Augmentation des coûts Matières premières, un marché déstabilisé par la crise sanitaire
Si la filière des agroéquipements, plutôt coutumière de la traversée des cycles d'inflation et d'expansion économique, réussit à s’adapter, la crise sanitaire est le grain de sable qui, cette fois-ci, vient enrayer le marché. À l’échelle internationale, des tensions sur les approvisionnements en matières premières industrielles et en composants fragilisent les entreprises.
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À l’instar des industries mécaniques, la filière des agroéquipements est très largement impactée par une évolution significative du prix des matières premières industrielles. Selon l’Insee, entre mars 2020 et mars 2021, les indices de prix de production progressent de 16,1 % pour l'acier, toutes nuances confondues, de 27 % pour l’aluminium, de 61,7 % pour le cuivre et de 33,1 % pour le caoutchouc. Principal intrant dans la chaîne de fabrication des matériels agricoles, le prix de l’acier nuance S355 est passé de 500 €/t en avril 2020 à 850 €/t en décembre 2020, et atteint désormais 1 300 €/t. L’impact sur le tarif du produit fini peut ainsi s’avérer conséquent selon la catégorie de matériel. Cette envolée des prix de matières premières est largement imputée à la crise sanitaire qui a déstabilisé le marché mondial. Une réduction de la demande et une production en stand-by au cours des mois de mars et d’avril, liées à la pandémie, suivies d’une forte reprise de l’économie sont autant de facteurs qui ont creusé le fossé entre l’offre et la demande.
Une situation ambivalente
Alors que le marché français des agroéquipements est plutôt porteur en ce début d’année 2021, au regard des ventes et des carnets de commandes, les constructeurs de matériels agricoles subissent toutefois une pression concernant les intrants. Ils relatent notamment des difficultés à disposer d’acier, de composants hydrauliques, électriques et électroniques, et de moteurs en direct ou via leurs réseaux de sous-traitants. Leurs craintes portent plus particulièrement sur la raréfaction de ces intrants, qui pourraient venir à manquer si la situation perdure. À cela s’ajoute une augmentation des coûts de l’énergie (hausse du cours du pétrole brut de 30 % en un an) et du transport des marchandises qui pèse largement sur les entreprises.
Le contexte laisse ainsi présager une activité réduite ou un arrêt des outils de production, voire une annulation des commandes faute de matières premières et de composants. Les acteurs de la filière restent par conséquent dans l’attentisme face à une situation très tendue.
Prix des matériels entre 2010 et 2020
Une hausse moyenne de 1,7 % par an
Entre 2010 et 2020, le prix des matériels agricoles a augmenté en moyenne de 1,7 % par an (progression annuelle de 2 % pour les tracteurs, de 1,3 % pour les matériels de travail du sol et de semis, de 2,4 % pour les matériels de protection des cultures et de 1,4 % pour les remorques et les matériels de récolte). Sur cette même période, l’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (IPAMPA) a augmenté de 17 %, tandis que le coût du travail dans les industries mécaniques et électriques, ainsi que le prix à la consommation ont progressé respectivement de 26 et 9 %. Enfin, le prix de l’acier a crû de 12 %, et celui du pétrole de 4 %. L’IPAMPA révèle, pour 2020 et le premier trimestre 2021, des taux de croissance respectifs de 1,6 et 1,5 %, tous matériels confondus.
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