Le certificat de qualification professionnelle (CQP) de conducteur d’agroéquipements, répondant mieux aux attentes de la profession, vise à accroître l'autonomie et l'efficacité des jeunes à leur entrée dans le monde du travail. Cette formation d'un an ne concerne pas seulement la conduite des engins, elle permet aussi aux apprenants de mieux appréhender les réglages, la maintenance et l'entretien des matériels, ou encore d'affiner leur sens de l'observation. En Bretagne, un quatrième centre de formation s’apprête à ouvrir une session en septembre 2024.
Le CQP (certificat de qualification professionnelle) de conducteur d’agroéquipements a pris un nouvel élan à la suite de la réforme, en 2009, du bac professionnel en agroéquipement, réduisant le cursus de 4 à 3 ans.
« Les jeunes intégraient le monde du travail à 17 ans avec les risques que cela implique et les contraintes en termes de protection des travailleurs », précise Jean-Marc Leroux, délégué régional d'Entrepreneurs des territoires (EDT) Bretagne.
C’est la raison pour laquelle, à l’initiative de la Commission paritaire régionale de l’emploi et d'EDT Bretagne, des centres de formation ont ouvert des sessions, comme la MFR de Montauban-de-Bretagne et le lycée de Redon, en Ille-et-Vilaine, ou encore le lycée Le Nivot, dans le Finistère. À la suite d'un appel d’offres, la MFR de Loudéac (Côtes-d'Armor) ouvrira également une session en septembre 2024. Plus d’une centaine de jeunes ont été formés depuis 2015.
« Les intérêts de ce CQP résident dans la posture du jeune en arrivant sur le marché du travail. Il se sent plus à l’aise pour échanger, tout en ayant des compétences bonifiées. De plus, cette formation est en adéquation avec les attentes des employeurs. Les chiffres de l’insertion professionnelle révèlent que le plein emploi a été atteint en 2021-2022. Ce diplôme apporte ainsi de la valeur ajoutée, en complément du référentiel académique », note Jean-Marc Leroux.
Des équipements de pointe à la MFR de Montauban-de-Bretagne
Franck Gicquiaux enseigne à la MFR de Montauban-de-Bretagne auprès des jeunes se préparant à ce CQP. La formation intègre des blocs de compétences obligatoires (travail du sol, récolte, conduite et entretien…) et optionnels (maintenance des agroéquipements et traitement phytosanitaire). Plusieurs évaluations sont faites par le tuteur de l’entreprise d’accueil, le centre de formation et le jury (pour l’épreuve finale).
Pour proposer ce CQP dans le cadre d’un appel d’offres, la MFR devait répondre à certaines exigences concernant ses équipements pédagogiques et techniques. Elle dispose d’un nombre important de tracteurs et d’outils attelés (combinés de semis, presses à balles rondes, épandeurs d’engrais, pulvérisateur standard avec DPAE, semoir monograine…). Un nouvel atelier, dédié à la maintenance de matériels, met à disposition de l’outillage spécifique (caméra endoscopique, outil de mesure de dépression…). Deux salles techniques intègrent des bancs pédagogiques avec des composants moteurs, des maquettes pédagogiques (démarreurs, alternateurs, capteurs et commandes de tracteur) et des valises diagnostics. À l'aide de cas concrets, le formateur cherche à responsabiliser les jeunes sur la préparation des matériels et les réglages lors des chantiers. Ils doivent être en capacité de reproduire les travaux pratiques qui les amènent à maîtriser le fonctionnement d’une pièce d’usure et son remplacement, ainsi que la recherche de pannes.
« Nous travaillons également avec des systèmes GPS et Isobus, car ce CQP demande plus de compétences en matière de programmation, indiqueFranck Gicquiaux. Les jeunes doivent pouvoir, par exemple, modifier les paramètres des appareils pour optimiser leur utilisation et identifier les signaux d’alerte. »
Une richesse de connaissances à acquérir
À l’atelier, des binômes s’affairent à répondre aux cas concrets soumis par leur formateur. Quentin et Mikha doivent démonter un embrayage qui présente du jeu dans les cannelures.
Un deuxième binôme teste l’aspiration des grains de maïs par un semoir qui présente un défaut d’homogénéité.
Parmi les clés de la réussite, Franck Gicquiaux insiste sur l’écoute, l’observation et la capacité de remise en cause.