Véhicules agricoles Krampe parie sur la benne à ridelles

Peu de constructeurs de véhicules agricoles peuvent se vanter d’avoir connu, ces dernières années, une aussi forte croissance que Krampe. Le chiffre d’affaires de cet industriel implanté à Coesfeld, une bourgade du nord de l’Allemagne, s’élevait à 30 millions d’euros (M€) en 2019. Il devrait avoisiner les 60 M€ cette année. Avec son effectif de 250 salariés, il annonce un volume de production de l’ordre de 1 200 véhicules par an. « Nous nous sommes complètement transformés. Nous avons eu la grande chance de croître en proposant de nouveaux produits pour l’agriculture ou la construction et en profitant de l’essor des installations de biogaz », explique Robin Krampe, son directeur général et petit-neveu du fondateur. 

L’histoire de l’entreprise est émaillée d’épisodes de changements radicaux. Créée en 1918, sous le nom de Krampe Elektro, par le forgeron August Krampe autour d’une activité d’électrification, elle s’était adaptée après la deuxième guerre mondiale aux évolutions de la demande en se diversifiant dans la distribution de tracteurs et de matériels agricoles. Elle avait alors démarré avec la marque Fahr, puis en 1972, poursuivi avec John Deere. Le tournant de la fabrication de la toute première remorque agricole date de 1981. Il s’agissait à l’époque d’un véhicule semi-porté à simple essieu construit pragmatiquement à partir de la partie arrière d’un camion. L’intérêt de la clientèle pour ce type de matériels a conduit l’entreprise à élargir sa gamme et à se lancer dans la construction de bennes monocoques, à tapis, à fond poussant ou pour la construction ainsi que de porte-caissons… En 1990, elle cesse son activité de distribution de machines agricoles pour définitivement se concentrer sur la fabrication de remorques. En 2009, ses locaux étant devenus trop étroits, elle déménage sur une ancienne base militaire où elle trouve un terrain de 10 ha et 26 000 m2 de locaux fonctionnels. En plus de la demande grandissante des agriculteurs allemands pour des bennes monocoques, l’une des raisons de la rapide croissance de l’entreprise est à rechercher du côté du développement récent de ses marchés à l’export. Après la Scandinavie, ses services commerciaux se sont tournés vers la Tchéquie, puis la France. Ils ont adapté leurs machines aux différents marchés en engageant des démarches d’homologation ou en répondant aux demandes locales, par exemple des rehausses d’aluminium pour l’ensilage, dans notre pays. Alors que les exportations pèsent pour 25 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, elle vise, à présent, l’Espagne, la Pologne et les Pays-Bas.

Un nouveau bâtiment pour accroître la production

Robin Krampe a bien l’intention d’entretenir cette dynamique de croissance. Il est en train de construire un nouveau hall de 4 000 m2 pour augmenter sa production. Pour l’occuper, il veut profiter de deux opportunités. La première a été la récente acquisition auprès du néerlandais Kaweco des brevets et droits de commercialisation de ses remorques d’ensilage Radium. Une première machine adaptée sur un châssis maison devrait être présentée à Agritechnica. Après un processus de test de machines de préséries, l’industrialisation devrait suivre. Le constructeur veut profiter de son réseau commercial pour dépasser le volume annuel de 100 unités réalisé jusqu’à présent par Kaweco. La seconde opportunité est l’arrivée de Krampe sur le segment des tribennes à ridelles avec son nouveau produit FlexBody. Ce produit qui a été largement supplanté par les monocoques sur le marché français continue à connaître une importante demande sur les marchés des pays germaniques et de l’est de l’Europe, notamment dans leur configuration à deux essieux et plate-forme tournante. Les agriculteurs de ces régions en apprécient la polyvalence, leur maniabilité tant qu’ils restent en marche avant et leur volume de chargement lorsqu’elles sont attelées en double. Pour pouvoir se faire une place sur un marché extrêmement concurrentiel. Krampe a soigné le dessin des ridelles. Elles ont été conçues autour de profilés originaux permettant d’en faciliter la fabrication en grandes séries sur le site de l’entreprise et dans des hauteurs de 60 ou 80 cm. Elles sont, en outre, équipées de systèmes de charnière et de serrures standardisées, fixées sans soudure, ni perçage. D’ores et déjà ces bennes sont disponibles dans des versions de 8 à 21 t, dans des configurations semi-portées à simple ou double essieux et traînées à deux essieux et plate-forme tournante.