Partagée entre quatre exploitations vendéennes, la mélangeuse automotrice Lucas G Autospire 240 de la Cuma L’Imprévue effectue sa tournée quotidienne pour nourrir 450 animaux.
Tous les matins, à 6 h 30, Quentin Desnoue, chauffeur au sein de la Cuma L’Imprévue, à Bournezeau, en Vendée, monte dans la cabine de l’automotrice Lucas G Autospire 240 et démarre sa tournée. Au programme : quatre troupeaux laitiers à nourrir sur quatre fermes différentes, soit plus de 450 animaux au total et une boucle de 22 km pour aller d’un site à l’autre.
Ce groupe de désilage s’est constitué en 2017, à l’initiative de quelques éleveurs dont Daniel Rondeau et Florian Fabre, installés sur deux exploitations voisines.
Pallier le manque de main-d'œuvre
Au Gaec Pont du Lay, au sein duquel Florian Fabre est associé avec son frère Emmanuel, la question de la main-d’œuvre se posait également afin d’anticiper les départs en retraite de deux associés.
Les éleveurs ont choisi un bol de 24 m3 afin de nourrir en un seul passage les troupeaux les plus importants du groupe. Ils ont aussi opté pour un modèle avec un tapis de distribution à l’arrière. En effet, sur l’une des exploitations, le couloir de distribution est fermé par un mur. Le chauffeur rentre donc en marche arrière et peut déposer la ration sur toute la longueur.
Techniquement, la machine répond bien aux attentes des utilisateurs. Malgré sa grande capacité, elle passe sous toutes les charpentes, et aucune modification de toiture n’a été nécessaire.
En revanche, c’est un modèle assez lourd et, par endroits, les bétons de silos les plus anciens et les moins épais n’ont pas résisté. Avec le tapis de distribution placé à l’arrière, le moteur se retrouve à l’avant, à côté de la cabine. Résultat : il est plus exposé aux salissures et aux poussières du fait de sa proximité avec la fraise. L’automotrice serait aussi certainement mieux équilibrée et disposerait d’une meilleure adhérence si le moteur était à l’arrière.
La tournée est effectuée six jours sur sept. Chez trois adhérents, le chauffeur dépose une double dose le samedi, qu’il faut repousser le dimanche matin. Mais ce fonctionnement n’est pas possible chez Florian Fabre, car le couloir d’alimentation n’est pas assez large. L’éleveur, ou son frère, va donc chercher l’automotrice tous les dimanches pour s'en servir uniquement sur l'exploitation. Pour définir l’approche économique, les membres du groupe ont bénéficié de l’appui de la fédération départementale des Cuma, qui suit déjà plusieurs organisations collectives similaires. Ensemble, ils ont notamment choisi un mode de facturation adapté à la situation de chacun. Ainsi, le prix à payer mensuellement est calculé selon le coût global de la prestation, en intégrant les annuités de remboursement, le salaire du chauffeur, le carburant et les frais de maintenance. La part à payer par chacun repose sur trois critères : le volume de lait réellement produit à l’année, le temps passé par la machine sur l’exploitation et la quantité de fourrage qui passe dans le bol.
Chaque paramètre fixe un tiers du prix final. Pour éviter les enregistrements sur papier, les associés ont demandé au constructeur d’installer la pesée automatique, ainsi que l’option télémétrie. La position et l’activité de la machine sont enregistrées en continu et transférées, grâce à un boîtier 3G, sur un serveur consultable en ligne. Ces chiffres sont donc faciles à récupérer et à utiliser pour établir la facturation (lire notre encadré ci-dessous).