des ponts, par Dana, ou encore du moteur, par Deutz AG. Si l’entretien général est bien suivi, elles peuvent travailler plusieurs milliers d’heures. Les commandes en cabine sont regroupées selon un code couleur, ce qui rassure les agriculteurs et leurs salariés. Sur le marché de l’occasion, les chariots Kramer bénéficient d’une bonne cote, et leur revente se fait bien. La filiale française a adapté des équipements spécialement pour notre pays, avec un pack “France”. Les KT se dotent alors de série, à titre d’exemples, du ventilateur réversible, du verrouillage électrohydraulique de l’outil, de la décompression hydraulique des troisième et quatrième fonctions, et d’une caméra de recul. Ce pack fait de ces modèles des machines très bien équipées en standard et facilite ensuite leur revente en seconde main. »