Pour l’Union des industriels des agroéquipements, l'embellie s’explique par trois facteurs. D’une part, la conjoncture est jugée plutôt favorable pour la plupart des productions agricoles. D’autre part, il existe un effet de rattrapage, notamment dans les grandes cultures qui se remettent de la mauvaise récolte de 2017. Enfin, les agriculteurs investissent dans des outils plus perfectionnés, plus gros ou plus puissants. Axema cite, par exemple, la puissance moyenne des tracteurs standards vendus en neuf en France. Elle se situait à 120 ch en 2008. Elle atteint 145 ch en 2019.
Le syndicat est plus réservé quant à l’activité au second semestre : « Les prix agricoles sont retombés au cours de l’été, indique David Targy, responsable du pôle économique d’Axema. Le secteur de la viticulture s’attend à une baisse de la production. L’agribashing, les accords commerciaux de l’UE et des sinistres climatiques à répétition jouent aussi sur le moral des agriculteurs. »
C’est pourquoi Axema table sur un second semestre plus calme, qui ramènerait à 8 % la croissance du marché en 2019, contre 11 % en 2018. Avec une prévision à 5,7 Md€ en 2019, la France connaîtrait toutefois sa deuxième année record depuis quinze ans. Elle n’est pas loin du pic à 6 milliards escaladé en 2013.
Les industriels et importateurs d’agroéquipements sont plus prudents pour 2020. Selon une enquête menée auprès des adhérents d’Axema, la croissance se situerait en -2 et + 2%. Dans la note de conjoncture économique qu’elle vient de publier, l’organisation professionnelle situe le marché 2020 à près de 5,5 Md€, soit 5 % de moins qu’en 2019.
La France fait figure d’exception dans une Europe plutôt atone. Et cela pèse sur l’activité des industriels tricolores ayant une importante activité à l’export. Leurs ventes hors frontières ont connu une croissance de 7 % au premier trimestre, avant d’enregistrer 8 % de recul au deuxième. Les achats du Royaume-Uni et de l’Allemagne ont ainsi chuté respectivement de 20 % et de 21 % au deuxième trimestre.
