Ayant désormais confié à ses enfants la direction de l’entreprise familiale située à Janzé (Ille-et-Vilaine), Louis Giboire (ETA Giboire) revient en toute transparence sur l’augmentation des prix des matériels agricoles observée ces dernières années. L'entrepreneur fait le constat d’une croissance annuelle de 3,6 % entre 2010 et 2019 pour un tracteur de 350 ch, de 1,75 % entre 2005 et 2019 pour une moissonneuse-batteuse conventionnelle, et de 3,9 % sur une période de 11 ans pour un plateau à paille. Le prix d’une enrubanneuse croît, pour sa part, de 11 % en trois ans, et celui d’une tonne à lisier de 3 % par an entre 2012 et 2015. Rappelons que le taux d’inflation oscillait entre 1 et 2 % au cours de la décennie 2010-2020.
Créée en 1975, l’entreprise a vu les prix des matériels régulièrement augmenter et a su s’adapter en trouvant des leviers pour absorber cette inflation.

Raisonner l’achat du carburant en fonction des cours du pétrole
Plutôt que de renouveler les matériels sur une période donnée, la pratique en interne est au vieillissement lorsque leur remise en état est envisageable. Sur le site, l’entreprise stocke du carburant réparti dans trois cuves (dont du gazole non routier et du gazole blanc). Une consultation quotidienne des cours du pétrole permet de faire les bons choix d’approvisionnement et de limiter les coûts sur le long terme. Un gain de 50 €/m3 favorise, par exemple, une économie annuelle de 40 000 €, non négligeable sur la facture. Dans ses choix d’investissement, l’entreprise de travaux agricoles privilégie des matériels neufs pour bénéficier des dernières technologies et achète en grande quantité.


Doubler les matériels pour optimiser le service
Doubler les matériels permet aussi d’améliorer la productivité de l'ETA sans la surcharger, tout en optimisant le service apporté aux clients. Chaque année, l’entreprise, dont le chiffre d’affaires avoisine les 4,5 millions d'euros (M€), investit en moyenne 900 000 € en équipements. En 2020, le parc de matériels s’est largement étoffé. Il comprend désormais une quatrième ensileuse – un modèle Claas de 12 rangs – pour mieux répondre à la demande des clients. L’arrivée de cette machine a conduit à investir dans quatre remorques Thievin de 25 t. Le nombre de tracteurs est monté à 35, avec six modèles supplémentaires dotés de la technologie de guidage RTK (deux Fendt 942 Vario, trois 820 Vario et un 714 Vario). L’entreprise s’est également équipée de deux combinés de fauche Krone de 9 m, de deux andaineurs à tapis Kuhn, d’un troisième semoir à maïs Monosem de neuf rangs, d’une charrue Kuhn à dix corps. Depuis cette année, elle met un frein aux investissements du fait de la crise sanitaire.
