Andaineurs à tapis  ETA Praud : « Un andaineur Roc robuste qui demande de la maîtrise »

De gauche à droite : Johan Balluet, le salarié de l'ETA Praud chargé de l’andaineur à tapis, Rodrigue Drouillet, Yoann Averty et Guillaume Tatard, les trois associés de l'entreprise.
De gauche à droite : Johan Balluet, le salarié de l'ETA Praud chargé de l’andaineur à tapis, Rodrigue Drouillet, Yoann Averty et Guillaume Tatard, les trois associés de l'entreprise. (© M.P.)
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Dans la Loire-Atlantique, l’ETA Praud a fait le choix d’un chauffeur attitré à son andaineur à tapis Roc RT 1000, misant sur l’expérience de conduite et un suivi rigoureux de l’entretien pour valoriser son investissement.

Johan Balluet, salarié de l’ETA Praud, à Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique), entame sa troisième campagne aux commandes d’un andaineur à tapis Roc RT 1000. Il maîtrise désormais toutes les subtilités de cet appareil constitué de trois éléments offrant une largeur totale de 8,9 m et un regroupement sur 10 m en comptant l’andain. « Les trois tapis tournant dans les deux sens, je peux réaliser un andain à droite ou à gauche, mais aussi deux andains en inversant le sens de rotation d’un des deux tapis extérieurs, apprécie le chauffeur. Ces différentes configurations permettent de mieux s’adapter aux conditions de récolte qu’avec un modèle à andainage central. Dans des fourrages très volumineux, il m’arrive d’andainer sur 6 ou 3 m en laissant un ou deux éléments repliés. Mais cela demande aussi plus de réflexion avant d’entamer une parcelle. » Johan Balluet accorde une attention particulière à l’ajustement de la vitesse des tapis et des pick-up. L’enjeu est de confectionner des andains homogènes, plus faciles à reprendre à l’ensileuse et à la presse-enrubanneuse. « En fourrage lourd, par exemple, j’augmente le régime moteur pour que les tapis tournent vite, mais je limite la vitesse des pick-up, qui sont très efficaces grâce à leurs six barres porte-dents. »

Aucune dent de pick-up cassée en 1 500 ha

Autre point de vigilance, la hauteur de travail doit être ajustée en fonction du produit, de la qualité de fauche et des conditions d’humidité. Le réglage s’effectue manuellement selon trois positions, sur chacune des six roues tandem dont dispose l’andaineur. « Je joue également sur la hauteur du relevage pour donner plus ou moins d’angle à l’appareil. L’objectif est de ne faire travailler que le bout des dents et surtout qu’elles ne touchent pas le sol. De toute façon, si le pick-up force trop, une sécurité hydraulique l’arrête automatiquement », indique le salarié. La conception à trois éléments indépendants montés sur des bras suspendus est propice au suivi du relief. « Dans les parcelles pâturées pas très planes, on avance beaucoup plus vite qu’avec notre andaineur à deux rotors », souligne Guillaume Tatard, l’un des trois associés de l’ETA.

Sur les 1 500 ha cumulés durant les deux premières saisons, aucune dent n’a été changée sur les pick-up. L’outil a pourtant été mis à rude épreuve durant le printemps particulièrement humide de 2024. « Malgré ses 5 t sur la balance, il arrive à passer dans des parcelles inaccessibles à l’andaineur à rotor. Le poids est très bien réparti entre les trois éléments. Mais pour les soulager sur les sols peu portants, je mettais trop de poids sur l’essieu de transport, dont les roues s’enfonçaient exagérément. Comme on utilise un tracteur de 200 ch, je ne me rendais pas compte de l’effort de traction et de la contrainte sur le châssis, dont une soudure a lâché. Le constructeur nous l’a remplacée par une version renforcée. »

Une conception pensée pour faciliter l’entretien

Mis à part cet incident technique qui aurait pu être évité, l’andaineur Roc n’est pas gourmand en entretien. « Cet appareil est conçu à l’origine pour des applications intensives dans les coopératives de déshydratation. L’accès pour l’entretien et le démontage des pièces d’usure sont particulièrement bien pensés », apprécie Guillaume Tatard. L’astreinte journalière ne concerne que quelques graisseurs, dont certains sont centralisés. « Il y a quand même pas mal d’articulations à graisser », avertit Johan Balluet, qui effectue un contrôle plus poussé à la mi-saison. « Je vérifie en particulier qu’il n’y a pas d’enroulement de fourrage autour des galets de guidage des tapis. Pour les éviter, je nettoie les petits couteaux vissés en bordure de tapis et je les change au besoin. J’inspecte aussi les garants en composite du pick-up. Leur souplesse les rend très résistants, mais il y a parfois des cailloux coincés à retirer. »

Un amortissement sur huit ans

Une maintenance plus approfondie est réalisée en fin de saison. « Le tapis ayant une construction modulaire, il suffit de démonter un seul élément pour en inspecter l’intérieur », apprécie Johan Balluet. Le pick-up demande un peu plus de temps, les garants étant tous démontés. « On n’a pour l’instant changé que cinq galets de guidage », indique Guillaume Tatard. L’entrepreneur se montre également confiant quant à la durabilité du système hydraulique. « Le gros volume du réservoir intégré dans la poutre et la très basse pression de fonctionnement participent à limiter l’échauffement de l’huile. Compte tenu du débit de chantier compris entre 7 et 10 ha par heure, l’andaineur comptabilise moins de 100 heures par an. On a donc le temps de voir venir la vidange des 1 000 heures. » Les associés estiment ainsi que, rapporté à la surface travaillée, le coût d’entretien du Roc n’est pas plus élevé que celui de leur andaineur à rotors. « Nous comptons en revanche l’amortir sur une durée de huit ans. Une façon de mieux absorber l’investissement de 100 000 € dans cet outil pourtant acheté d’occasion. Il avait un an et déjà 3 000 ha au compteur. »

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