Dans l’optique de reprendre la SARL Tract’Alliance, entreprise de travaux agricoles et de transport cogérée par ses parents, Théo Gorieux a suivi la formation de conducteur de travaux en ETA dispensée par le centre de formation technique par alternance (CFTA) de Montfort-sur-Meu, en Ille-et-Vilaine. Il a obtenu son diplôme en 2022.
« Je ne voulais pas faire de BTS après mon bac pro en agroéquipement effectué à la MFR [maison familiale rurale] de la Rouvraie. Je préférais suivre une formation plus axée sur l’entreprise pour approfondir mes connaissances en comptabilité-gestion et maîtriser davantage l’organisation des chantiers et la relation client. Nous avons notamment abordé la gestion des appels, des plannings, des imprévus et des heures supplémentaires », souligne le jeune chauffeur mécanicien.
Pendant un an et demi, il s’est enrichi de multiples échanges, de visites d’entreprises et de cas concrets (Certiphyto, logiciel de gestion de chantiers Facilitime, document unique d’évaluation des risques) qui l’ont plongé dans la réalité du métier d’entrepreneur de travaux agricoles.
La maîtrise des matériels, entre observation et formation
Au sein de l’équipe des six salariés en CDI de l’entreprise, il effectue tous les travaux agricoles, à l’exception de l’ensilage et de la pulvérisation pris en charge par son père, Patrick. L’épandage de lisier et de fumier, le déchaumage, le fauchage d’herbe, l’enrubannage, le labour, le semis de maïs et de couverts végétaux, ou encore le battage de blé et de maïs n’ont plus de secrets pour lui.
« Parmi ces prestations, la moisson tient une place particulière, étant donné qu’elle représente le travail de l’année pour nos clients, indique Théo Gorieux. J’apprends beaucoup en observant les autres chauffeurs et lors des formations à la mise en route assurées par les concessionnaires. Lors des achats récents d’un combiné de presse-enrubanneuse Göweil plus performant en qualité de coupe et d’une moissonneuse-batteuse CR 890 New Holland de 520 ch dotée de chenilles, j’ai notamment été conseillé sur les points d’entretien, les réglages et les interventions en cas de panne. L’expérience permet ensuite d’intégrer davantage les informations. »
Au fil du temps, il élargit ses compétences au-delà de la conduite et de l’entretien des matériels. En 2021, son expérience sur la première partie de la saison de moisson l’a par exemple amené à organiser le planning des chauffeurs. De même, le développement des prestations de fauche et d’enrubannage, effectif en 2023, l’a initié à la gestion des appels des clients.
« Le métier de chauffeur nécessite d’être calme et patient, soigneux, volontaire, et de faire preuve d’assurance sur le plan relationnel, détaille le futur repreneur. La diversité des activités et de la clientèle est appréciable. La principale difficulté concerne les pannes qui peuvent intervenir la nuit. »
Déployer les actions de communication
Grâce à sa formation, Théo Gorieux a apporté sa pierre à l’édifice en termes de communication avec la clientèle et de promotion des activités de l’entreprise. Il a pris l’initiative d’éditer un calendrier qu’il distribue au cours de l’hiver en se déplaçant chez les clients et d’organiser des portes ouvertes tous les quatre ou cinq ans. Des T-shirts et des vestes à l’effigie de l’entreprise sont également prévus pour les chauffeurs afin d’identifier la SARL.
« En rencontrant nos clients à cette période de l’année moins intense, nous prenons le temps d’échanger avec eux sur leurs projets et d’envisager d’éventuelles nouvelles prestations. Quant aux portes ouvertes, elles donnent l’occasion de montrer nos nouvelles machines et l’éventail de nos prestations. »
Théo Gorieux est confiant dans l’avenir de l’entreprise, dont les prestations nouvellement créées montent en puissance. L’activité de pulvérisation, démarrée en mars 2021, s’étend désormais sur 5 000 ha, celle de fauchage d’herbe sur 500 ha, et l’entreprise réalise chaque année 3 500 bottes d’enrubannage.
« La reprise de l’entreprise se prépare progressivement. Cette perspective encourage mon père à faire évoluer les activités. Nous réfléchissons ensemble à l’acquisition de nouveaux matériels. De nos jours, il me semble très important d’avoir plusieurs cordes à son arc », termine le futur repreneur.